Côte d'Ivoire : L'ANAPROCI-SYNAP-CI une nouvelle dynamique pour défendre les intérêts des producteurs de café-cacao de l'Agnéby-Tiassa
Botendé, l'un des villages phares du département de Tiassalé, a accueilli une rencontre décisive pour l'avenir des producteurs de café-cacao de la région. Le 30 août dernier, KANGA Koffi, président de l’Association nationale des producteurs de café-cacao de Côte d'Ivoire (ANAPROCI), a été invité par les producteurs des départements de Sikensi et Tiassalé pour échanger sur les enjeux cruciaux qui touchent leur quotidien. Cette rencontre, qui s’inscrit dans un contexte de mécontentement grandissant face à la gestion des prix du cacao et à l’état des plantations, marque un tournant dans la mobilisation des producteurs.
L’assemblée, composée de plusieurs producteurs et responsables de coopératives locales, a été conquise par les explications détaillées de KANGA Koffi. Ce dernier a abordé des thématiques cruciales telles que le prix bord champ du cacao, dont le faible montant continue de préoccuper les producteurs ; la caducité du différentiel de revenu de ramassage des sociétés coopératives fixé à 80 FCFA ; ainsi que l’état des champs, souvent dégradés par un manque d’investissements et de soutien technique. Les échanges ont permis de renforcer la conviction des producteurs quant à la nécessité de s’organiser pour mieux défendre leurs intérêts.
Face à cette dynamique, les producteurs et responsables de coopératives présents ont réitéré leur attachement à l’ANAPROCI et leur soutien pour actions menées. Certaines ont même proposé la création de nouvelles délégations locales, tandis que d’autres ont sollicité l’aide de l’association pour faciliter l’obtention d’agréments, preuve que le message du président KANGA Koffi a trouvé un écho favorable sur le terrain.
Cet enthousiasme des producteurs et de leurs organisations locales autour de l’ANAPROCI ne surprend guère ceux qui suivent de près l’actualité de la filière café-cacao en Côte d'Ivoire.
Interrogé à l'issue de la rencontre, Diallo Daouda Augustin, délégué régional de l’ANAPROCI dans l’Agnéby-Tiassa et Conseiller au Bureau Exécutif National de ladite association, a souligné l’urgence de revoir la gestion des prix et appeler le régulateur à revoir sa communication vis-à-vis des producteurs et de leurs organisations. Diallo a expliqué que dans les villages producteurs, où le cacao et le café représentent une part essentielle de l’économie locale, il est nécessaire de donner la "vraie information" pour permettre aux agriculteurs de faire des choix éclairés.
M. Diallo a également insisté sur le fait que les producteurs ne demandaient pas de faveurs, mais simplement un "juste prix" pour leurs récoltes, afin de pouvoir subvenir à leurs besoins et investir dans l’avenir. Son témoignage met en lumière le malaise croissant parmi les producteurs, qui se sentent délaissés par une politique agricole qu'ils jugent opaque, parfois inefficace et inadaptée.
La mobilisation des producteurs de Sikensi et Tiassalé autour de l’ANAPROCI s’inscrit dans une tendance plus large où les agriculteurs ivoiriens cherchent à reprendre en main leur destin économique.
Les producteurs réunis, ont fait la proposition de créer de nouvelles délégations, mais également d’être appuyés afin de mieux structurer l’organisation qu’ils considèrent comme un outil important pour leur survie et leur développement.
Cette volonté d’organiser les producteurs au sein de structures capables de défendre leurs droits fait écho à l’histoire récente de la filière café-cacao en Côte d'Ivoire. Selon Diallo Daouda Augustin, les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) ont été affaiblies au fil des ans, privant les producteurs d’un levier essentiel pour négocier de meilleures conditions. Aujourd’hui, avec la plateforme ANAPROCI-SYNAP-CI, ils espèrent reconstruire ce levier et peser davantage dans la prise des décisions les concernant.
La rencontre de Botendé et les déclarations de Diallo Daouda Augustin illustrent bien l’engagement croissant des producteurs de café-cacao pour défendre leurs droits face aux défis économiques qui les menacent. L’ANAPROCI, sous la direction de KANGA Koffi, semble avoir gagné la confiance des producteurs, qui voient en cette association un allié précieux dans leur lutte pour un avenir plus équitable. Cette nouvelle dynamique pourrait bien redessiner le paysage agricole ivoirien, avec des producteurs plus unis et mieux organisés pour faire face aux enjeux de demain.
Donatien Kautcha, Abidjan
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