Côte d'Ivoire : Mobilisation de Fonds pour le financement des actions climatiques, Ousmane Diagana félicite le gouvernement pour les actes majeurs posés qui font du pays un exemple en Afrique
Arrivé, jeudi 4 juillet à Abidjan, Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et du centre a présidé aux côtés du Premier ministre Robert Beugré Mambé et du Directeur général adjoint du FMI, Bo Li, une table ronde sur le financement des actions climatiques.
Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Rapport sur le Climat et le Développement (CCDR) de la Banque mondiale récemment adopté par le gouvernement, a réuni au Sofitel Hôtel Ivoire, des experts du gouvernement, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, des partenaires au développement et des membres du secteur privé.
Dans son adresse, le Vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et du centre, a d’emblée, félicité le gouvernement de Côte d’Ivoire pour avoir posé trois actes majeurs qui le positionnent déjà comme un pays exemplaire en Afrique.
Le premier acte, selon lui, concerne le fait que le pays, est le premier en Afrique, à avoir adopté par décret le Rapport sur le Climat et le Développement, plus connu sous son sigle en anglais, CCDR. Ce faisant, la Côte d'Ivoire s'inscrit comme partie intégrante dans le programme de développement et place au cœur de ses politiques publiques, les priorités de l’agenda climatique.
« En effet, les effets classiques du changement climatique affectent déjà la Côte d'Ivoire, en termes d’augmentation des températures, des précipitations de plus en plus extrêmes et imprévisibles (récentes pluies), ainsi que l’élévation du niveau de la mer. Ces effets sont visibles ici même à Abidjan ou encore à Grand-Lahou, où nous avons récemment lancé les travaux de protection côtière du Programme de Protection du Littoral Ouest Africain (WACA). Le dérèglement climatique est une réalité dans nos pays, et il semble n’avoir aucune intention de s’arrêter de sitôt, bien au contraire », a expliqué, Ousmane Diagana.
Le deuxième acte fort, c’est que le pays a pris les devants en ouvrant la voie avec la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) du FMI, basée sur les recommandations du CCDR. Le Vice-président a, à l'occasion, félicité Bo Ly et les équipes du Fonds pour la qualité du partenariat sur une question centrale de développement. « Cette facilité soutien des réformes cruciales visant à renforcer la résilience et la durabilité économiques », a-t-il indiqué.
Le troisième acte fort, c’est l’opérationnalisation du CCDR. Selon M. Diagana, au-delà de la Côte d'Ivoire, un tel acte incitera d’autres pays de l’Afrique de l’ouest à en faire de même et donc à créer les conditions d’une coopération sous régionale sur l’agenda climatique.
« Comme vous le constatez, la Côte d’Ivoire avance sur des bases solides. Le gouvernement a pris la mesure du message du CCDR: si des actions vigoureuses ne sont pas mises en œuvre, le pays court le risque de perdre jusqu’à 13 % du PIB, poussant 1,6 million de personnes dans la pauvreté », a déclaré, le représentant de la Banque mondiale.
Il a ensuite rassuré les autorités ivoiriennes qu'elles vont réussir dans la mise en œuvre de leurs ambitions de mobilisation de ressources en faveur du climat et du développement, comme d’autres pays à l’échelle internationale. Le Vice-président a pris l’exemple de la Turquie, qui a non seulement utilisé des fonds propres pour financer son programme de développement et son agenda climatique, mais elle a aussi su attirer d’autres partenaires et le secteur privé pour financer son programme.
La lutte contre le changement climatique est aussi une question de gouvernance. Selon lui, une bonne gouvernance climatique intègre les enjeux climatiques à la planification du développement et à la décision budgétaire, avec des analyses solides et des mécanismes agiles et efficaces pour arbitrer entre les priorités et les secteurs.
« Nous avons remarqué que dans de nombreux pays, le changement climatique est considéré comme la responsabilité de tout le monde, et finalement, personne n’en prend la responsabilité. Mais ici, le gouvernement a fait un bon pas avec la création de la Commission Nationale de Lutte contre les Changements Climatiques (CNLCC), placée sous l’égide du Premier Ministre, ce qui devrait faciliter les arbitrages intersectoriels », a-t-il apprécié l'attitude des autorités ivoiriennes.
En dépit des efforts fournis par le gouvernement ivoirien, le Vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et du centre attend, la prochaine étape, notamment, la création du Secrétariat qui s’occupera de la mise en œuvre et du suivi de l’action climatique du gouvernement et du secteur privé pour atteindre les objectifs que la Côte d’Ivoire s’est fixée.
« Nous vous soutenons avec de l’assistance technique et nous sommes prêts à vous accompagner dans tout le processus de finalisation de ces structures et de financer les moyens indispensables à son fonctionnement. Il nous faut aussi une bonne réglementation pour que la Côte d’Ivoire tire profit du commerce international des réductions des gaz à effet de serre. Pour cela, la propriété des crédits carbone et leurs transferts doivent être clairs et lisibles par tous », a mentionné, M. Diagana.
La Côte d’Ivoire doit mobiliser 22 milliards de dollars d’ici 2030 pour atteindre ses objectifs climatiques établis dans les Contributions Déterminées Nationales (CDN) et éviter des impacts climatiques catastrophiques. Le pays est véritablement à la pointe de la mobilisation des financements, ayant déjà émis sa première obligation durable et se positionnant comme un leader dans la région.
« Nous tenons à féliciter la Côte d’Ivoire pour cette réalisation et exprimons notre fort soutien à continuer d'innover en établissant un cadre solide de financement lié à la durabilité. Cela permettrait d'émettre des instruments souverains liés à la durabilité, afin de mobiliser des capitaux privés supplémentaires », a insisté, le Vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et du centre.
La table ronde de ce jour, a permis d’explorer plusieurs outils de financement, certains traditionnels, comme les projets d’investissements, et d’autres plus novateurs.
Ousmane Diagana a affirmé qu'en ce qui concerne les réformes, la Côte d'Ivoire a un avantage comparatif avec le CCDR et le travail qui se fait. Il a annoncé en sus, que la Banque mondiale a l’intention de consacrer très prochainement une série d’appuis budgétaires au climat.
Le Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a rassuré les autorités ivoiriennes que dans les secteurs les plus sensibles ou les plus vulnérables, la Banque mondiale se tient à leurs côtés, notamment dans le secteur de l’eau, où elle a récemment approuvé un financement de 825 millions de dollars dans le cadre de l’Approche Programmatique Multiphase.
Pour ce qui est de l’énergie, l’institution financière de Breton Woods est déterminée à soutenir le gouvernement ivoirien dans le cadre du programme Empower Africa et elle l’accompagnera dans ses efforts pour amener le mix énergétique de 30 à 45 %.
Dans l’agriculture, comme indiqué par Ousmane Diagana, la Banque mondiale travaille déjà ensemble avec les autorités sur l’agroforesterie pour un cacao durable à travers le projet d’investissement forestier. Il a promis à l'occasion de sa présente mission pour discuter avec les autorités d’autres opportunités et a réitéré, la disponibilité du Groupe Banque mondiale à œuvrer à leurs côtés pour le développement durable de la Côte d’Ivoire.
M. Diagana est convaincu que lorsque la Côte d'Ivoire mettra en œuvre son ambitieux objectif de transition énergétique beaucoup d'activités économiques, à travers la création de nouvelles entreprises peuvent se faire, créant ainsi des emplois.
« La Banque mondiale en tant que partenaire de la Côte d'Ivoire et d'autres partenaires soutiennent le pays pour aller loin dans l'opérationnalisation du rapport sur le développement durable. La Banque mondiale avant ce rapport avait pris la décision de faire en sorte que 35% de ses financements soient alloués au climat. Ensuite, nous avons augmenté cette contribution à 45%. Cela veut dire que dans notre portefeuille d'engagement au niveau de la Côte d'Ivoire qui s'élève à plus de 6 milliards de dollars, c'est à peu près 40%, à peu près 2,5 milliards de dollars qui financent les activités directement liées au climat », a conclu, le Vice-président.
Notons que durant son séjour en Côte d'Ivoire, Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et du centre visitera le samedi 6 juillet 2024, les activités de la chaîne de valeur anacarde, un secteur dans lequel, la Côte d'Ivoire a connu un succès remarquable avec le soutien de la Banque mondiale.
Wassimagnon
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