Côte d'Ivoire : Bouaké, imbroglio à Adjeyaokro, la population « traumatisée » sur le pied de guerre, interpelle le Président Ouattara
Des femmes de Adjeyaokro exprimant leur colère (.ph KOACI.)
Une action de lotissement du village quartier Adjeyaokro à Bouaké, est contestée par la population résidente. Au nom de ces habitants, Angoua Félix a dépeint la situation vécue par la population d'Adjeyaokro.
« Le problème que vit Adjeyaokro est que la population voit ses droits violés parce que le développement ne peut pas se faire au détriment de la dignité humaine. Depuis un certain temps, des personnes se disant acteurs de développement sont en train de conduire un programme de lotissement dans le quartier, piétinent les droits les plus fondamentaux des habitants d'ici (...) Ce qui intrigue la population est que normalement pour conduire un tel projet, il était intéressant de faire une enquête de commodo et incommodo.
Après celà, faire des significations par voie d'huissier à toutes les personnes qui sont propriétaires à Adjeyaokro. Par la suite, faire des mises en demeure toujours par voie d'huissier afin de dire aux habitants qu'à partir de telle date, les travaux vont démarrer. Malheureusement, toutes ces étapes ont été brûlées.
Un bon matin, alors qu'il a été dit qu'une opération de redressement et d'ouverture de voie sera effectuée pour assainir le quartier, un opérateur apparaît dans le quartier ici et on constate un début de marquage des murs. Par la suite, ce sont des bornes qui sont implantées. Avec le temps, nous avons découvert que c'était une escroquerie morale pure et simple qu'ils ont eu à faire à la population pour pouvoir parvenir à leur fin.
Aujourd'hui nous, nous sommes pour le développement. Mais, rentrer dans la maison de quelqu'un, planter une borne devant sa porte voir même dans son salon, c'est une atteinte à la vie privée des habitants. Ces choses se font sans le consentement de la population. Si aujourd'hui il doit avoir des opérations d'aménagement, de façon concertée, tout le monde devrait voir ce qui était faisable et engager le processus. Malheureusement cela n'a pas été fait. Pis, nous voyons que nos droits au logement, à la santé, à l'éducation et autres ne sont pas pris en compte...» a déploré Angoua Félix que KOACI a rencontré ce jeudi 13 juin 2024 matin à Adjeyaokro. Il avait à ses côtés Tuo Gnenignima, Soro Nahagama et Traoré Aly tous résidents de ce quartier depuis plusieurs dizaines d'années.
Celui qui se présente comme le porte-parole de la population de Adjeyaokro, accuse Attro Kouassi Victorien d'être l'acteur principal de ce projet de lotissement. Selon Angoua Félix, les autorités locales auraient fait leur choix sur la personne de Attro, en lui octroyant une décision de justice pour mener cette action. Ces autorités, ajoute-t-il, « refusent de recevoir la population pour les écouter ». Il poursuit en indiquant que tous les documents en possession de Attro seraient « faux ».
Ne sachant plus à quelle autorité locale se tourner, la population de Adjeyaokro sollicite par le biais de KOACI, l'aide du président Alassane Ouattara. « C'est l'occasion de dire grandement merci à notre Papa le président de la République qui œuvre jour et nuit pour qu'il y ait la cohésion sociale dans le pays. Pour créer un climat de cohésion sociale, on ne peut pas piétiner le droit des populations "faibles", et prétendre construire une cohésion sociale qui va pouvoir enclencher un développement quelconque. Nous demandons au président Alassane Ouattara d'instruire tous les services compétents pour que des investigations soient menées et trouver une solution adéquate pour que la paix et la cohésion sociale qui régnaient au sein du quartier Adjeyaokro puissent revenir. Car à l'allure ou les choses vont, on ne sait jamais. Ça sera un ouf de soulagement pour la population de Adjeyaokro traumatisée de façon morale, si le Chef de l'État entend notre cri de cœur...» a souhaité Angoua Félix.
Il a par ailleurs demandé l'intervention de l'autorité suprême pour l'arrêt des travaux de lotissement, que de façon concertée les deux parties s'entendent sur les démarches à suivre et a enfin plaidé pour la mise en liberté de deux jeunes de son quartier qui seraient détenus en prison suite à cette affaire de lotissement.
Incriminé par la population, Attro Kouassi Victorien a été joint par KOACI pour donner sa version des faits. « Je suis propriétaire terrien mes parents sont propriétaires terriens. On veut passer à la restructuration, ce n'est pas un lotissement. On a fait plusieurs réunions. Nous nous sommes accordés sur quelque chose et on a entrepris les travaux. Bien avant ça en son temps, ils nous avaient traduit en justice et on a gagné le procès. En 2011 - 2012 on a entrepris encore le lotissement et ils ont empêché. Nous sommes allés au procès jusqu'à la cour suprême et on a gagné le procès. La grosse de la cour suprême se trouve avec moi.
En 2019, les mêmes nous ont traduit en justice pour arrêter les travaux. Ils ont encore perdu le procès et en 2020, nous les avons traduit en justice pour déguerpissement du site et on a gagné le procès. Tout récemment en 2024, ils nous traduisent en justice pour dire que nous sommes en train de semer le trouble et qu'on doit arrêter les travaux. Ils ont perdu et hier mercredi 12 juin 2024, je suis allé retirer la grosse. La justice nous donne plein pouvoir de travailler parce que la parcelle nous appartient. Tout ceux qui se sont levés pour semer le trouble, casser nos bornes et ramasser les bornes pour les jeter, ont été mis aux arrêts...» a expliqué Attro Kouassi Victorien.
Vivement qu'une solution soit vite trouvée afin d'éviter une situation incontrôlée à Adjeyaokro, étant donné que la population comme constaté par KOACI sur place, est sur le pied de guerre pour empêcher le projet de lotissement.
T..K.Emile
tkemile@koaci.com
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