Liberia : Parlement, convocation des chefs de sécurité et de l'Armée après une militarisation de l'aéroport lors du retour de Weah
Une partie de l’incident (ph)
La Chambre des Représentants ( Assemble nationale) au Libéria a convoqué les ministères de la Défense et de la Justice ainsi que le chef d’Eta major des Forces Armées du Liberia (AFL) à comparaître ce jeudi 18 juillet 2024 devant la plénière pour fournir des explications sur le déploiement de militaires le 13 juillet 2024 à l'Aéroport international Roberts (RIA) à Monrovia lors du retour de l'ancien Président George Weah en provenance des États-Unis.
La plénière a voté pour la convocation le mardi 16 juillet 2024 à Monrovia. La décision été prise après une communication du député du comté de Montserrado, Frank Saah Foko qui a souligné que la situation rappelle les conflits passés, arguant qu'elle était inappropriée étant donné que le Libéria n'est pas en état d'urgence.
Faits
Des faits, il ressort, il ressort que le samedi dernier, l'ancien Président Weah et son épouse sont rentrés au pays après un mois à l'étranger. Une foule nombreuse s'était rassemblée à l'aéroport pour les accueillir. L’arrivée de Weah s’est déroulée dans le calme, mais la présence importante de l’armée a suscité des inquiétudes et beaucoup se sont ’interrogés sur le motif de son déploiement.
Des militaires ont été déployés à l'aéroport après que les membres, sympathisants et partisans du parti de la Coalition pour le Changement Démocratique (CDC) de l'ancien Président Weah se soient rassemblés sur les lieux pour souhaiter la bienvenue à leur champion au pays. Des inquiétudes ont alors été signalées car le déploiement semblait excessif pour un événement pacifique, suscitant des questions quant à sa nécessité.
Pour motivation son appel à convocation, le député Foko a déclaré que les articles 85 et 86 de la Constitution du Libéria régissent le déploiement de l'Armée libérienne en période d'urgence et interdisent donc le recours à la force meurtrière contre les citoyens libériens en temps de paix. Il a expliqué que la convocation vise précisément le ministre de la Défense, le chef d'Etat-major des AFL et la direction de l'aéroport international Roberts à justifier le déploiement de soldats lors de l’accueil de l'ancien Président du Libéria par les citoyens.
Convocation votée
Après la présentation des faits et des préoccupations soulevées, la Chambre des représentants, à la majorité des voix, a convoqué de hauts responsables de la sécurité, dont Mme Geraldine George, le ministre de la Défense ; Oswald Tweh, le ministre de la Justice, le Général de division Davidson Korleh, le chef d'Etat-major de l'Armée ; et le conseiller à la Sécurité nationale du Président Boakai, Atty. Samuel Koffi Woods, pour expliquer la raison du déploiement de l’armée a l’aéroport.
Des justificatifs
La présence de l'Armée a été défendue par des responsables, invoquant les préoccupations de sécurité. Sur ce point, le chef d'Etat-major des AFL a expliqué dans une communication que le coordinateur de sécurité de la RIA avait demandé le soutien de l'AFL en attendant l'arrivée de la Police nationale libérienne (LNP).
Toutefois, le chef de l’Armée a précisé que le déploiement du détachement des AFL a été effectué sans en informer son commandant supérieur, qui aurait informé le haut commandement de l’Armée. Sur ce, le quartier général a rappelé le commandant et ouvert une enquête sur les faits.
En attendant des éclaircissements, le ministre de l’Information, de la Culture et du Tourisme, Mathew Piah, a ouvert une brèche et défendu le déploiement des militaires à l’aéroport en évoquant une menace émanant des partisans de Weah à vouloir incendier le terminal si elle n'était pas autorisée à entrer.
Le ministre de l’Information a lancé un appel à l’ancien Président George Weah à conseiller à ses partisans de cesser de semer le chaos et la confusion dans le pays, tout en soulignant la nécessité d’une cohésion pacifique.
Réaction du CDC
Pour leur part, la direction des jeunes du CDC a affirmé que le déploiement des militaires à l'aéroport est injustifié et inutile et a tendance à créer le chaos. Elle a précisé avoir calmé les jeunes du parti à rester à l'écart de toute provocation injustifiée et a ajouté que « Dieu merci, tout s'est bien passé et notre leader politique est arrivé sain et sauf ».
Pour sa part, le Secrétaire général national du CDC, Jefferson Koijee, a soulevé de graves allégations contre le pouvoir et a prétexté que la vie de l'ancien Président Weah est menacée en raison d'une série d'actions injustifiées.
Pour tout, le CDC, a condamné cette action comme étant provocatrice et inutile. Il a justifié que la demande de comparution des responsables susmentionnés devant la plénière souligne l'importance de la transparence et de la responsabilité dans les questions concernant le déploiement des forces de sécurité en milieu civil.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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