Cameroun : Élection présidentielle en perspective, comment le pouvoir écarte Cabral Libii figure montante de l'opposition
Cabral Libii président national du Pcrn (ph)
Le rouleau compresseur du régime de Yaoundé, veut empêcher la candidature de Cabral Libii 44 ans, à l'élection présidentielle prévue en octobre 2025.
Le député et président national du Parti Camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), fait face à une fronde au sein du parti qu'il dirige.
En toile de fond, la bataille pour le contrôle du parti.
Son principal adversaire, Robert Kona, a dans une interview, affirmé qu'il bénéficie du soutien du Rdpc au pouvoir et de celui de Paul Atanga Nji, le ministre de l'Administration territoriale (Minat, équivalent du ministère de l'intérieur).
Manœuvres
Dans une correspondance adressée au directeur général d'Elecam (organe en charge du processus électoral), le 15 mai 2024, le ministre Atanga Nji fait connaître que le Pcrn a pour président fondateur Robert Kona. Membre du parti radié et qui a ensuite radié ceux qui l'ont radié.
Dans sa correspondance, le Minat donne des instructions au DG d'Elecam en présentant Robert Kona comme le "mandataire", du Pcrn.
Les proches de Cabral Libii dénoncent des "manœuvres" et une "immixtion" dans les affaires internes d'un parti politique.
Anne Féconde Noah Biloa, porte-parole de Cabral Libii soutient qu'il n'appartient pas au Minat de désigner les mandataires du Pcrn cette compétence étant dévolue au parti qui règle ce détail à travers ses statuts.
Dans le même temps, un communiqué du préfet du Mfoundi dans la région du Centre dont Yaoundé est la principale ville, transmis à koaci, vient rappeler au président du Pcrn que la formation politique qu'il dirige ne pourra pas prendre part au défilé civil du 20 mai prochain en raison des "dissensions" dans le parti susceptibles de "perturber l'environnement des festivités".
Congrès
Le sort de Cabral Libii et de son clan devrait être définitivement scellé lors du prochain congrès du Pcrn version Kona, qui se tiendra dans les prochains jours à Maroua, principale ville de la région de l'extrême nord.
Tout ceci dans un contexte où Robert Kona qui dit bénéficier du soutien de l'administration a engagé une procédure judiciaire pour recouvrer la fonction de président national du Pcrn.
Cette procédure, rendue à la quatrième audience, est pendante devant le Tpi de Kaélé depuis janvier 2024.
Selon de nombreux observateurs, il s'agit pour l'administration, de faire perdre le temps à Cabral Libii en attendant la convocation du corps électoral pour les échéances de 2025. Il devrait donc être pris par surprise.
Le précédent congrès du Pcrn prévu le 15 décembre dernier à Kribi avait été annulé à la suite des réserves de Robert Kona. Le sous-préfet de Kribi II avait évoqué des "dissensions internes" au parti susceptibles de perturber l'ordre public.
Peur bleue
Lors de sa première participation à la dernière élection présidentielle d'octobre 2018, Cabral Libii l'un des plus jeunes candidats, était classé troisième. Selon les résultats publiés par le Conseil constitutionnel, il avait obtenu 6,28 % de suffrages à 38 ans, devant Joshua OSIH du SDF (3,35 %) et Ndam Njoya de l'UDC. Ce dernier, habitué de l'élection présidentielle, avait obtenu 1,73 %.
Aux élections législatives et municipales de 2020, Cabral Libii a été élu député. Son parti contrôle plusieurs mairies dans la région du Centre.
Selon Armand Okol de la communication du Pcrn Cabral Libii figure montante de l'opposition, fait trembler le régime de Yaoundé qui semble ne pas avoir peur de Maurice Kamto, second à l'élection présidentielle d'octobre 2018 avec 14, 23% et dont la participation au prochain scrutin présidentiel semble incertaine.
Des manœuvres qui perdurent
Depuis des décennies, le régime de Yaoundé a toujours réussi à phagocyter les opposants les plus farouches et à réduire en lambeaux leurs partis politiques.
L'exemple le plus patent est celui de l'UPC dont le secrétaire général est aujourd'hui coopté par Paul Atanga Nji. Bapooh Lipot ancien député très critique envers le pouvoir et secrétaire général du parti coopté par Atanga Nji chante aujourd'hui les louanges de Paul Biya 91 ans au pouvoir depuis 1982.
D'autres formations dont le CPP, le Manidem ont fait les frais de cette immixtion de l'administration. Et, les procédures judiciaires intentées ne prospèrent pas face à une justice partiale, servile et inféodée par le pouvoir.
Armand Ougock correspondant permanent de koaci au Cameroun.
Joindre la rédaction Camerounaise de koaci au 237 691154277 ou Cameroun@koaci.com
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