Côte d'Ivoire : Mise en place de l'Interprofession café-cacao, le SYNAPCI émet des doutes sur le mode opératoire et souhaite l'implication des acteurs dans le processus
Le processus de mise en place de l’Organisation interprofessionnelle agricole (Oia) de la filière café-cacao, sous la houlette du conseil café-cacao (Ccc), n’emballe pas véritablement le Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d'Ivoire (Synapci).
Lors d’une conférence de presse animée, samedi 11 mai 2024, à son siège à Abidjan-Plateau, Koné Moussa, le président de cette organisation syndicale, a émis de sérieux doutes quant au modus operandi, choisi pour la mise en place de cette organisation. De façon plus concrète, le Synapci dirigé par Koné Moussa dénonce des manœuvres visant selon lui, à spolier les producteurs qui doivent être, les véritables dirigeants de la future Oia.
S’agissant des missions de consultations annoncées par le Conseil du café-cacao (Ccc) pour ce lundi 13 mai, sur toute l’étendue du territoire national, le président du Synapci a indiqué qu’elles devraient être conformes à loi n°2015-537 du 20 juillet 2015, portant orientation agricole de Côte d’Ivoire qu’il a brandie.
Pourtant, la démarche telle qu’entreprise par le Conseil café-cacao, à en croire Koné Moussa, ne cadre pas avec l’esprit et la lettre de ladite loi qui garantit, en son chapitre 3, la liberté d’organisation conférée aux agriculteurs. Pour lui, il est clair que se détacher de cette loi, est une manière d’écarter les producteurs de la gestion de l’Oia qui devrait être leur affaire.
« Les agriculteurs peuvent se regrouper au sein d’organisations professionnelles agricoles, dans le respect de la réglementation en vigueur, soit sur une base géographique, au niveau local, régional, national et éventuellement sous-régional ou international, soit en fonction de leurs productions, filières et services », a expliqué Koné Moussa.
Toujours à propos du chapitre 3 de la loi d’orientation agricole de Côte d’Ivoire, publiée dans le journal officiel, le conférencier a souligné que les organisations professionnelles agricoles peuvent se présenter sous formes de sociétés coopératives, d’associations, d’unions, de fédérations et de confédération.
Concernant la tournée du Ccc concernant la mise en place de l’Interprofession de la filière café-cacao, le président du Synapci a ouvertement déclaré : « la loi dit que la mise en place de l’Interprofessionnelle est une initiative des producteurs eux-mêmes », a-t-il insisté, mettant en doute la sincérité des responsables de la filière qui ont décidé maintenant de mettre en place l’interprofession, là où ils sont attendus sur un autre terrain plus crucial pour les producteurs. « Alors qu’on leur demande de faire le bilan de leur gestion, subitement, ils sortent cette question d’interprofession », a-t-il déploré.
Koné Moussa s’est également dit inquiet de l’efficacité de l’Oia café-cacao d’autant plus que, selon lui, des bruits de couloir indiquent que le choix serait porté sur un exportateur pour présider aux destinées de l’organisation. « Une affaire qui concerne les paysans, les dirigeants sont impliqués dedans au point qu’on entend dans les coulisses qu’ils ont déjà proposé un exportateur qui va devenir le président de l’Interprofession. Nous ne sommes pas d’accords avec cela », a déclaré Koné Moussa.
Le président du Synapci souhaite que pour la mise en place de l’Oia de la filière café-cacao, le contenu et les missions de l’Interprofession soit clairement définis, en accord avec l’ensemble des acteurs, avant même l’idée de sa mise sur pied.
Wassimagnon
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