Cameroun : Le RDPC au bord de l'implosion face à un Paul Biya vieillissant
Messanga Nyamding (Ph)
« La principale caractéristique de la révolution est la soudaineté de la fuite du pouvoir réel du détenteur » – pour paraphraser cette phrase bien connue, on pourrait dire que la vie de pouvoir constant est tout à fait destructrice pour l’un. Dans un cas extrêmement révélateur à cet égard, le politologue camerounais Messanga Nyamding l’a rappelé de manière éloquente ce dimanche à Vision 4 sur le plateau de l’émission club d’élites.
Dans des déclarations choc selon lesquelles le RDPC, le parti au pouvoir, est « mort ».
Un rappel qui survient dans un contexte où le malaise est palpable. Après près de 42 ans de règne ininterrompu, Paul Biya, 92 ans, peine à maintenir la flamme de son leadership. L'usure du pouvoir est perceptible et de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer l'immobilisme et l'opacité du régime. « J'aime le RDPC, mais il est mort », a déclaré l’enseignant et politologue camerounais.
Le RDPC, un parti pris en otage ?
Selon Nyamding, le RDPC est désormais contrôlé par des factions internes aux agendas cachés. « Les décisions viennent du secrétariat général de la présidence, du cabinet civil, des ministres,» dit-il. « Le parti est pris en otage par des personnes qui ont leur propre agenda. » Pour le politologue, le spectacle actuel n'est pas le reflet de la volonté de Paul Biya, mais d'une machine politique dysfonctionnelle.
Peut-être une lueur d’espoir ?
Pour remédier à ce qui semble être un désastre, Messanga Nyamding appelle à une coalition de l’opposition. Selon lui, seulement si les partis politiques de l’opposition s’unissent, un tsunami politique au Cameroun est possible. Messanga Nyamding identifie notamment Maurice Kamto, du MRC, Tomaino Ndam Njoya, de l’UDC, Cabral Libii, du PCRN, et Edith Kah Walla comme des leaders majeurs d’une telle coalition. « Si vous voulez un tsunami politique au Cameroun, dites à Tomaino Ndam Njoya, Maurice Kamto, Cabral Libii, Kah Walla et autres de se mettre ensemble, insiste-t-il. Cependant, une telle coalition ne se matérialisera probablement jamais.
Historiquement, l'opposition camerounaise s'est toujours présentée divisée aux élections présidentielles. L'ombre de la corruption plane constamment, menaçant toute tentative de coalition dès qu'elle se forme. Les Camerounais restent sceptiques quant à la capacité de leurs leaders politiques à mettre de côté leurs égos pour l'intérêt général.
Le temps de l'incertitude
Alors que Paul Biya approche de ses 92 ans, les questions sur sa capacité à gouverner se multiplient. La lassitude des Camerounais face à un régime qui peine à se renouveler pourrait bien marquer un tournant décisif. Avec la présidentielle de 2025 en ligne de mire, le vent du changement commence à souffler.
L'avenir politique du Cameroun est incertain, mais une chose est sûre : le statu quo ne peut perdurer indéfiniment. Les Camerounais attendent avec impatience de voir si leurs leaders sauront saisir l'opportunité d'un renouveau politique ou si le pays continuera à s'enliser dans l'immobilisme.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire