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Côte d'Ivoire : Un projet de loi controversé, le PDCI-RDA et le PPA-CI s'unissent contre la modification du code pénal, adoptée à l'assemblée nationale
 

Côte d'Ivoire : Un projet de loi controversé, le PDCI-RDA et le PPA-CI s'unissent contre la modification du code pénal, adoptée à l'assemblée nationale

 
 
 
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© Koaci.com - vendredi 07 juin 2024 - 14:09

Les députés du PDCI et ceux du PPA-CI à l'assemblée nationale au Plateau (Ph KOACI)



Un débat houleux a secoué hier jeudi 6 juin 2024 l'Assemblée nationale ivoirienne suite à l'adoption d'un projet de loi controversé visant à modifier le code pénal.


Ce texte, soutenu par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), a suscité de vives inquiétudes au sein de l'opposition, notamment du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire-Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) et du Parti des Peuples Africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI).


Le projet de loi qui a été finalement adopté avec 124 voix pour le RHDP contre 72 pour l'opposition et 2 abstentions a suscité de vives réactions au sein de l'opposition ivoirienne.


Le député PDCI, Me Blessy Chrysostome, rejoignant la voix du PPA-CI, a vivement critiqué ce projet de loi, le qualifiant de menace directe aux libertés fondamentales, notamment la liberté d'expression et le droit de manifester.


Selon lui, cette nouvelle législation permettrait de poursuivre n'importe quel citoyen sous l'accusation d'atteinte à la sûreté de l'État, une infraction souvent utilisée à des fins politiques.


"Cette loi, dans son état actuel, ouvrirait la porte à des poursuites judiciaires arbitraires et à une condamnation quasi certaine, influencée par des ordres donnés à la justice," a déclaré Me Blessy Chrysostome qui était en compagnie des députés du PPA-CI et les membres du groupe parlementaire PDCI-RDA, après le vote de cette loi hier.


 

Il a ajouté que même en tant que député, exprimer une opinion critique sur une telle condamnation pourrait le rendre passible de l'article 185-2 du code pénal, ce qui porterait gravement atteinte à la liberté d'opinion et à l'expression politique.


Face à cette situation, le PDCI a décidé de soutenir un amendement proposé par le PPA-CI. Cet amendement vise à exclure explicitement les opinions politiques, syndicales et religieuses des infractions mentionnées dans l'article 185. Le PDCI considère cet amendement comme crucial pour protéger les citoyens contre les abus potentiels de l'État.


"Il est essentiel que cet amendement soit adopté pour garantir que le code pénal ne soit pas utilisé comme un outil de répression politique," insiste Me Blessy Chrysostome. "Nous devons protéger les droits fondamentaux des citoyens, en particulier en période électorale.", a-t-il déclaré.


Me Blessy Chrysostome ne s'arrête pas là. Il a critiqué également le processus législatif, affirmant que certains députés ont été contraints de voter en faveur de ce projet de loi, malgré leurs convictions personnelles. Cela remet en question l'intégrité et l'indépendance de l'Assemblée nationale.


"L'article 185 date de 1981, une période où la Côte d'Ivoire ne connaissait pas le multipartisme. Dans notre contexte actuel de démocratie supposée, il est inacceptable que cette législation puisse être utilisée pour museler l'opposition,", a-t-il déclaré. Selon lui, ce projet de loi liberticide n'a pas sa place dans une démocratie moderne.


Le débat autour de ce projet de loi met en lumière les tensions politiques croissantes en Côte d'Ivoire. Le PDCI et le PPA-CI accusent le RHDP de vouloir préparer le terrain pour les élections de 2025 en réduisant au silence les voix dissidentes. Ils soutiennent que cette législation controversée n'est qu'une tentative de plus pour consolider le pouvoir du RHDP et restreindre les libertés démocratiques dans le pays.


Malgré la majorité parlementaire du RHDP, le PDCI et le PPA-CI restent fermes dans leur opposition. Ils continuent de défendre les droits fondamentaux et refusent toute législation qui porterait atteinte à la liberté d'expression et de manifestation.


"La Côte d'Ivoire ne peut pas se permettre de revenir en arrière en matière de libertés démocratiques. Nous devons nous battre pour préserver nos droits et garantir que notre pays reste un État de droit," conclut Me Blessy Chrysostome.


 

Alors que le projet de loi a déjà été adopté en plénière, son avenir reste incertain. Les opposants espèrent que la pression publique et la mobilisation politique pourront encore influencer le processus législatif et conduire à la modification ou au rejet de cette législation controversée.


Ce débat illustre une fois de plus les défis auxquels la Côte d'Ivoire est confrontée dans son cheminement vers une démocratie stable et inclusive.


Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si le pays pourra protéger et renforcer les libertés démocratiques de ses citoyens ou si les inquiétudes de l'opposition se matérialiseront dans une restriction accrue des droits fondamentaux.




Jean Chresus, Abidjan


 
 
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