Togo : Un front de l'opposition résiste à la nouvelle Constitution et fustige le silence des institutions africaines
Des leaders du front« Touche Pas A Ma Constitution » (ph)
Le front « Touche Pas A Ma Constitution », un regroupement de certains partis de l’opposition et d’organisations de la société civile, fustige le changement de régime au Togo, mais aussi le silence des institutions africaines et appelle les togolais à la résistance jusqu’au retrait de la nouvelle Constitution.
Le front Touche Pas A Ma Constitution, qui lutte depuis sa création en fin mars dernier contre le changement constitutionnel qui a été acté, a lancé cet appel le mercredi 08 mai en conférence de presse à Lomé en vue d’ouvrir les voies d’une transition qui refondera les bases d’un nouveau contrat social.
Pour ce regroupement, la promulgation de la nouvelle Constitution ne met pas un terme à la lutte menée par le peuple togolais mais « bien au contraire, nous ne reconnaissons pas cette loi imposée, nous la contestons et nous la refusons… ».
Il estime par ailleurs que « Cette nouvelle Constitution, imposée aux forceps contre la volonté du peuple, ne peut pas être le socle de la nation togolaise. Elle ne peut pas fédérer tout le peuple. C’est plutôt un facteur de division qui fragilise l’unité nationale, au lieu de consolider la cohésion sociale ».
Le porte-parole de ce Front et leader du Parti des Togolais, Nathaniel Olympio, a d’abord déploré que « Tout ce que nous avons acquis depuis 1990 a été retiré. La seule chose qui restait aux togolais, c’était le droit de choisir leur président de la République. Et aujourd’hui, le régime n’a pas hésité à lui enlever cette prérogative … » avant de promettre que le front va poursuivre sa lutte contre « ce changement constitutionnel inopportun et illégal » jusqu’à son retrait.
Silence de la CEDEAO et l’UA dénoncé
Au regard des évolutions dans le pays marqué par les élections législatives et régionales et surtout le changement de la Constitution, le front n’a pas manqué de dénoncer le silence des institutions africaines.
En ce sens, le front a déclaré que « Nous dénonçons aussi la bienveillance coupable de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, de l’Union Africaine, de la Francophonie et de la communauté internationale à l’endroit d’un régime pervers qui n’a aucune considération pour les libertés, l’Etat de droit et les valeurs démocratiques ».
Contre le mutisme de ces organisations et dans le souci que le peuple togolais prenne son destin en main, le front a trouvé que « le présent silence de toutes ces organisations, au regard de la situation de crise due au changement de Constitution, rappelle au peuple togolais qu’il doit d’abord compter sur lui-même ».
La nouvelle Constitution qui a été promulguée le 06 mai dernier par le président de la République, Faure Gnassingbé, a été adoptée en deuxième lecture par les députés le 19 avril 2024.
La loi nouvelle loi fondamentale attend d’être publiée dans le journal officiel pour que chaque togolais puisse prendre connaissance de soin contenu. En attendant, les grands points ou nouveautés dans ce texte sont que le Togo entre dans la 5ᵉ République et que le pays passe d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire.
D’après la nouvelle Constitution, l’Exécutif sera piloté un Président du conseil des ministres qui sera élu par les députés pour un mandat de six ans renouvelable. Il est le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale et est le véritable détenteur du pouvoir.
Le texte dispose aussi d’un poste de président de la République, mais à titre honorifique. Il sera élu par l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès pour un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois. Il est à préciser que l’élection du président de la République par les électeurs togolais est ôtée et désormais, c'est aux députés d’opérer ce choix.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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