Côte d'Ivoire : Violences intercommunautaires à Gbon, un mort annoncé et des dégâts importants
règlement du conflit à Gbon (Ph KOACI)
Le vendredi 17 mai 2024, la ville de Gbon, située dans le district des Savanes au nord de la Côte d'Ivoire, a été le théâtre de violents affrontements intercommunautaires.
Ces violences, impliquant les communautés Sénoufo et Malinké (ou Dioulaba), ont causé la mort d'un jeune homme et des destructions significatives, apprend KOACI de sources sur place.
Tout a commencé la veille, le jeudi 16 mai, lorsqu'un ressortissant malinké a enfreint les règles strictes entourant le "Poro", une danse sacrée sénoufo. Selon les témoignages recueillis, l'incident s'est produit alors que l'homme, passant à moto, a osé traverser devant le masque traditionnel en parade, une action strictement interdite. Il aurait nargué les danseurs et le masque, suscitant l'indignation des participants sénoufo qui l'ont alors violemment molesté.
Un autre jeune homme a tenté d'intervenir pour mettre fin à l'agression. Malheureusement, il a reçu un coup violent involontairement, perdant connaissance sur le coup. Transporté d'urgence à l'hôpital de Boundiali, puis transféré à Korhogo en raison de la gravité de son état, il n'a pas survécu à ses blessures, exacerbant les tensions entre les deux communautés.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, en représailles, des membres de la communauté malinké ont incendié la forêt sacrée des Sénoufo, où se déroulent les initiations au "Poro". Cet acte de vengeance a déclenché une série d'affrontements violents. La situation a rapidement dégénéré, nécessitant l'intervention des forces de l'ordre.
Un couvre-feu et une opération de rafle systématique ont été instaurés dans la ville de Gbon. Des détachements supplémentaires de Boundiali, Tafiré et Tingréla ont été dépêchés en renfort aux forces locales, débordées par la violence. Selon les témoignages, des tirs de fusils de chasse ont été entendus, faisant plusieurs victimes, bien que le nombre exact reste encore incertain.
Les résidents de Gbon sont terrifiés. « Nous ne pouvons pas sortir de nos maisons. Seules les forces de l'ordre circulent dans la ville », a rapporté une habitante. Les écoles ont été touchées, de nombreux élèves fuyant dans la brousse pour échapper aux violences. Les autorités locales ont constaté des destructions considérables de biens et procédé à plusieurs arrestations.
Le général Alexandre Touré Apalo a été dépêché sur place pour évaluer la situation et prendre les mesures nécessaires pour rétablir l'ordre.
En conclusion, la ville de Gbon vit des heures difficiles, marquées par des tensions ethniques et des violences qui ont profondément choqué la population. Le couvre-feu en vigueur est une tentative des autorités pour éviter une escalade de la violence et permettre un retour progressif au calme.
La version officielle des événements est attendue des autorités sécuritaires locales.
Jean Chresus, Abidjan
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