Cameroun : La nouvelle offensive fiscale du gouvernement, un passage en force ?
Louis Paul Motaze ministre des Finances (Ph)
Le gouvernement camerounais est en quête de nouvelles niches fiscales, et sa dernière mesure ne passe pas inaperçue. Le ministre des Finances a récemment rappelé aux personnes physiques non résidentes au Cameroun qu’elles doivent, conformément aux articles 74 bis et 579 (2) du Code général des impôts, déclarer annuellement leurs revenus de source camerounaise. Cette obligation inclut les revenus tirés de l’exploitation d’une activité ou de la détention d’un capital, qu’il soit mobilier ou immobilier. En outre, ces personnes doivent également déclarer la taxe foncière sur les propriétés situées au Cameroun.
Pour l’exercice 2023, le ministre des Finances a précisé que ces déclarations doivent être effectuées auprès de l’administration fiscale au plus tard le 1er septembre 2024, via le site web de la direction générale des impôts. Afin de faciliter cette démarche, un dispositif d’assistance en ligne a été mis en place, comprenant un centre d’appel téléphonique numéro vert et une plateforme d’assistance technique.
Cependant, cette mesure est perçue de manière mitigée. La diaspora, qui est principalement concernée par cette obligation fiscale, n’est tenue de payer que pour les avoirs localisés sur le territoire camerounais. Certains membres de la diaspora estiment que cette mesure ne poserait aucun problème si les fonds ainsi collectés étaient réinvestis pour le bien-être des populations locales. Ils soulignent que personne ne s’en plaindrait s’il était possible de circuler sur des routes en bon état, d’avoir accès à de l’eau potable et à une électricité constante.
Pour d’autres, la solution ne réside pas dans l’augmentation de la pression fiscale, mais plutôt dans la réduction du train de vie de l'État et l’élimination des sources de distraction de fonds existantes. Ces critiques mettent en lumière une défiance croissante envers la gestion financière du gouvernement et la crainte que ces nouvelles mesures fiscales ne soient qu’un moyen de combler des déficits budgétaires sans apporter de réelles améliorations aux infrastructures et aux services publics.
Cette nouvelle mesure fiscale du gouvernement camerounais soulève des questions cruciales sur la transparence et l’efficacité de la gestion des fonds publics. La confiance des contribuables, en particulier celle de la diaspora, repose sur la capacité du gouvernement à démontrer que ces efforts fiscaux se traduiront par des améliorations tangibles pour la population.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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