Le corps sans vie de la matriarche (Ph KOACI)

Dans la localité de Lopou, située dans le département de Dabou, une scène tragique s'est déroulée.

Dans ce village situé à environ 15 kilomètres de Dabou, Claude S.K., un homme originaire de Bingerville-Adjien, s'y rend pour apporter un soutien à sa compagne, Madeleine Lasme Youh lors des funérailles de son oncle.

Cependant, ce qui devait être un moment de réconfort familial s'est rapidement transformé en un cauchemar indescriptible.

Claude, en arrivant à la maison, fait face à l’impensable le vendredi 6 septembre 2024. La scène qui s’offre à lui est d’une horreur qu’il n’oubliera jamais : le corps sans vie de sa compagne, Lasme Youh Madeleine, une femme de 62 ans, gît dans une mare de sang au milieu de son propre salon. Mais le plus déchirant pour cet homme est de voir sa petite-fille de cinq ans, encore sous le choc, témoin de cette macabre découverte. « Papa K.A. a tué Mémé avec caillou », répète la petite fille, comme si elle cherchait à comprendre et à exprimer l’inexplicable.

Madeleine Lasm, connue dans la région comme une femme d’affaires respectée et aimée, vivait paisiblement dans sa villa, construite par ses enfants. Son village de Lopou était son refuge, loin des regards indiscrets et du tumulte de la ville. Attachée à la tranquillité de sa maison, Madeleine avait fait appel aux services de K.A., un ouvrier d’environ 40 ans, pour l’aider dans l’entretien de sa propriété. Deux mois auparavant, elle avait recueilli cet homme, espérant lui offrir une opportunité de travail et une stabilité. En contrepartie, il devait entretenir son jardin et maintenir sa maison propre, une tâche qu’il exécutait en échange d’un salaire mensuel.

Malgré la générosité de Madeleine, son conjoint Claude, avait toujours éprouvé une certaine méfiance à l'égard de cet homme. Ses inquiétudes se sont malheureusement révélées fondées de la manière la plus tragique possible. En effet, pour des raisons qui restent encore floues, K.A. a soudainement révélé sa nature violente et a commis un acte atroce qui a secoué tout le village.

Le présumé meurtrier aurait utilisé un morceau de béton pour frapper la matriarche à plusieurs reprises pour mettre fin à ses jours avec une brutalité sans nom. Après son acte ignoble, il ne s’est pas arrêté là. Il a fouillé la maison de fond en comble, prenant soin de s’emparer du téléphone portable de sa victime avant de disparaître dans la nature. Mais le détail le plus glaçant de ce crime est qu’il a enfermé la petite-fille de Madeleine dans la maison avec le corps sans vie de sa grand-mère, la laissant seule et traumatisée dans l'obscurité pendant de longues heures.

C’est Claude, venu de Bingerville pour retrouver sa compagne, qui a découvert la fillette, terrifiée et secouée, répétant inlassablement que "Papa K.A. a tué Mémé". Cette déclaration innocente mais percutante, émise par une enfant en état de choc, a été confirmée par les autorités locales, ainsi que par les médecins venus constater les faits. Le village tout entier est en émoi, incapable de comprendre comment un homme à qui Madeleine avait offert son hospitalité a pu se retourner contre elle de manière aussi violente et gratuite.

La douleur ressentie par la famille et les proches de Madeleine est immense. Cette femme, qui avait pris sa retraite après une vie bien remplie, avait récemment célébré, en 2020, la fête des patriarches, une cérémonie traditionnelle Adioukrou appelée « Ebeb ». Madeleine incarnait la figure maternelle et protectrice de sa famille, celle sur qui ses trois enfants pouvaient compter. Son décès brutal laisse un vide immense, non seulement pour ses proches, mais aussi pour tout le village de Lopou, qui perd une cheffe bienveillante et aimée.

La quête de justice est désormais une priorité pour la famille de Madeleine et les autorités locales. Les forces de l'ordre sont en alerte maximale pour retrouver K.A., qui, pour l'heure, reste introuvable. La communauté espère que l’homme qui a trahi la confiance de Madeleine sera rapidement arrêté et traduit en justice. Ce drame, qui a bouleversé non seulement une famille mais toute une communauté, rappelle à quel point la violence peut surgir de l’endroit le plus inattendu, brisant des vies et laissant des traumatismes profonds.

Les obsèques de Madeleine Lasme Youh sont prévues pour le samedi 21 septembre 2024 dans son village natal de Lopou. Une cérémonie qui promet d’être marquée par une profonde tristesse, mais aussi par une détermination collective à obtenir justice pour celle qui a été arrachée à la vie dans des conditions aussi atroces.

Quant à la petite-fille, encore sous le choc de ce qu’elle a vu et vécu, elle devra être accompagnée pour surmonter ce traumatisme, car aucune enfant ne devrait jamais être témoin d’une telle horreur. L’acte commis par K.A., s’il est bien prouvé, restera gravé dans les mémoires comme l’un des crimes les plus odieux. Le village de Lopou, frappé par la tragédie, espère que l’assassin sera rapidement appréhendé et qu’une justice ferme sera rendue pour Madeleine Lasm Youh.

À suivre.

Jean Chresus, Abidjan