Côte d'Ivoire : Promotion de la justice reproductive en Afrique francophone, l'IPAS initie deux ambitieux programmes pour libérer les jeunes femmes des pesanteurs socio-culturelles
En Afrique, certaines femmes n’ont pas le droit de décider du nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir, ainsi que des espacements entre les naissances et le droit à l’avortement médicalisé. Cette restriction faite aux jeunes femmes dans certaines communautés, en raison des pesanteurs socio-culturelles, est complètement aux antipodes du protocole de Maputo sur la santé, de la reproduction et des droits reproductifs.
C’est pour ramener les choses à l’ordre, que l’organisation mondiale pionnière du domaine de la santé et des droits reproductifs, IPAS, a procédé, récemment à Abidjan, au lancement officiel de deux programmes régionaux novateurs, notamment « JustElle » et « Repro Juste » au bénéfice de 18 femmes et jeunes leaders pour une justice reproductive en Afrique francophone.
Ces deux programmes «JustElle » et « Repro Juste », selon la Directrice régionale de l’IPAS pour l’Afrique francophone, Dr Bilguisou Baldé, répondent au fait que les régions dans lesquelles IPAS travaille en Afrique francophone, il y a un gap entre les réalités vécues par les jeunes surtout les femmes et les lois que les gouvernements ont ratifiées en matière de santé et de justice reproductive.
L’objectif visé à travers cette action de IPAS, est au contact des parties prenantes, qu’elles soient du gouvernement, de la communauté, ou des organisations de la société civile, pour mieux comprendre le contexte et faire un plaidoyer et si ça ne marche pas, se tourner vers l’Union africaine, les Nations unies ou tous les outils que l’on peut avoir pour promouvoir les droits fondamentaux.
Le programme « JustElle » au profit de huit bénéficiaires, est dédié aux femmes leaders dans le domaine des droits de l’homme pour la justice reproductive. Quant à « Repro Juste », il est piloté par 10 jeunes leaders dont l’âge est compris entre 15 et 29 ans, engagés dans la justice reproductive. Ces deux programmes couvrent une dizaine de pays de la région d’Afrique francophone.
« Ces programmes nous donnent l’opportunité de célébrer le leadership des femmes et des jeunes qui se battent pour les droits humains et la justice reproductive. Et pour l’IPAS, il est intéressant de cocréer un espace de soutien et de renforcement dans lequel ces leaders peuvent faire entendre leurs préoccupations et partager leurs solutions », a soutenu Dr Bilguisou Baldé.
Plus spécifiquement, le programme « JustElle» a pour objectif d’améliorer et accroître les compétences en matière de litiges stratégiques, d’améliorer la compréhension des systèmes des droits de l’homme et les mécanismes des organes de traités au niveau africain et international. Elle vise également à renforcer les rapports des organes de traité sur l’article 14 du protocole de Maputo, les processus de plaidoyer et la participation avec la commission africaine des droits de l’homme et des peuples y compris le groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles.
« JustElle » a aussi pour objectif de favoriser une communauté de collaboration et d’apprentissage, pour impulser un changement en matière de justice reproductive », a expliqué Me Halimatou Camara de la Guinée, Porte-parole des lauréates du programme « JustElle». Quant au programme « Repro Juste », il vise à cultiver le leadership des jeunes en matière de justice reproductive et a pour but de semer les bases pour un changement positif en formant et en inspirant une nouvelle génération militante dévouée à la défense des droits de l’homme et de la justice reproductive, selon Aude Prudence N’depo, Porte-parole des lauréats du programme « Repro Juste ».
Pour l'honorable Commissaire Janet Ramatoulie Sallah-Njie, Vice-présidente et rapporteur spéciale sur les droits des femmes en Afrique de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, qui salue l’adhésion de 45 pays sur les 55 du continent au protocole de Maputo sur le droit de la santé sexuelle reproductive des femmes, cette initiative de l’IPAS est plus que louable.
Le protocole de Maputo rappelons-le, met en avant le droit des femmes de faire des choix sur leur corps d’où le slogan « mon corps mon choix ». Elle déplore qu’en Afrique, certaines femmes n’ont pas le droit de déterminer le nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir, tout comme les espacements entre les naissances et le droit à l’avortement médicalisé.
Wassimagnon
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