Côte d'Ivoire : Mécontents de leur traitement par une société cotonnière, des cotonculteurs du Tchologo sollicitent l'aide du gouvernement
La table de séance lors de la rencontre de protestation (ph KOACI)
Les producteurs de coton de la région du Tchologo sont très remontés contre le traitement que leur fait subir une société cotonnière, la principale dans la région. Ils se sont donc donnés rendez-vous au centre polyvalent de Ferkessédougou ce jeudi 18 avril 2024 pour donner de la voix et dénoncer ce qu’ils appellent « un appauvrissement programmé de l’ensemble des cotonculteurs de la région ».
Réunis au sein de l’Union Nationale des Sociétés Coopératives agricoles de Côte d'Ivoire (UNASCOOPCI), ils sont venus nombreux à l’appelle de leur président. Dès l’entame de la rencontre qui a vu la participation de la direction régionale du ministère de l’Agriculture, du délégué régional du conseil coton anacarde et des responsables de la société cotonnière incriminée, le président de l’UNASCOOPCI, Koné Kapissoro Siriki, a affirmé que l’objectif principal de leur activité du jour, était de faire le bilan des deux campagnes écoulées, les états des impayés, la qualité de la production et élaborer des perspectives de solutions.
La plupart des producteurs, ont tout simplement peint un tableau sombre de leur relation avec la société cotonnière qui a tout le monopole de ce secteur d’activité dans la région. À l’instar de Yéo Yacouba, Silué Adama, Koné Mamadou, la plupart des producteurs ont estimé que leur situation de précarité ne fait que s’aggraver. « Les intrants sont chers, la société cotonnière nous exploite, elle ne nous paye pas à temps. Elle nous endette pour mieux profiter de nous. Et pour couronner le tout, la société nous a vendu des faux produits contre les jassides lors des campagnes passées et cela a affecté notre production sans que nous soyons dédommagés... » ont-ils presque tous établis les mêmes griefs contre la société cotonnière.
Les responsables de la société cotonnière présents, Silué Noël, Silué Alassane et N'Dri Kouakou, respectivement chefs de zone de Koumbala, Ferkessédougou et Kong - Nafana, ont botté en touche toutes ces accusations. Selon Silué Noël, c’est l’Etat qui fixe le prix du kilogramme du coton, des intrants, des engrais, généralement en concertation avec tous les acteurs de la filière. Quant aux payements, il affirme que les chèques sont généralement prêts à temps, « sauf que ce sont les présidents des sociétés coopératives qui tardent à venir les chercher. »; a-t-il insisté. Il a tenté de rassurer, en vain, le demi millier de producteurs présents à la rencontre.
Le président de tous ces producteurs, Koné Kapissoro et son conseiller, l’ex-président de la fédération nationale des cotonculteurs de Côte d'Ivoire, Yéo Largaton, ont tous lancé un appel au gouvernement afin qu’il les aide à ne pas abandonner la production de coton dans la région du Tchologo. Gahé Hilaire, chargé des Organisations Professionnelle Agricoles à la direction régional de l’agriculture de Ferkessédougou,
représentant le directeur régional dudit ministère, a appelé tous les acteurs au calme et à la sérénité. « Aux producteurs, nous avons pris bonne note de vos préoccupations qui seront transmises à notre hiérarchie. Et nous pensons que vos problèmes seront traités avec diligence par le gouvernement », a-t-il rassuré.
On le voit bien, les producteurs de coton de la région du Tchologo ne comptent plus continuer à vivre dans la précarité. D’autres actions sont prévues si leurs préoccupations ne sont pas satisfaites, ont-ils promis.
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
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