Côte d'Ivoire : Le RHDP à propos des accusations de déstabilisation du capitaine Ibrahim Traoré : “ Parfois, il est bon de répondre au coup de pied de l'âne par le silence”
Lors du tout premier numéro de la tribune “ Les Rendez-vous du RHDP”, tenu ce mercredi 17 juillet 2024 par la direction du parti au pouvoir à son siège sis à la Rue Lepic de Cocody, le porte-parole principal dudit parti, Adjoumani Kouassi Kobenan, a été invité à se prononcer sur la récente sortie du capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte Burkinabé, qui a récemment, accusé la Côte d’Ivoire de servir de base arrière à des actions subversives visant à déstabiliser le Burkina Faso. Le président de la transition Burkinabé a ouvertement accusé la Côte d’abriter sur son sol, des terroristes entrainés par l’armée française, en vue de maintenir le Burkina Faso dans l’insécurité et le rendre ingouvernable.
Réagissant à ces graves accusations, le RHDP par la voix de son porte-parole, a répondu : “ Vous savez, il arrive des moments où le silence est plus bruissant que le bavardage. Il nous accuse, il dit qu’il a des preuves, mais nous attendons ces preuves. Mais ce que vous devez savoir, c’est que la Côte d’Ivoire n’a aucun problème avec les pays qui l’environnent. Au contraire, ce sont nos frères et sœurs et vous avez vu le dispositif mis en place par le gouvernement ivoirien pour accueillir tous ces frères et sœurs qui sont habités par la peur, qui ont des difficultés à vivre dans leur pays et qui ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Nous sommes un pays de paix, d’hospitalité, la terre promise où tous ceux qui se sentent persécutés peuvent venir se reposer. Nous n’allons pas répondre au coup de pied de l’âne, nous pensons que nous devons prier pour que le Burkina Faso sorte des difficultés qu’il connait. Vous savez, le bourreau quand il voit un couteau, il commence à trembler, il n’aime pas que derrière lui se trouve un couteau, encore que nous, nous n’avons même pas de couteau. Nous sommes un pays de paix et nous entendons nous engager dans cette paix et prier pour qu’il y ait des élections sur la base des principes démocratiques au Burkina Faso. Le président Alassane Ouattara est un homme de démocratie et de paix. Nous préférons répondre par le silence qui est plus assourdissant que toute autre forme de réponse”, a réagi Adjoumani Kouassi Kobenan.
Sur la révision de la liste électorale qui démarre bientôt, il a fait savoir que la direction du RHDP a mis en mission ses différents organes qui travaillent en symbiose avec les différents coordinateurs régionaux et les secrétaires départementaux qui s’activent sur le terrain. “ C’est en ce moment l’effervescence partout. C’est une ambiance de mobilisation qu’on constate, parce que nous sommes les plus forts et nous allons le prouver dans le cadre de cet enrôlement. Nous n’allons pas donner notre stratégie d’enrôlement de peur que cela ne soit reprise quelque part, mais le travail de terrain est bien lancé et nous sommes sur le terrain”, a-t-il confié.
Le Ministre d’État, ministre de l’agriculture, du développement rural et de la production vivrière sur le programme de société du RHDP, a expliqué que “ les équipes du président du parti, président de la république, Alassane Ouattara, ont déjà travaillé sur ce programme qui court jusqu’en 2030. Mais il n’est pas exclu que de nouvelles propositions en tenant compte que l’évolution des choses ne soient ajoutées à ce programme pour l’adapter au contexte”.
Au cours de cette rencontre, la question de la candidature d’Alassane Ouattara encore pressenti pour être le porte-flambeau du RHDP lors de la prochaine élection présidentielle est revenue sur la table. Si beaucoup estiment qu’il est temps pour le chef de l’État de passer la main à la jeune génération comme il a lui-même évoqué par le passé, ce son de cloche n’est pas encore entendu du côté des dirigeants du parti présidentiel. “ Moi je ne vous comprends pas. Nous, nous sommes une équipe, l’opposition est une équipe adverse, et c’est l’entraineur de l’équipe adverse, qui nous demande de ne pas classer tel ou tel joueur, parce que nous risquons de perdre. Bon, puisque vous voulez que nous perdions, permettez que nous classions Alassane Ouattara pour nous puissions perdre. Mais en réalité, c’est parce que c’est un candidat redoutable et redouté qu’il y a tout ce bruit sinon nous, on n’a pas honte de dire qu’il est notre candidat”, a répondu sous un air d’ironie Adjoumani Kobenan.
Sur les scandales de détournements à la tête des sociétés qui ont conduit aux débarquements des directeurs généraux de la RTI et du Conseil coton-anacarde, la semaine dernière, le porte-parole principal du RHDP a déclaré : “ Les scandales il y en a partout dans le monde. Mais, c’est lorsqu’il y a des scandales et que le président de la république feint de ne pas voir ou savoir que cela devient problématique. Or, avec le président Alassane Ouattara, chaque fois qu’il y a ces scandales et que cela est avéré ou démontré, le président réagit et prend le fouet. Ce fouet, il va de plus en plus le sortir et vous verrez”.
Abordant la question de l’opposition appelée au rassemblement par le président Laurent Gbagbo pour faire partir du pouvoir l’actuel régime à l’issue de la présidentielle d’octobre 2025, Adjoumani a indiqué que le RHDP ne craint aucunement une quelconque coalition. “ De la même façon qu’ils l’ont été lors des élections passées et qu’on les a battus, nous allons encore les battre. Ce que je conseille au président Laurent Gbagbo, c’est d’arriver d’abord à unir sa famille. A Bonoua, il a donné l’impression d’être majoritaire dans une ville d’où est originaire son ex-épouse Simone. Mais on peut tromper tout le monde, mais on ne peut pas tromper Dieu. Il parle de rassemblement mais il est incapable de rassembler sa propre famille politique”, a tancé Adjoumani.
Enfin, se prononçant sur la crise de succession qui secoue en ce moment le royaume Baoulé et dans laquelle le RHDP est accusé de tirer les ficelles, le porte-parole s’est voulu franc : “ Pourquoi le PDCI peut nous accuser dans une affaire de royauté. C’est plutôt ce parti qui a réuni les chefs à Yamoussoukro, pour leur demander d’être derrière l’un des prétendants. Le siège du royaume Baoulé n’est pas à Yamoussoukro, il se trouve à Sakassou. Mais pourquoi ils n’y vont pas depuis ? C’est une question de succession, je n’ose pas m’y aventurer, parce que je connais la force de la tradition et je ne veux pas être frappé par son courroux”, a conclu Adjoumani Kouassi Kobenan.
Wassimagnon
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