Côte d'Ivoire : Vaccination infantile, Dr Yéboua catégorique : « Tous les vaccins du PEV sont gratuits, celui qui vous prend de l'argent, dénoncez-le ! »
« Le non-respect de la gratuité de la vaccination par certains prestataires n’est pas acceptable. On demande aux Ivoiriens de nous signaler les prestataires qui leur prennent de l’argent au moment de la vaccination de leurs enfants. Malheureusement, ils refusent de le faire et cela n’est pas bon. Tous les vaccins du PEV (Programme Elargi de Vaccination) sont gratuits et celui qui vous prend de l’argent, dénoncez-le ».
Ces propos sont du Dr Yéboua Amoikon, chef du service communication au Programme Elargi de Vaccination du Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle. Il les a tenus, mardi 7 mai 2024 à Abidjan, à l’occasion d’une rencontre organisée par le Réseau des Médias Africains pour la Santé et l'environnement (REMAPSEN) en vue de la restitution du Forum des Médias sur la Vaccination et la Nutrition qui s'est tenu à Lomé en novembre dernier.
Intervenant sur le volet vaccination lors de cette rencontre, Dr Yéboua Amoikon a relevé les énormes efforts consentis par le gouvernement à travers le ministère de la santé avec le concours de ses partenaires techniques et financiers pour faire de la vaccination infantile en Côte d’ivoire, une réalité.
« Aujourd’hui, on ne peut plus retrouver en Côte d’ivoire, un enfant qui n’ait jamais reçu de vaccin », a-t-il assuré.
Poursuivant, il a fait savoir qu’en ce moment en Afrique de l’ouest, sévit une épidémie de poliomyélite. Une situation face à laquelle le gouvernement a organisé un plan de riposte avec notamment une campagne de vaccination qui s’étendra du 10 au 13 mai 2024. Il en a profité pour dévoiler la mission du Programme Elargi de Vaccination.
« La mission du PEV c’est d’assurer la protection des populations les plus vulnérables et des maladies de la petite enfance, évitables par la vaccination. Nous devons démasquer la poliomyélite, nous devons éliminer le tétanos martel et néonatal, éliminer la rougeole et contrôler la fièvre jaune. Nous devons introduire de nouveaux vaccins en fonction de l’urgence épidémiologique et de l’évolution des technologies », a-t-il expliqué.
Le chef de service communication du PEV a en outre, rassuré que « la Côte d’ivoire dispose des vaccins sûrs », avec une logistique performante qui permet de conserver ces vaccins dans des conditions optimales. La vaccination selon lui, se déroule dans plus de 3000 centres vaccinateurs à travers le pays. Il a également profité de la tribune à lui offerte par le REMAPSEN pour saluer des partenaires fidèles au PEV tels que Gavi, l’OMS, l’UNICEF, le ROTARY, etc.
« Il ne doit pas avoir de rupture de vaccin dans nos centres de vaccination, il ne doit pas avoir de de seringue qui manque pour que les enfants puissent recevoir en temps opportun les vaccins qu’il faut. Il faut maintenir à un bon niveau les maladies sous surveillance », a indiqué le médecin.
Il a toutefois noté quelques faiblesses au niveau du dispositif à savoir la non maitrise des populations cibles, due à un décalage entre les données de l’INS et celles en leur possession, une insuffisance des supervisions au niveau central vers les niveaux déconcentrés, une faible implication des points focaux communication dans les activités de communication, une insuffisance des ressources financières, une forte dépendance de financement des activités de PEV par les partenaires. « Aujourd’hui, si un de nos partenaires arrête de financer nos activités, nous serons incapables d’assumer nos responsabilités », s’est-il inquiété.
A sa suite, Dr Aka du Programme national de nutrition au ministère de la santé a lui également fait un exposé sur la situation nutritionnelle des enfants en Côte d’Ivoire. Selon l’exposant, « la prévalence de la malnutrition aigüe qui était à un taux de 7,5% en 2012, a été progressivement améliorée et est passé à 6% en 2016 et ce taux a été maintenu jusque-là ».
En ce qui concerne le retard de croissance dû également à la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans, Dr Aka a fait savoir « qu’on est passé de 29,8% en 2012 et en 2016, ce taux a été ramené à 21,6%. De plus concernant l’allaitement exclusif qui est le mode d’alimentation des enfants de 0 à 6 mois, le taux en 2012 était de 12%. En 2016, on était à 23,6% et en 2021 on est monté à 34%. L’objectif recherché c’est d’atteindre au moins 50% », a-t-il indiqué.
Selon le professionnel de la santé, la lutte contre la malnutrition vise à assurer à la population un état nutritionnel adéquat et optimal. De fait « au ministère de la santé à travers le Programme National de Nutrition, c’est de contribuer à l’amélioration de la survie de la santé et du mieux-être des populations vulnérables, particulièrement les adolescents, les femmes, les nouveau-nés, les enfants et les personnes souffrant de pathologies chroniques, comme le vih, le diabète, l’hypertension etc. L’objectif est la mise à échelle des interventions de nutrition à moindre coût et à impact élevé à l’endroit de ces populations vulnérables », a-t-il expliqué.
S’agissant de l’anémie qui est aussi un élément très important à combattre dans le cadre de la malnutrition, Dr Aka a montré que l’objectif, c’est de réduire la prévalence à 32% chez la femme en âge de procréer et chez les enfants de moins de 5 ans, c’est de réduire cette prévalence en dessous de 60%.
Il a tenu à préciser que la lutte contre la malnutrition est une lutte multisectorielle qui incombe donc plusieurs autres ministères.
Présent également à cet atelier, l’Unicef par le biais de Dr Anne-Marie N’Da, a donné une communication qui a mis en lumière l’apport extrêmement important de cet organisme des Nations-Unies dans l’amélioration de la santé et de la nutrition des enfants en Côte d’Ivoire.
Au cours de cet atelier de restitution du Forum des Médias sur la Vaccination et la Nutrition qui s'est tenu à Lomé du 21 au 23 Novembre 2023, Bintou Sanogo, la coordinatrice du Réseau des Médias Africains pour la Santé et l'environnement (REMAPSEN), a replongé l’assistance dans les moments forts de cette rencontre dans la capitale togolaise. L’objectif selon elle c’était « dans un premier temps d’impliquer les médias dans la promotion de la nutrition, la vaccination et de la santé infantile dans 24 pays de l’Afrique de l’ouest, du centre et de Madagascar, d’approfondir les connaissances des journalistes participants en vue d’une meilleure promotion de la nitrution, de la vaccination et la santé infantile dans ses 24 pays et de promouvoir les bonnes pratiques en matière de nutrition, de vaccination et de santé infantile », a-t-elle expliqué.
Cette rencontre organisée par le REMAPSEN a vu la présence effective de son PCA Afrique, en l’occurrence Bamba Youssouf.
Wassimagnon
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