Afrique : Conseil de sécurité de l'ONU, le Président Bio réclame deux sièges permanents pour le continent
Julius Maada Bio, le Président de la Sierra Leone à l’ONU (ph)
Le Président de la Sierra Leone et président en exercice du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) pour le mois d’août 2024, Julius Maada Bio, a demandé qu’il soit octroyé à l’Afrique deux sièges de membres permanents au Conseil de sécurité de sorte à corriger l’injustice historique qui a longtemps affligé le continent.
En faisant part de sa requête hier lundi 12 août au Conseil de sécurité, le Président Bio a relevé les injustices historiques auxquelles l'Afrique est confrontée au sein de la structure de l'ONU et a réitéré la position africaine commune telle qu'exprimée dans le consensus d'Ezulwini et la déclaration de Syrte.
C’était lors d’une réunion de haut niveau pour débattre des moyens de remédier à l’injustice historique et renforcer la représentation effective de l’Afrique en son sein.
C’est une première fois en près de 80 ans, qu’un débat a eu lieu au Conseil de sécurité de l’ONU sur le renforcement de la représentation africaine.
Pour la demande de l’Afrique qui est en fait une exigence, le président Bio a fait savoir que « L’Afrique exige deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU et deux sièges non permanents supplémentaires, ce qui portera le nombre total de sièges non permanents à cinq. L’Union africaine choisira les membres permanents africains ».
Au-delà de l’exigence de l’Afrique pour avoir deux sièges permanents au Conseil de sécurité, son représentant a estimé que la réponse favorable à cette requête sera « l’occasion de forger un ordre mondial plus juste et plus inclusif qui honore la dignité et les aspirations de toutes les nations, quelle que soit leur taille ou leur stature. Il est temps d’agir. L’Afrique ne peut plus attendre ».
L’Afrique pour la justice et l’équité
Le Président du Conseil de sécurité des Nations Unies a soutenu dans une publication que « j’ai l’honneur de présider un débat historique sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. J'ai parlé en tant que représentant d'un continent qui a longtemps été sous-représenté au sein du Conseil qui façonne notre monde en matière de paix et de sécurité. Je tiens à réaffirmer que le temps des demi-mesures et des progrès progressifs est révolu. La voix de l’Afrique doit être entendue et ses demandes de justice et d’équité doivent être satisfaites ».
En motivant cette requête au nom de l’Afrique, le Président Bio a expliqué dans son discours que « la structure actuelle du Conseil de sécurité reflète un ordre mondial dépassé, une époque qui ne reconnaît pas l'importance et les contributions croissantes de l'Afrique ».
Sur ce qui parait être un déséquilibre, il a fait noter qu’avec une population de plus de 1,3 milliard de personnes avec 54 pays, soit 28 % du total des membres de l’ONU, avec des contributions importantes au maintien de la paix et à la résolution des conflits, l’Afrique reste largement sous-représentée dans l’organisation mondiale.
Sur les implications de cette sous-représentation, le Président de la Sierra Leone a fait remarquer que « L’Afrique reste la victime incontestable. En l’absence de changement structurel, la performance et la légitimité du Conseil de sécurité restent discutables » et a ensuite pointé du doigt l’héritage du colonialisme et de l’exploitation économique et de la marginalisation politique qui ont laissé de profondes cicatrices sur le continent, affectant son développement, sa stabilité et son influence dans les affaires internationales.
Au point de repère des manquent qui sont aujourd’hui décriés, faisons remarquer qu’en 1945, la plupart des pays d’Afrique actuels étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre dans les affaires internationales.
Avis de certains pays
La représentante des États-Unis a remercié la Sierra Leone d’avoir organisé le premier débat de ce type au Conseil de sécurité. Elle a déclaré que Les États-Unis soutiennent une représentation permanente au sein du Conseil de sécurité pour l’Afrique et l’Amérique latine et les Caraïbes.
Pendant que le représentant de la Fédération de Russie a plaidé pour que le système réformé du Conseil de sécurité reste efficace et fasse autorité, la représentante de la France a, pour sa part, estimé qu’un élargissement du Conseil dans les deux catégories de membres est indispensable pour renforcer sa légitimité et sa représentativité, tout en préservant sa capacité décisionnelle.
Pour l’Algérie, la réforme du Conseil de sécurité doit englober les méthodes de travail et l’usage du droit de veto, puisqu’« une représentation sans efficacité ne suffira pas, et une efficacité sans représentation ne sera pas utile ».
Appréciation du Secrétaire général
Face à cette « omission flagrante », une publication de l’ONU a mis en avant que le Secrétaire général, António Guterres, a exhorté à ce que « la voix de l’Afrique, les idées de l’Afrique et la participation de l’Afrique » soient pleinement prises en compte dans les délibérations et les travaux du Conseil.
Guterres a soutenu que ce n’est pas seulement une question d’éthique et de justice mais aussi un impératif stratégique susceptible d’accroître l’acceptation globale des décisions du Conseil, dans l’intérêt de l’Afrique et du monde.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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