Les décideurs politiques seront formés aux enjeux du changement climatique.

C'est un projet qui a été initié dans la lutte contre les changements climatiques, avec le lancement officiel du projet Transition Bas Carbone (TBC).

Le mardi 10 septembre 2024 à Abidjan-Plateau, une rencontre a réuni de nombreux acteurs locaux et internationaux engagés dans la transformation environnementale du pays. Ce projet ambitieux, financé par l'Union européenne à hauteur de 3,8 milliards de Francs CFA (soit environ 5,9 millions d'euros), est porté conjointement par Expertise France et le Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique de Côte d'Ivoire.

Le projet Transition Bas Carbone vise à répondre à des enjeux complexes et urgents, parmi lesquels la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'adaptation aux impacts du changement climatique, qui touchent de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables du pays. Il s’inscrit dans un cadre de coopération renforcée entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire, témoignant d’un engagement commun pour une transition vers un avenir plus respectueux de l’environnement.

Les activités de formation et de renforcement des capacités, organisées du 10 au 13 septembre, visent à doter les décideurs locaux, ainsi que divers acteurs non étatiques, des outils nécessaires pour intégrer les préoccupations climatiques dans les politiques publiques. Le choix du District Autonome d'Abidjan pour accueillir ces premières formations est significatif. En tant que centre névralgique du développement économique ivoirien, Abidjan est confronté à une série de défis écologiques majeurs : les inondations y sont récurrentes, l'érosion côtière menace les infrastructures et les habitations, et les vagues de chaleur mettent à rude épreuve la résilience des habitants. Dans ce contexte, l'initiative TBC ne se contente pas de proposer des solutions techniques ; elle cherche à transformer en profondeur les approches locales en matière de développement urbain et de gestion des risques climatiques.

Alexandre Foulon, Directeur Pays d'Expertise France, a rappelé l’importance de cette démarche innovante qui va bien au-delà d’une simple transmission de savoirs. « Ce projet a pour objectif de fournir aux responsables locaux les compétences nécessaires pour intégrer de manière durable les enjeux climatiques dans la gouvernance quotidienne », a-t-il expliqué. Selon lui, les effets combinés des formations et des outils mis à disposition devraient permettre de mieux anticiper et gérer les risques, tout en stimulant une croissance économique plus respectueuse de l'environnement.

Laura Desmoulin, qui représentait l’Union européenne lors de cet événement, a souligné pour sa part l'engagement de l'UE à soutenir les efforts nationaux pour atténuer les impacts des changements climatiques. « La lutte contre le réchauffement climatique est une priorité mondiale, mais elle doit aussi être portée au niveau local. Chaque pays, chaque ville doit jouer sa partition pour contribuer à l’effort global. C’est dans cet esprit que l’Union européenne appuie ce projet en Côte d'Ivoire », a-t-elle affirmé. Pour l’Union européenne, cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large visant à promouvoir un développement résilient et à faible impact carbone, un objectif au cœur des engagements pris lors de l'Accord de Paris.

La cérémonie de lancement a également vu l'intervention du Dr Lagaud Mayeuil, représentant du Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, qui a lancé un appel solennel à une mobilisation collective. « La transition écologique ne peut réussir que si tous les acteurs – publics comme privés, nationaux comme internationaux – se sentent concernés et investis », a-t-il déclaré avec insistance. Dr Mayeuil a également réaffirmé que chaque citoyen a un rôle crucial à jouer dans ce combat contre le réchauffement climatique, insistant sur la nécessité d'adopter des comportements plus responsables au quotidien.

L’Union européenne, à travers cette initiative, encourage également une prise de conscience plus large parmi les populations sur les impacts environnementaux de leurs choix individuels et collectifs. La sensibilisation, l'éducation et le renforcement des capacités sont au cœur du projet TBC, avec l'idée que des citoyens informés et engagés seront plus aptes à s'adapter et à atténuer les effets du changement climatique.

Pour la Côte d'Ivoire, le lancement de ce projet marque un tournant dans la gestion de la crise climatique. En alignant ses actions sur les engagements pris à Paris en 2015, le pays montre sa détermination à contribuer activement à l’effort mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais il s’agit également d’un pas vers une résilience accrue, afin de protéger les infrastructures, les écosystèmes et surtout les populations contre les aléas climatiques.

L’avenir du District Autonome d’Abidjan pourrait bien être redessiné par les résultats de cette formation intensive, laquelle constitue une pierre angulaire de la stratégie de transition bas-carbone adoptée par le gouvernement. En renforçant les compétences locales, cette initiative vise non seulement à réduire l'empreinte écologique de la ville, mais aussi à ouvrir la voie à un développement plus durable et inclusif pour l'ensemble du pays.

Ce projet témoigne enfin d'une volonté collective de construire un avenir meilleur, plus respectueux de la nature et plus juste pour les générations à venir. À travers des initiatives comme celle-ci, la Côte d'Ivoire se positionne comme un acteur clé dans la dynamique régionale et mondiale de lutte contre le changement climatique.

Jean Chresus, Abidjan