Côte d'Ivoire : Éducation nationale, des syndicats annoncent une grève
Stéphane Zondé devant la presse (Ph KOACI)
Le climat social au sein du secteur éducatif ivoirien se tend encore davantage, à peine deux semaines après le début de l’année scolaire 2024-2025.
Le mercredi 19 septembre 2024, au cours d'une conférence de presse à Yopougon, la Fédération Éducation Formation et Recherche de Côte d’Ivoire (FEFR-CI), qui regroupe plusieurs syndicats du secteur, a décidé de ne pas publier les notes du premier trimestre. Cette action fait suite à un préavis adressé au gouvernement, lequel est resté sans réponse, notamment en ce qui concerne les revendications liées aux primes à l'éducation.
Cette fédération, rassemblant cinq syndicats, reproche au gouvernement son inertie face à des discussions qui s’éternisent depuis plus de deux ans. Stéphane Zondé, porte-parole de la FEFR-CI, a exprimé la frustration des membres de l'organisation.
Il a rappelé que des négociations ont eu lieu à plusieurs reprises, sans résultat tangible. « Malgré de nombreuses rencontres, nos demandes n’ont reçu aucune suite. C’est pour cette raison que nous avons déposé un préavis de rétention des notes », a-t-il déclaré, soulignant que des copies du préavis ont été transmises au ministre de la Fonction publique, au Premier ministre, ainsi qu’à Mariatou Koné, ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation.
Face à l'absence de réponse des autorités, la FEFR-CI est passée à l’action. En refusant de transmettre les résultats des évaluations du premier trimestre, les enseignants envoient un signal fort à leur tutelle. Ils dénoncent le manque de considération pour leurs revendications et préviennent que cette première phase de contestation pourrait s'intensifier si aucune solution n’est trouvée. En effet, les propos de Stéphane Zondé laissent présager une radicalisation du mouvement, avec la menace d’une grève totale au second trimestre.
Cette crise met en difficulté la ministre de l’Éducation nationale, Mariatou Koné, qui avait pourtant entamé cette rentrée avec quelques mesures apaisantes, comme la suppression des cours du mercredi au primaire. Mais cette accalmie a rapidement été éclipsée par les tensions croissantes autour des primes non versées. Trois ans après sa nomination, la ministre fait face à une nouvelle crise, alors qu’elle avait affiché sa volonté de mener cette année scolaire dans la sérénité.
Les prochains mois seront décisifs. Si aucune solution n’est trouvée, le secteur de l’éducation pourrait être à nouveau paralysé, avec des conséquences potentiellement graves pour la scolarité des élèves. Le bras de fer entre la FEFR-CI et le gouvernement est lancé, et la situation reste en suspens.
Jean Chresus, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire