Côte d'Ivoire : Formation et insertion professionnelle, le projet BEAR III prise en charge des jeunes hommes et femmes du secteur de la mode et de la beauté
Le projet BEAR (Better Education for Africa's Rise) est une initiative conjointe de l'UNESCO, de la République de Corée et de l'Union Africaine, qui vise à renforcer les systèmes d'enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) de pays spécifiques d'Afrique.
Le projet BEAR repose sur un modèle de coopération de développement Sud-Sud, dans lequel un pays nouvellement développé, la République de Corée, partage son expertise en matière d'éducation avec d'autres pays en voie de développement.
L'objectif principal du projet est d'améliorer l'accès des jeunes à un travail décent, en mettant l'accent sur les femmes et les groupes défavorisés, en leur permettant d'avoir de meilleures chances de trouver un emploi. Le projet phare BEAR a joué un rôle de premier plan dans le soutien à l'amélioration des systèmes d'enseignement et de formation techniques et professionnels dans les pays bénéficiaires d'Afrique du Sud, d'Afrique de l'Est et d'Afrique de l'Ouest.
Après les pays d'Afrique du Sud et de l'Est, la troisième phase du projet BEAR (BEAR III) sera mise en œuvre dans quatre nouveaux pays bénéficiaires d'Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria et Sierra Leone) de 2023 à 2027.
Le projet BEAR III a été lancé cette année au Nigeria, dans le cadre de l'Année de l'éducation de l'Union africaine, en poursuivant la forte mobilisation suscitée par le Sommet sur la transformation de l'éducation et en redynamisant les efforts en vue de la réalisation de la Stratégie continentale de l'éducation pour l'Afrique (2016-2025).
La mise en œuvre de l'Année de l'éducation 2024 de l'Union africaine devrait se faire via des activités et des initiatives concrètes et percutantes en matière d'EFTP, dont BEAR III représentera l'un des exemples.
Le lancement officiel de BEAR III a été marqué par l'achèvement de la phase de formulation du projet BEAR II et l’inauguration du début de la phase de mise en œuvre.
Le représentant du ministre de l'Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l'apprentissage, a affirmé que la troisième phase vient à point nommé, car elle coïncide parfaitement avec la vision du ministère qui ambitionne de « Repenser et revaloriser l’enseignement technique, la formation professionnelle et l’apprentissage pour soutenir notre développement socio-économique et contribuer à l'émergence rapide de notre nation ».
Selon le représentant de N’Guessan Koffi, ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage de la République de Côte d'Ivoire, cette vision repose sur deux programmes majeurs.
Il s'agit de l'Académie des Talents, visant à réformer le système de formation professionnelle initiale et continue, améliorer la qualité et la pertinence des enseignements, augmenter les capacités d'accueil, diversifier les formations proposées et étendre la couverture nationale. Et de l'École de la deuxième Chance, conçue pour offrir une nouvelle possibilité de formation aux jeunes laissés pour compte par le système éducatif classique, qu'ils soient diplômés sans emploi, déscolarisés, non-scolarisés ou en quête d'emploi et d'intégration sociale durable, grâce à des formations pratiques adaptées aux exigences du marché de travail.
Il a annoncé qu'en Côte d’Ivoire, BEAR III ciblera spécifiquement le secteur de la mode et de la beauté.
«Ce choix du secteur des métiers de la mode et de la beauté pour le projet BEAR III en Côte d'Ivoire a été motivé par plusieurs facteurs clés mis en lumière lors de la mission de cadrage réalisée dans le pays. Ce secteur présente un grand potentiel pour l'emploi, l'inclusion sociale, et l'égalité des sexes. Il se distingue par sa capacité à générer des opportunités sans nécessiter d'investissements importants. De plus, contrairement à d'autres secteurs, celui de la mode et de la beauté n'avait pas encore bénéficié d'un soutien significatif de la part d'autres organismes de financement, tant pour la formation initiale et continue, malgré une forte demande du marché », s'est justifié, le représentant de N'guessan Koffi.
«Cette décision a également été appuyée par le constat que la mode, incluant la confection de vêtements et d'accessoires, ainsi que la beauté, couvrant la coiffure, l'esthétique et le bien-être, représentent des domaines en pleine croissance, avec un potentiel élevé de création d'emplois. Ces secteurs sont d'autant plus pertinents dans un contexte économique où, avec un climat d'investissement favorable, la Côte d'Ivoire cherche à diversifier son économie et à promouvoir des secteurs capables de contribuer à sa croissance durable et à l'amélioration de l'employabilité de sa jeunesse », a-t-il ajouté.
Pour y arriver, le représentant de N'guessan Koffi prône une collaboration étroite entre tous les acteurs : Gouvernement, entreprises, établissements d'enseignement et partenaires internationaux.
Le projet BEAR III s'inscrit également dans les efforts soutenus de modernisation des infrastructures formatrices, pour un enseignement de qualité conforme aux normes internationales. Il traduit l'ambition de promouvoir l'employabilité des jeunes, encourager l'entrepreneuriat et assurer l'adéquation avec les innovations technologiques et les attentes du marché du travail.
Pour la République de Côte d'Ivoire, la diversité des filières retenues par les pays bénéficiaires du projet BEAR pourrait constituer une opportunité unique de renforcer la coopération régionale à travers un programme de mobilité étudiante.
« En accueillant des apprenants d'autres nationalités au sein de nos filières rénovées, nous pourrions non seulement enrichir l'expérience éducative par un partage accru des savoirs et des cultures, mais également promouvoir une meilleure intégration régionale. Cette mobilité transfrontalière favoriserait l'échange de compétences spécifiques à chaque secteur économique et induirait la création d'un écosystème d'apprentissage dynamique et interconnecté, propice à la croissance économique et au développement socioculturel de notre continent », a-t-il mentionné.
Il a appelé les participants au renforcement de collaborations pédagogiques transnationales, de programmes d'échange pour les formateurs et apprenants.
« En somme, aux côtés de tous nos partenaires engagés, faisons du projet BEAR III, une réalité qui façonne l'avenir de nos jeunes et de nos nations », a-t-il conclu.
Wassimagnon
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire