Côte d'Ivoire : Pénurie des produits et services de la santé de la reproduction, l'UNFPA au secours du gouvernement pour une meilleure prise en charge des femmes enceintes et des enfants
L'amélioration de l'accès aux produits de la santé de la reproduction (SR) est essentielle pour parvenir à l'accès universel à la santé sexuelle et reproductive et à la réalisation des droits et des choix en matière de procréation en Côte d'Ivoire. Toutefois, malgré les efforts, des difficultés persistent et limitent la disponibilité des produits de santé. On note notamment, les ruptures de stocks de médicaments vitaux à différents niveaux et particulièrement au dernier kilomètre, la faible complétude, promptitude et qualité des données utilisées pour la quantification, les capacités de stockage insuffisantes ainsi que des tensions de trésorerie tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
L’enquête nationale sur la disponibilité des produits et des services de la santé de la reproduction réalisée en 2023, a révélé que, 20,9% des Points de Prestation de Services (PPS) ne disposent pas des 7 médicaments essentiels de la santé de la reproduction dont les deux obligatoires (l’ocytocine et le sulfate de magnésium), 5,3% des PPS ne disposent pas d’une chaîne de froid fonctionnelle, 88,3% des points de prestation de services sont en rupture de stock d’au moins un moyen de contraception, 11,2% de PPS ne disposent pas de personnel formé pour l’offre de services de planification familiale et 70,0% des PPS ne disposent pas d’incinérateur pour l’élimination des déchets biomédicaux.
Les résultats des spots check, réalisés en février 2023 dans 24 PPS et la NPSP, ont fait ressortir entre autres les constats, ruptures de longues durées sur certains contraceptifs par rapport aux autres produits, déséquilibres des niveaux de stocks le long de la chaine d’approvisionnement, disparité des prix des contraceptifs dans les PPS, insuffisances dans la tenue des outils de gestion de stock, approvisionnements parallèles (hors districts) en contraceptifs, péremptions importantes de produits de SR,
Pour faire face à cette situation, l'UNFPA et le gouvernement de la Côte d'Ivoire mettent en œuvre conjointement le programme de coopération du pays (2021-2025) avec les partenaires nationaux. Ce programme prévoit entre autres, en son produit 1, de soutenir le gouvernement dans la mise en place d’un réseau national de 235 points de prestation de services proposant des soins obstétricaux et néonataux d’urgence, y compris un contrôle de qualité systématique, renforcer le système national de gestion de la chaîne d’approvisionnement pour garantir la disponibilité de contraceptifs modernes jusqu’au dernier kilomètre et améliorer les capacités des établissements de santé à fournir des services de planification familiale continus de qualité, améliorer les services de planification familiale de qualité au niveau communautaire, y compris la distribution de produits contraceptifs.
Dans cette dynamique, une rencontre nationale de consultation a été organisée, mercredi 19 juin 2024 à Abidjan sur la sécurisation des produits de Santé de la reproduction au dernier kilomètre. A cet effet, l’UNFPA, en collaboration avec le GTT médicaments, appuie le Ministère de la santé pour l’organisation d’une rencontre nationale de consultation sur la sécurisation des produits de Santé de la reproduction au dernier kilomètre.
L'objectif de cette rencontre nationale de consultation est de réunir à l’échelle nationale, les acteurs clés en charge du pilotage de la chaine d’approvisionnement, les décideurs à tous les niveaux ainsi que les partenaires techniques et financiers, pour présenter les défis majeurs de la disponibilité des produits vitaux de la santé de la reproduction de qualité et obtenir leur engagement pour améliorer l’offre de services de la Santé de la reproduction et de Planification familiale au profit des populations vulnérables vivant dans des zones d’accès difficiles.
Ce dialogue national est le signe d’une détermination commune à accroître la disponibilité permanente des produits de santé dans tous les points de prestation de services jusqu'au dernier kilomètre. Il s’agit d’améliorer la qualité et la continuité des services de santé offerts aux populations et de contribuer ainsi à accélérer les progrès vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable relatifs à la Santé d’ici 2030.
La mise en œuvre de la Politique Pharmaceutique Nationale (PPN) qui vise à améliorer l'état de santé et le bien-être des populations en assurant la disponibilité et l'accessibilité des médicaments et autres produits stratégiques de santé de qualité à tous les niveaux de la pyramide sanitaire à travers une chaîne d'approvisionnement sûre bute sur de nombreux défis complexes notamment en ce qui concerne les produits de santé de la reproduction.
Au nom du Groupe des partenaires techniques et financiers du Secteur de la Santé, Cécile Compaoré Zoungrana, Représentante Résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire a expliqué que «la disponibilité des produits de santé de la reproduction au dernier kilomètre demeure un défi majeur qui entrave les efforts du gouvernement en matière de santé maternelle, néonatale, infantile des adolescents et des jeunes ».
Selon elle, bien que des progrès appréciables aient été réalisés, les ruptures de stock fréquentes, le manque d'infrastructures adéquates et les disparités régionales compromettent l'accès équitable des populations aux soins de Santé.
« Ainsi, ce dialogue de haut niveau qui est l’aboutissement d’un long processus de consultation nous offre une opportunité unique de convenir d’actions concrètes pour renforcer la chaîne d’approvisionnement en vue de la sécurisation des produits jusqu’au dernier kilomètre, afin d’accélérer la mise en œuvre des politiques, des programmes et des stratégies nationales y relatives. L’efficacité des programmes de santé en dépend », a déclaré, la Représentante résidente de l'UNFPA.
Ce dialogue s’inscrit donc en droite ligne des engagements renouvelés par le gouvernement de Côte d’Ivoire lors de la 12è Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou, à savoir, accroître la contribution financière du Gouvernement de 400 millions FCFA à 2 milliards 500 millions FCFA par an pour l’achat de produits contraceptifs et autres produits vitaux de Santé maternelle, assurer la disponibilité des produits contraceptifs dans tous les points de prestation de services, instituer la gratuité de la planification familiale sur toute l’étendue du territoire, notamment pour les adolescents et jeunes dans tous les établissements sanitaires publics et communautaires, instituer des semaines nationales de la Planification familiale.
Les ambitions sont grandes mais les défis sont tout aussi considérables. « On a encore beaucoup de défis à surmonter et ces défis sont de plusieurs natures. Mais je voudrais peut-être ici signaler le problème des données parce que, la qualité des données devrait être renforcée pour aider à la planification, à la quantification des besoins qui vont également orienter les achats, l'approvisionnement des produits et plus tard, le réacheminement vers les communautés », a mentionné, la Représentante résidente de l'UNFPA.
Avant de clore son propos, Cécile Compaoré Zoungrana a renouvelé l’engagement et la disponibilité de l’UNFPA et celle du Groupe Sectoriel de la Santé à poursuivre ses appuis au gouvernement dans ses efforts pour améliorer l’accès équitable des populations aux produits et services de santé grâce à une disponibilité permanente de produits de qualité dans tous les points de prestation de services.
La Cote d'Ivoire a fait de nombreux efforts sur la disponibilité des médicaments au dernier kilomètre. En dépit de ces efforts, des petites poches de résistance existent que le pays doit traiter. Selon le Directeur Général de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Professeur Mamadou Samba, c'est pour cette raison qu'avec l'appui des partenaires, cette réunion a été organisée pour identifier les vrais goulots d'étranglement qui empêchent les populations d'avoir accès à des médicaments de qualité.
« Et ensemble, nous allons trouver les solutions pour mettre en place une feuille de route pour que chaque goulot identifié puisse être traité de sorte que le médicament soit disponible au dernier kilomètre et soit disponible pour les populations qui en ont le plus besoin, notamment les femmes enceintes et les enfants. Notre réunion d'aujourd'hui est essentiellement basée sur la circulation des produits de la santé de la mère et de l'enfant », a conclu, le DG de la Santé.
Wassimagnon
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