João Lourenço entre Tshisekedi et Paul Kagamé

Alors que le président angolais João Lourenço évoquait depuis Abidjan des négociations pour un échange direct entre Paul Kagamé et Félix Tshisekedi, Kinshasa répond clairement que cette option n'est plus d'actualité et souhaite des sanctions ciblées contre Kigali.

Lors de sa visite officielle en Côte d'Ivoire, le président angolais João Lourenço , médiateur entre la RDC et le Rwanda avait fait savoir jeudi que des négociations étaient en cours pour organiser une rencontre directe entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi, pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC.

"Nous sommes en train de négocier, au niveau ministériel, dans la perspective de pouvoir très prochainement réunir les deux chefs d’Etat de la RDC et du Rwanda, pour un échange direct sur le besoin inaliénable de parvenir à la paix définitive’’, a t-il avancé.

"La seule issue est, sans aucun doute, de tenter de résoudre ce conflit autour d’une table de négociation. C’est ce que nous sommes en train de faire", a-t-il expliqué, selon la même source.

Sans détour, Kinshasa par la voix de sa nouvelle ministre des affaires étrangères estime que cette option n'est plus envisageable.

 Tout en dénonçant l'agression du Rwanda contre son pays, Thérèse Kayikwamba Wagner a appelé à « des actions fortes et des sanctions ciblées » contre Kigali.

 La RDC « attend plus que des condamnations verbales » de la part des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, a-t-elle déclaré.

La ministre a par ailleurs salué le retrait progressif de la mission de l’ONU en RDC (Monusco) accusé d'inefficacité , qui a fermé mardi son bureau de Bukavu (Sud-Kivu)

Pour rappel, l’Angola joue un rôle de médiateur dans la crise qui oppose Kigali à Kinshasa dans la province du Nord-Kivu (Est de la République démocratique du Congo), où des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par le Rwanda s’opposent à l’armée congolaise associée à des groupes armés dits ‘’patriotes’’ depuis fin 2021.