Côte d'Ivoire : Promotion de l'inclusion financière, des experts africains misent sur le développement des infrastructures de paiements numériques sécurisées
L'Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI) est la principale organisation mondiale visant à faire progresser l'inclusion financière aux niveaux national, régional et international. Elle comprend 86 institutions membres issues de 82 pays dont 36 africains. A travers un leadership politique assuré par les banques centrales et les institutions en charge des finances et de la réglementation, l’AFI a pour ambition de rendre les services financiers plus accessibles aux personnes non bancarisées dans le monde.
L’Initiative Africaine des Politiques d’Inclusion Financière (AfPI) est la principale plateforme permettant aux membres africains de l'AFI de soutenir et de développer des politiques d'inclusion financière ainsi que des cadres réglementaires, et de coordonner les efforts de renforcement des capacités régionales et d'apprentissage par les pairs.
En marge du forum mondial de l’inclusion financière (Global Policy Forum) tenu du 12 au 15 septembre 2023 à Manille aux Philippines, les leaders de l’AfPI ont porté leur choix sur la Côte d’Ivoire pour abriter les rencontres annuelles au titre de l’année 2024.
Placées sous le thème principal « Horizons Numériques : Renforcer la construction d’un avenir inclusif en Afrique », les réunions annuelles de l’AfPI ont pour objectif de délibérer, sur la base du dialogue public-privé, l’adoption de mesures en faveur du renforcement du rôle des décideurs financiers dans le développement d'infrastructures de paiement numériques sécurisées et inclusives, d’une part, ainsi que dans la création d'emplois, d’autre part. Les rencontres annuelles ont démarré ce jeudi 27 juin 2024 à Abidjan.
Pour cette première journée, les participants ont examiné le rôle que pourrait jouer les régulateurs financiers africains dans la création d’emploi en tenant compte des réalités et défis de leur environnement, présenté, les actions et initiatives mises en œuvrent par les régulateurs financiers africains conformément à leurs mandats, en vue de soutenir la création d'emplois, examiné la contribution de l'inclusion financière à la création d'emplois à travers le renforcement de la participation économique des Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) et des populations généralement exclues du système financier (femmes, jeunes et les personnes déplacées de force).
Ils ont présenté les mécanismes de coordination nécessaires entre les banques centrales, les ministères et les acteurs du secteur privé pour soutenir les efforts de création d'emplois.
La 13e table ronde des leaders de l’Initiative Africaine des Politiques d’Inclusion Financière (AfPI) qui s’est tenue au Sofitel Abidjan hôtel Ivoire, a réuni les ministres des Finances, les Gouverneurs des Banques Centrales, les Responsables des institutions financières membres de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI), ainsi que des représentants des partenaires au développement, du secteur privé et de la société civile.
Le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Jean-Claude Brou, et le premier vice-gouverneur de la banque centrale des Seychelles, Brian Commettan, ont également pris part aux travaux.
Au nom du ministre des finances et du Budget, Nialė Kaba, ministre de l’Economie et du Plan, a souligné l’importance de ces assises portant sur « le rôle des régulateurs financiers dans la création d’emplois en Afrique ».
S'appuyant sur les statistiques de la Banque mondiale, elle a affirmé que chaque année, ce sont entre 8 et 11 millions de jeunes qui entrent sur le marché du travail en Afrique subsaharienne, alors que seulement 3 millions d’emplois salariés formels sont créés.
La ministre est convaincue que le numérique qui contribue à accélérer l’inclusion financière sur le continent peut être d’une grande utilité dans la création d’emplois. « Aujourd’hui, l’Afrique a plus que jamais besoin de systèmes financiers qui constituent un soutien majeur pour le développement économique et la création d’emplois, en adaptant leur modalité d’intervention aux évolutions technologiques », a insisté Nialé Kaba.
Selon elle, l'Union économique et monétaire ouest-africaine a fait des efforts en Côte d'Ivoire en maintenant « la dynamique de renforcement de l’inclusion financière ». Nialé Kaba a également appelé, la mise en place de politiques pertinentes, incluant l’intervention monétaire directe, l’adoption d’un cadre juridique et réglementaire spécifique aux PME, ainsi que le soutien au développement d’instruments financiers adaptés à ces dernières.
Francesca Di Mauro, ambassadrice de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, a indiqué que malgré les progrès réalisés (avec un taux de 49% des adultes possédant un compte en banque, soit le double par rapport à 2011), des défis persistent. Elle a insisté sur l’importance de l’accès, de l’utilisation et de la qualité des services pour l’inclusion financière. Et a plaidé pour le renforcement des infrastructures financières, l’amélioration des connaissances financières, l’offre de produits abordables, la mise en place d’environnements réglementaires favorables, l’adoption des avancées technologiques et le renforcement de la confiance dans les institutions financières.
Quant à Docteur Alfred Hannig, Directeur exécutif de l’AFI, il a indiqué que les décisions visant à booster l’inclusion financière doivent être contextualisées dans leur mise en œuvre.
La technologie joue un rôle crucial pour atteindre les populations laissées pour compte. L’AFI se félicite de la mise en œuvre de sa politique au niveau des Etats et prévoit une évaluation pays pour améliorer son action au besoin.
Il faut souligner qu'un accord portant sur un appui de deux millions d’euros a été signé entre l’UE et l’AFI, pour la mise en œuvre du projet Financial Inclusion in Sub-Saharan Africa (FI-Africa).
Wassimagnon
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