Côte d'Ivoire : Crise post-électorale de 2011, 14 corps officiellement restitués aux familles des victimes, 1,5 millions FCFA comme yako à chacune d'elle
La Côte d’Ivoire a été fragilisée par deux décennies de crises socio-politiques et militaires dont l’une des conséquences a été l’inhumation clandestine de plusieurs corps. Une situation que le Gouvernement ne pouvait laisser perdurer.
Désormais, l’Etat, engagé depuis 2011, dans la reconstruction de son tissu social, a décidé de placer au nombre de ses priorités, la Cohésion Nationale car, soucieux de recréer un cadre environnemental sain, une Côte d’Ivoire Unie et Solidaire.
L’Etat a annoncé lors du Conseil des ministres du 30 janvier 2013, le lancement des opérations d’exhumation et d’identification des personnes qui sont décédées et qui auraient été inhumées dans des fosses communes, dans des cimetières clandestins, dans des espaces publics et autres lieux sur le territoire national.
Le ministère de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté a, lors d’une cérémonie symbolique restitué le 05 juin 2024 à Abidjan Treichville, à IVOSEP, 14 corps identifiés et à la remise des fonds aux parents des victimes décédées.
A travers cet acte, le Gouvernement veut permettre aux familles des victimes d’accomplir les rites liés à leur deuil par la restitution des corps identifiés et la remise de fonds.
Ce mercredi était un grand jour pour les parents des victimes qui ont reçu le soutien de plusieurs autorités dans cette épreuve douloureuse.
« Nous étions vraiment dans l’incertitude et un peu angoissés à l’annonce de cette nouvelle, car nous n’avons jamais espéré revoir les corps de nos parents disparus dans cette crise post-électorale. Grâce à l’effort du Gouvernement avec à sa tête le Président de la République Alassane Ouattara et de Madame le Ministre de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, c’est chose faite. Madame la Ministre, vous ne pouvez pas savoir le fardeau que vous nous déchargez cet après-midi. Un corps non inhumé équivaut à une âme qui ne se repose pas en paix. Allez dire au Président de la République que nous ne sommes pas fâchés. Bien au contraire, nous le soutenons dans son programme de Gouvernement. Mais 14 ans de deuil, c’est long et beaucoup de difficultés rencontrées. Souvent, l’être disparu est le seul cadre ou le seul soutien de la famille», a déclaré, le porte-parole des parents des victimes.
Il a plaidé pour l’insertion d’un ou deux membres de chaque famille à la fonction publique, l’octroi des fonds d’aide à un membre de la famille pour la réalisation d’une activité génératrice de revenus, des prises en charge scolaires pour les enfants de la victime ou pour les enfants à charge d’un des membres de la famille de la victime.
Au nom du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, du Premier ministre Robert Beugré Mambé, et de l’ensemble du Gouvernement, Myss Belmonde Dogo a exprimé ses sincères condoléances aux familles éplorées et leur a témoigné de la solidarité de la nation toute entière.
Sans revenir sur les douloureuses circonstances qui ont occasionné la rencontre du jour, la ministre a juste rappelé que ces 14 corps qu’elle remet ont été conservés après la crise post-électorale de 2010-2011 pour nécessités d’enquête et d’identification.
Selon elle, cette phase administrative et judiciaire ayant connu son dénouement, l’Etat de Côte d’Ivoire a décidé, de procéder à la remise de ces corps aux familles endeuillées.
« Cette opération a débuté en 2013 à Abidjan. Elle a repris en 2023 avec l’étape de la région du Cavally et se poursuit aujourd’hui, avec la remise de quatorze (14) corps identifiés et remis à leurs familles pour leur permettre de faire enfin leur deuil », a-t-elle précisé.
Myss Belmonde Dogo a salué la dignité et la résilience remarquable dont les parents des victimes ont su faire preuve durant toutes ces années.
«Sachez que vous n’êtes pas seuls, la Côte d’Ivoire, solidaire dans l’épreuve, se tient à vos côtés », a-t-elle mentionné.
«Au moment où vous allez enterrer dignement vos proches arrachés à votre affection, le Président de la République Son Excellence Alassane Ouattara qui pleure avec vous, et le Gouvernement, ont décidé de ce qui suit, la prise en charge intégrale des frais de conservation à IVOSEP, la prise en charge des frais de transfert jusqu’au lieu d’inhumation », a poursuivi, Myss Belmonde Dogo.
Un accompagnement financier d’un montant d’un million cinq cent mille (1 500 000) francs a été fait à chaque famille, pour le « Yako » et l’organisation des obsèques.
Elle reconnaît néanmoins que cette assistance, ne pourra pas effacer la peine des familles des victimes et elle ne pourra pas non plus éteindre la douleur de la perte d’un être cher, car rien ne vaut une vie humaine.
« Cependant, au nom de la Côte d’Ivoire, au nom de Dieu en qui vous croyez, je vous demande pardon, et je vous demande à votre tour de pardonner. Chers frères et sœurs, que votre vengeance soit le pardon. En l’honneur de nos disparus et en souvenir de tous ces martyrs dont la mémoire nous réunit aujourd’hui, et pour que leur mort ne soit pas vaine, nous devons tous nous engager chaque jour, à cultiver l'amour et le pardon, qui en définitive, sont les deux faces d’une même pièce. En mémoire de toutes ces victimes, nous devons tous sans exception être des artisans pour bâtir avec le Président Alassane Ouattara, cette Côte d’Ivoire plus solidaire, dans la paix et la cohésion », a conclu, la ministre.
Wassimagnon
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