Côte d'Ivoire : Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) ouvre son bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre à Abidjan
Inauguration du siège du FIDA à Abidjan (Ph)
Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) a franchi une étape importante en inaugurant son Bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre à Abidjan le jeudi 27 juin 2024.
La création de ce bureau régional souligne l'engagement du FIDA en faveur de la décentralisation et de l'amélioration de son efficacité opérationnelle.
Depuis 2018, le FIDA réforme son modèle opérationnel afin d'accroître sa proximité avec les communautés rurales et de faciliter des investissements à plus fort impact, conformément aux Objectifs de développement durable 1 (Eliminer la pauvreté) et 2 (Eliminer la faim).
« Nous sommes profondément reconnaissants au gouvernement de la Côte d'Ivoire pour son appui inconditionnel et son engagement dans la mise en place de ce bureau. Nous sommes convaincus que la création de ce bureau régional rapprochera le FIDA des pays qu'il sert, renforcera l'impact des programmes financés et catalysera une collaboration accrue et un engagement mutuel avec les gouvernements et nos partenaires », a déclaré Mr. Guoqi Wu, Vice-Président adjoint du FIDA en charge du Département des Services Institutionnels.
Mis en place en février 2022, le bureau régional du FIDA travaille en étroite collaboration avec les Etats pour booster l’accroissement et la rentabilité des productions rurales.
Pour ce faire, le FIDA appuie de nombreux projets et programmes qui proposent des formations, encouragent l’entreprenariat rural, favorisent l’intégration des jeunes et promeuvent l’adaptation au changement climatique.
A ce jour, le FIDA appuie un total de 54 programmes dans la région qui bénéficient à 11 millions de personnes pour un coût total de plus de 5,2 milliards de dollars.
« Grâce à son bureau régional et sa présence à Abidjan, le FIDA va pouvoir élargir la coopération existante avec les Etats et catalyser une forte collaboration entre les investisseurs publics et privés au profit des communautés rurales notamment les jeunes et les femmes », a précisé Bernard Hien, Directeur Régional.
Le bureau régional du FIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre est un des deux bureaux régionaux du FIDA en Afrique sub-saharienne. Il couvre vingt-quatre pays: le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap Vert, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée Equatoriale, le Libéria, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, Sao Tomé-et Principe, le Sénégal, la Sierra Leone, le Tchad et le Togo.
En Afrique de l’Ouest et du Centre, l’agriculture représente près de 50% du produit intérieur brut des pays et constitue la principale source de revenus des populations rurales. Environ 70% des projets soutenus par le Fonds sont mis en œuvre dans des environnements marginalisés et écologiquement fragiles et ciblent les populations les plus pauvres.
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Il investit dans les populations rurales, leur donnant les moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience. Depuis 1978, le Fonds a octroyé plus de 24 milliards de dollars dans des pays en développement sous forme de dons ou de prêts à faible taux d’intérêt.
La durabilité sociale, environnementale et climatique est essentielle pour la réalisation du mandat du FIDA. Les projets et programmes qui promeuvent la durabilité sociale, environnementale et climatique figurent parmi les plus hautes priorités opérationnelles du Fonds.
Afin d’atteindre ces objectifs, le FIDA a mis en place ses Procédures d’Evaluation Sociale, Environnementale et Climatique (PESEC), dont l’édition actualisée de 2021 définit un cadre général et un processus amélioré pour la gestion des risques et des impacts, et pour l’intégration des priorités transversales dans les nouveaux investissements appuyés par le FIDA. Les PESEC s’appliquent à tous les investissements du programme de prêts et dons du FIDA, et à toutes les opérations non souveraines (ONS) pour lesquelles le financement du FIDA est sollicité. Ces procédures s’appliquent également à l’assistance technique du FIDA.
Le cycle de reconstitution des ressources du FIDA12 (2022-2024), augmente les objectifs climatiques précédents : 1) 100 pour cent des stratégies nationales comprendront une analyse des contributions déterminées au niveau national (CDN) ; 2) 100 pour cent des projets intégreront les questions climatiques ; 3) au moins 40 % du Programme de prêts et de dons du FIDA seront axés sur le climat ; et 4) au moins 90 % des projets seront conçus pour renforcer la capacité d'adaptation.
En outre, lors du Congrès mondial de l'UICN de 2021, le Président du FIDA s'est engagé à ce que, d'ici à 2030, au moins 30 pour cent des financements du FIDA en faveur du climat soutiendront des solutions fondées sur la nature. Ces engagements sont bien établis au FIDA et sont intégrés dans les PESEC et autres procédures de validation interne des projets et programmes.
L'inclusion sociale est un pilier central des investissements du Fonds International de Développement Agricole (FIDA). Le FIDA s'efforce de réduire la pauvreté et d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en investissant dans les communautés rurales tout en renforçant leur résilience. Il met un accent particulier sur l'inclusion des populations pauvres et vulnérables ainsi que les personnes qui généralement, accèdent le plus difficilement aux actifs et n’ont guère de perspectives en raison de leur exclusion sociale et de leur marginalisation ;
il s’agit notamment des femmes, des jeunes, des personnes en situation de handicap et des populations autochtones, afin de garantir que les bénéfices du développement atteignent ces cibles et qu'aucun groupe ne soit laissé pour compte. Cette inclusion des plus vulnérables repose sur les principes fondamentaux que sont : l’égalité de genre, l’engagement et l’autonomisation des jeunes et des femmes, l’amélioration de la nutrition, le respect des droits des populations autochtones, l’inclusion des personnes handicapées.
Le FIDA bâtit ses interventions en se fixant des objectifs de résultats qu’il met un point d’honneur à atteindre grâce à des stratégies et approches spécifiques à chaque thème transversal. Aussi, avec 186 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en Afrique de l’Ouest et Centrale, le Bureau Régional , aligné sur ces principes et objectifs, coordonne dans son portefeuille de projets financés par la 12ème reconstitution de fonds (FIDA12), 90% de projets sensibles à la jeunesse, 80% sensibles à la nutrition et 60% de projets transformateurs de genre, contribuant de ce fait à la réalisation du mandat du FIDA, à savoir investir dans les populations rurales et favoriser une transformation inclusive et durable des zones rurales.
Pour plusieurs pays de la région, la malnutrition sous toutes ses formes (sous nutrition, carence en micronutriments et obésité ainsi que les maladies non transmissibles) est devenue un problème de santé publique dont les conséquences impactent leurs développements humains et économiques.
Les gouvernements comprennent de plus en plus l'importance de considérer la nutrition dans les politiques et stratégies rurales pour accélérer l’atteinte des ODD. Ils reconnaissent l'importance de donner la priorité à une approche globale pour éradiquer la pauvreté et la faim.
Ainsi, unir les efforts en combinant les projets de développement, l'aide humanitaire, la consolidation de la paix et la coordination régionale pour renforcer la transformation du système alimentaire en faveur de régimes plus sains et jeter les bases de résultats durables en matière de nutrition permettra de sauver des millions d'enfants et de femmes de la malnutrition et de ses conséquences.
Le FIDA dispose d'un avantage comparatif car ses investissements sont inclusifs et ciblent les causes profondes de la malnutrition. En priorisant les petits producteurs et en veillant à ce que les solutions soient adaptées au contexte local et aux besoins des populations, le FIDA contribue à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la résilience et prospérité économique des bénéficiaires.
Le FIDA est conscient et reconnait qu’investir dans la jeunesse est crucial pour une croissance économique rurale dynamique. Nos investissements se concentrent de plus en plus en priorité sur les jeunes. Le FIDA aide les jeunes à accéder aux ressources et aux services dont ils ont besoin pour être productifs et avoir un impact positif sur leurs communautés. Durant le FIDA11 (2019-2021), nous avons mis en œuvre 73 projets sensibles à la jeunesse (86% du total des projets). Dans le cadre de FIDA12 (2022-2024), nous atteignons 90 % des projets sensibles à la jeunesse (contre un objectif institutionnel de 60 %) rien que pour la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
La jeunesse rurale fait face à des défis majeurs qui empêchent leur autonomisation, notamment (i) le manque d’accès aux biens de base, (ii) l’exclusion d’accès aux services clés, (iii) le manque de capital social et de ne pas être considérés comme des décideurs, (iv) le niveau élevé du chômage et le manque de compétences, ou encore (v) l’insuffisance de politiques gouvernementales pour l’emploi des jeunes.
Afin de répondre à des défis, le FIDA considère les jeunes comme des partenaires actifs et nous intégrons leurs besoins, leurs initiatives innovantes et leurs aspirations dans la conception et la réalisation des projets que nous finançons.
Notre institution donne une plateforme aux voix des jeunes afin qu'ils puissent canaliser leurs idées dans des processus décisionnels formels, en particulier pour les questions qui façonnent leur avenir comme le changement climatique et les systèmes alimentaires.
Le FIDA s’engage à améliorer la représentation des jeunes dans les processus politiques et décisionnels, leur permettant de relever les défis rencontrés, de partager des idées et d'améliorer leur capital politique. La formation et l'appui du FIDA créent des opportunités d'emploi et d'entrepreneuriat pour les jeunes ruraux.
Le FIDA met actuellement à jour son Plan d'action pour la jeunesse rurale pour renforcer notre engagement auprès des jeunes.
Au cours de FIDA13 (2025-2027), nous nous engagerons à augmenter le portefeuille de projets axés sur la jeunesse.
Nous continuerons de renforcer et d’étendre nos programmes phares pour la jeunesse tels que le programme des pôles agroalimentaires intégrés ainsi que l'approche de la jeunesse à la base.
Ainsi, le FIDA augmentera ses investissements en faveur de la jeunesse rurale pour répondre à la demande croissante des gouvernements pour appuyer les jeunes, intensifier notre engagement avec les organisations de jeunesse, et donner la priorité à l'emploi des jeunes.
Donatien Kautcha, Abidjan
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