L'audience du 8 juillet 2024 dans l'affaire Martinez Zogo s'est achevée en moins d'une heure, révélant les obstacles procéduraux qui entravent l'avancement du procès. Le cœur du problème réside dans le refus du tribunal militaire de Yaoundé de fournir aux avocats de la défense une copie du dossier de procédure.

Depuis le début du procès le 25 mars, les avocats réclament l'accès à ce dossier crucial contenant les charges retenues, les procès-verbaux d'audition et les rapports d'expertise. Face au rejet répété de leur demande par le colonel Jacques Misse Njone, président du tribunal, plusieurs avocats ont interjeté appel auprès de la Cour d'appel du Centre.

Cette démarche a un effet suspensif sur la procédure en cours, paralysant de facto le procès. Me Mbumi, avocat du colonel Justin Danwe, souligne l'importance de ce dossier pour déterminer la stratégie de défense de son client.

Le débat se cristallise autour de la mise à disposition du dossier de procédure, certains avocats proposant au moins la notification des inculpations en attendant la décision de la Cour d'appel. Cette suggestion est toutefois rejetée par d'autres conseils, qui y voient le risque d'une ouverture prématurée des débats au fond.

La prochaine audience est fixée au 29 juillet, après la décision attendue de la Cour d'appel le 18 juillet. Cependant, les avocats préviennent déjà que le processus pourrait s'éterniser en cas de nouveau renvoi ou d'un éventuel pourvoi en cassation devant la Cour suprême.

Après quatre mois d'inscription au rôle du tribunal militaire, l'affaire Martinez Zogo reste enlisée dans des questions de procédure, retardant l'examen du fond de l'affaire et suscitant l'impatience de certains acteurs du procès.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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