Un camion chargé de marchandises (ph)

Le gouvernement du Niger a restreint l'enlèvement du fret nigérien au port de Lomé et l'a réservée exclusivement aux véhicules immatriculés au Niger et au Togo conformément à l’accord bilatéral de transport routier entre la République du Niger et la république Togolaise.

Cette décision est contenue dans un communiqué en date du 11 mai 2024 et rendu public par le ministère nigérien du ministère des Transports et de l'Équipement. La note vise à être portée à la connaissance de l'ensemble des acteurs de la chaine du transport international (chargeurs, transporteurs, armateurs, transitaires, assureurs, etc.).

L’enlèvement du fret nigérien au port de Lomé qui est exclusivement réservé aux véhicules immatriculés au Niger et au Togo exclut de facto les camions béninois. Cette décision est d'autant plus lourde de conséquences que le port de Lomé est la principale porte d'entrée maritime pour le Niger.

Le gouvernement du Niger dit attacher du prix au strict respect des dispositions du présent communiqué et a prévenu que « tout contrevenant… s'exposera aux sanctions prévues par la règlementation en vigueur ».

Afin de veiller à l’application de la décision prise, le gouvernement nigérien a précisé dans son communiqué que « D'ores et déjà, le Conseil Nigérien des Utilisateurs de Transport Public (CNUT), les Forces de Défense et de Sécurité sont instruits pour l'application stricte de cette mesure ».

Exception en cas de forte demande

Le communiqué précise toutefois que, « en cas de forte demande », les véhicules immatriculés au Burkina Faso, au Mali et au Ghana pourront être autorisés à participer à l'enlèvement du fret, sur autorisation exceptionnelle du ministre des Transports et de l'Équipement.

Même en situation d’exception de forte demande, les véhiculés immatriculés au Bénin sont exclus.

Relations Niger-Bénin

À l’analyse de communiqué, on se rend compte que la décision de Niamey exclut les véhicules immatriculés au Bénin, une situation qui ajoute un peu plus aux tensions entre le Bénin et le Niger, deux pays voisins d’Afrique de l’Ouest.

La décision de Niamey intervient peu après celle du Bénin d'interdire l'embarquement du pétrole nigérien à partir de Sèmè. En effet, après le blocage du transport du pétrole nigérien via les eaux du Bénin, le Niger a pris une décision qui cible les véhicules immatriculés au Bénin dans le cadre de l’enlèvement du fret nigérien à partir du port de Lomé au Togo.

Avec ces deux décisions, on est tenté de croire que le Niger n’a visiblement pas digéré la décision du Bénin de bloquer le transport de son pétrole sur le marché international.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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