Côte d'Ivoire : Affaire des libanais du secteur café-cacao suspendus, l'organe de régulation précise : « Ils s'adonnaient à des pratiques qui violent les dispositions de la filière »
Des acteurs libanais de la filière café-cacao ont vu leurs coopératives être suspendues par le Conseil du Café-Cacao, récemment. Cette décision de l’organe de régulation présidé par Yves Brahima Koné, a donné lieu à toutes sortes de commentaires dans le milieu. Approché, le Conseil du Café-Cacao a expliqué que ces acteurs ont été suspendus, pour la simple raison qu’ils ont enfreint de façon grave et manifeste aux dispositions qui régissent cette filière capitale au point de vue économique pour la Côte d’Ivoire.
« Le Conseil du Café-Cacao organe de régulation de la filière réalise de façon périodique des opérations de contrôle auprès des opérateurs agréés de la filière café-cacao, afin de s’assurer du respect des textes règlementaires qui encadrent la campagne de commercialisation du café et du cacao. Les derniers contrôles réalisés par la filière ont permis d’identifier un groupe d’opérateurs (sociétés coopératives et acheteurs) s’adonnant à des pratiques qui violent les dispositions de la filière », a expliqué le Conseil, avant d’être plus précis sur la nature de ces pratiques prohibitives dont se sont rendus coupables les acteurs incriminés.
« Il s’agit de la rétention inexpliquée des stocks au-delà de la durée admise pour le portage des stocks; la fraude massive sur les déclarations de volumes de produits certifiés pour bénéficier indûment de la prime de certification (au détriment des producteurs) ; la spéculation sur le prix du cacao à l’entrée des usines, alors que le produit est acquis au producteur au prix du barème fixé à 1500 F CFA le kilogramme ; l’exportation illicite du café et du cacao vers la Guinée et le Liberia, ce qui constitue un manque à gagner de plusieurs milliards pour l’État de Côte d’Ivoire. Face à ces pratiques illégales, Le Conseil du Café-Cacao a mis en application les sanctions requises en la matière, notamment, la suspension des codes d’accès au système du Conseil du Café-Cacao, sans distinction d’ethnie, d’origine ou de nationalité des responsables des structures suspendues », a clarifié le Ccc.
Il ajoute par ailleurs, que « le Conseil du Café-Cacao n’a suspendu aucun opérateur parce qu’il pratiquerait des prix aux producteurs supérieurs au prix garanti du cacao fixé à 1500 F CFA le kilogramme. Les enquêtes réalisées sur le terrain ont révélé que les prix en zone de production sont conformes au garanti et qu’aucun producteur ne fait l’objet d’un sur-paiement de la part de ces opérateurs véreux. Il convient de rappeler que tous les opérateurs exerçant dans la filière café-cacao sont soumis à un agrément nécessitant un engagement au respect des dispositions réglementaires. Il paraît donc tendancieux de présenter les sanctions aux opérateurs de la filière comme étant dirigées vers une communauté donnée et pour une raison autre que celle qui a motivé la prise desdites sanctions », a précisé l’organe de régulation.
Le Conseil du Café-Cacao informe en outre, qu’il « se réserve le droit d’engager des poursuites contre les auteurs d’articles qui sont de nature à ternir son image dans l’exercice de ses missions régaliennes. »
Il rappelle aussi que, « dans une autre affaire, au mois d’avril 2024, ayant fait le constat d’une déclaration massive de volume de cacao certifié Fairtrade dans le système de gestion de la commercialisation intérieure, Le Conseil du Café-Cacao avait mené des investigations qui avaient abouti à la découverte d’un réseau de « blanchiment de stock de produit certifié » tenu par certains opérateurs de la chaîne de commercialisation intérieure. En effet, pour bénéficier indûment de la prime de certification, les opérateurs malhonnêtes collectaient du produit ordinaire, donc non certifié, qu’ils déclaraient sous label certifié Fairtrade.
L’on se souvient que pour stopper ces arnaques, le Conseil du Café-Cacao avait suspendu temporairement ce label de son système, afin d’identifier et de sanctionner les opérateurs qui s’adonnaient à cette pratique qui met en péril la crédibilité du label. Décision qui avait été soutenue par Fairtrade International puisqu’il en allait de la valeur de ses certifications.
Comme on peut le constater, le Conseil du Café-Cacao est bien dans son rôle de gendarme de la filière et est prompte à agir pour garantir une équité de traitement pour tous les opérateurs de la filière, de même que de s’assurer que les bonnes pratiques agricoles et commerciales sont respectées par tous les acteurs de la chaîne sans aucune distinction.
Wassimagnon
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