8 ans après sa mise en œuvre en 2015, les transferts monétaires à l'endroit des ménages ont-ils eu un effet sur leur condition de vie ? Leur consommation, leur habitude et leur éducation ? Les mesures d'inclusion économique et d'accompagnement répondent-elles aux besoins et aux aspirations des ménages en terme d'amélioration de leurs capacités productives et de leur revenu ? Le programme des filets sociaux a-t-il permis aux ménages bénéficiaires d'améliorer leur résilience ?

En un mot le programme a-t-il eu un effet sur le niveau de pauvreté des bénéficiaires ? Voilà autant d'interrogations auxquelles le ministère de la Cohésion nationale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté doit apporter des réponses. 

Les résultats des études d'évaluation d'impact des transferts monétaires et des effets des mesures d'inclusion économique du programme des filets sociaux menées à cet effet, ont été rendus publics ce lundi 1er juillet 2024, lors d'un l'atelier qui s'est tenu à l'Espace Évent à Cocody Il Plateaux.

"Les deux évaluations réalisées par l'Ensea dont l'une sur l'impact monétaires et l'autre sur les effets des mesures d'inclusion économique ont permis d'avoir des réponses aux principales questions qui nous étaient posées chaque fois que nous avions l'occasion de parler du programme. Les résultats obtenus à l'issu de ces évaluations sont encourageants", s'est réjouie la ministre ivoirienne de la cohésion sociale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Belmonde Dogo.

En effet, ces études conduites par l'Ecole Nationale des Statistiques et des Études Appliquées (ENSEA) révèlent que pour l'enveloppe globale de 130 milliards de FCFA distribuée sur la période de 2015 à 2023, 121,5 milliards de FCFA de ce montant ont été utilisés en guise d'allocations trimestrielle et 8,5 milliards de FCFA en subvention de sortie. 87% des 78% des bénéficiaires ont pu sortir de la précarité. Un résultat jugés satisfait par Miss Belmonde Dogo. 

"Le programme filets sociaux, avec l'adoption par le gouvernement en mars 2022 du programme multi sectoriel d'appui au système national des filets sociaux est une opération porteuse d'espoir et d'espérance pour la réduction de la pauvreté. Elle répond de fort belle manière au cri de cœur de ceux de nos concitoyens qui sont dans un état d'extrême pauvreté avérée. Le montant de 36 mille FCFA qui leur est payé par trimestre vaut incontestablement son pesant d'or dans nos villages et quartiers qui abritent des nombreux ménages extrêmement pauvres", a-t-elle relevé, situant l'importance et la nécessité de conduire des études, afin d'améliorer l'exécution du programme si nécessaire.

"En tant qu'instrument (programme des filets sociaux, Ndlr) de lutte contre la pauvreté, il est apparu nécessaire d'en faire des évaluations après les premières phases de mise en œuvre et au regard des nombreuses interrogations que ce programme novateur suscite", a-t-elle expliqué sa démarche. 

Elle a tenu à saluer tous les partenaires du gouvernement ivoirien qui, depuis la mise en place de ce programme ne cessent de l'accompagner.

"Je veux remercier tous les partenaires du gouvernement, particulièrement la Banque Mondiale qui, depuis 2015 soutient le travail du gouvernement au cœur du programme des filets sociaux. Il en est de même pour tous les systèmes du programme des Nations Unies et les agences de coopération bilatérale", a-t-elle conclu juste après avoir souligné que la solidarité n'a pas de parti politique, ni de religion ni d'ethnie. 

Elle est universelle et repose sur la volonté commune d'éliminer la fragilité, afin qu'un plus grand nombre de personnes vulnérables puisse accéder à un supplément de bien être.

A travers le programme de filets sociaux, le gouvernement entend donner la chance à ceux qui ont moins de possibilités que d'autres, d'améliorer leurs conditions de vie. L'articulation des mesures d'accompagnement par la formation et la sensibilisation des bénéficiaires pour s'orienter vers des activités génératrices de revenus, fait partie des moyens indispensables pour les sortir de cette pauvreté extrême.

Wassimagnon