Montage photo Gbagbo et Simone

Le divorce prononcé par la justice entraîne des effets automatiques de la perte du nom de l'époux par la femme ?

Voici ce que stipule l'article 40 du code civil ivoirien sur la question.

"Par l'effet du divorce, la femme perd l'usage du nom du mari.

Toutefois, elle peut conserver l'usage du nom du mari avec l'accord de ce dernier ou sur autorisation du juge si elle justifie qu'un intérêt particulier s'y attache pour elle-même ou pour les enfants".

Dans un communiqué dont KOACI dispose d'une copie, signé de Me Habiba Touré, avocate de Laurent Gbagbo et porte-parole de ce dernier, le camp de l'ancien président ivoirien a exprimé son profond mécontentement à la suite de la diffusion, sur la chaîne France 24, d'une interview de madame Simone Ehivet. Cette interview était titrée « Simone Gbagbo veut que Laurent Gbagbo se désiste si elle est en tête de la présidentielle ivoirienne », un intitulé que les proches de Laurent Gbagbo jugent tendancieux et trompeur.

Selon le communiqué, ce titre laisse entendre à tort qu'il existe une rivalité au sein du couple Gbagbo, une interprétation qualifiée d'erronée et de trompeuse puisque le couple est officiellement divorcé.

Pour rappel, Simone Ehivet avait elle-même annoncé son divorce à l’opinion publique, par le biais d’un communiqué signé par son avocat, maître Ange Rodrigue Dadjé.

Le communiqué de l'avocate de Gbagbo qui ne s'en tient qu'à une seule partie de l'article 40 du code civil, rappelle qu’en vertu des dispositions du droit ivoirien, une femme perd l’usage du nom de son ex-mari après un divorce.

Le fait que France 24 continue d’appeler madame Simone Ehivet « Simone Gbagbo » est donc perçu, selon l'avocate de Gbagbo comme une intention délibérée de semer la confusion. « Nous nous interrogeons donc sur les intentions de la chaîne France 24, qui n'ignore absolument pas cela, mais qui continue de l'appeler à tort “Simone Gbagbo”, au lieu de “Simone Ehivet” », peut-on lire dans le texte.

Toujours selon le camp de l'ancien prisonnier de la CPI, cette situation est d’autant plus regrettable dans un contexte où l'unité de l'opposition est cruciale, souligne le communiqué. En usant du patronyme de Laurent Gbagbo pour présenter l'interview, France 24 porte atteinte à la personne concernée et nuit à la qualité du débat public en alimentant des polémiques inutiles poursuit le communiqué qui insiste sur la responsabilité des journalistes de respecter les faits et de ne pas suggérer des tensions ou des oppositions qui n'existent pas, particulièrement sur des questions aussi sensibles.

Le camp de Laurent Gbagbo appelle donc la chaîne de télévision à plus de rigueur dans le traitement de l’information, tout en soulignant l'impact potentiel de telles formulations sur le débat politique et social. Il souhaite que cet incident serve de rappel quant à l’importance du respect de l’éthique journalistique et de la responsabilité de tous les médias dans la diffusion d'une information avérée, précise, équilibrée et objective.

Me Habiba Touré, porte-parole du natif de Mama, conclut en espérant que cet épisode ne sera pas répété et que les médias joueront pleinement leur rôle de gardiens de la vérité et de la neutralité.

Jean Chresus, Abidjan