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Les responsables gouvernementaux, les chefs religieux et les organisations de la société civile appellent de plus en plus les organisateurs des manifestations en vue à reconsidérer leurs plans.

Le dernier appel en date émane de la direction des services correctionnels qui précise que les prisons sont des « zones rouges » dont le caractère sacré ne doit être violé sous aucun prétexte.

Dans une mise en garde datée de ce mardi à Abuja et issue par l’administrateur général des services correctionnels, Hailey Nababa, on apprend que tous les 256 centres de détention à travers le pays sont déclarés « zones rouges » avant les manifestations nationales prévues le 1er août 2024.

La mesure est justifiée par le fait qu’une attaque contre ces lieux pourrait conduire à l'effondrement de l'ordre public et à l'insécurité dans le pays.

Dans le communiqué rendu public, Nababa a fait savoir que « Compte tenu de la prétendue manifestation nationale prévue pour le premier jour d'août 2024, le service correctionnel nigérian souhaite informer le public que les centres de détention ont été désignés comme zones rouges ; par conséquent, toute personne ou groupe de personnes qui n'ont rien à faire doit s'en tenir éloigné ».

Après ces directives, l’administrateur général des services correctionnels a prié le public de se joindre au Service pour assurer la protection des établissements pénitentiaires. Il a ajouté que la Force opérationnelle conjointe du ministère de l'Intérieur (MOIJTF) a été activée pour assurer une sécurité supplémentaire dans et autour des établissements pénitentiaires à l'échelle nationale.

Organisateurs et police opposés 

Les organisateurs des manifestations nationales #EndBadGovernance (« arrêter la mauvaise gestion au Nigeria ») ont rejeté la proposition faite par l'Inspecteur général de la police (IGP) Kayode Egbetokun, pour confiner les manifestations dans des lieux clos.

A l’issue d’une rencontre ce mardi à Abuja, le chef de la police a suggéré que les manifestations se tiennent dans des lieux confinés et iidentifiables et a ensuite déconseillé les marches et rassemblements de rue.

En réponse, l'un des avocats des organisateurs des manifestations a rejeté la proposition de l'IGP.

Causes des manifestations en vue

Comme causes des mises en garde, disons que plusieurs manifestations sont prévues à partir du jeudi 1er août 2024 dans le pays pour protester contre la mauvaise gouvernance et la hausse du coût de la vie. Des analystes pensent que les manifestations pourraient dégénérer et ressembler ensuite à ce qui s’est récemment passé au Kenya.

Les manifestations prévues contre les difficultés économiques, qui gagnent du terrain sur les réseaux sociaux, doivent se tenir dans tous les États du Nigeria ainsi que dans la capitale, Abuja. Malgré les appels du gouvernement, les organisateurs ont promis de descendre dans les rues du 1er au 10 août.

Les organisateurs des manifestations #EndBadGovernance appellent les jeunes, les étudiants, les chômeurs, les travailleurs et les commerçants à se joindre à la manifestation pacifique. Les revendications cardinales comprennent le retour des prix du carburant et de l’électricité aux niveaux d’avant le 29 mai 2023, une solution à la faim et des difficultés économiques, la fourniture de soins de santé gratuits et de qualité et la poursuite des politiciens corrompus.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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