Côte d'Ivoire : Inhumation du Président Koné Mamadou à Bouaké, l'hommage émouvant de la République à un grand serviteur de l'Etat
Alassane Ouattara ce jeudi devant la dépouille de Mamadou Koné à Abidjan
Décédé le 8 avril 2024, le Président Mamadou Koné sera inhumé vendredi à Bouaké.
Président du Conseil Supérieur de la Magistrature depuis le 21 juillet 2023, Mamadou Koné a tiré sa révérence le 8 avril 2024 des suites d'une longue maladie. Il sera inhumé, le vendredi 19 avril 2024 à Bouaké, après la prière de 13 heures.
Ce mercredi 17 avril 2024, la nation a rendu un dernier hommage au magistrat hors hiérarchie au cours d'une cérémonie organisée sur l'esplanade de la Primature en présence du chef de l'Etat, qui a remis officiellement à la veuve Collette Koné, la dépouille de son époux et le drapeau national.
Cette cérémonie d'hommage a été marquée par la participation de l'armée qui a défilé devant la dépouille de l'ancien président du Conseil Supérieur de la Magistrature, parce que le défunt fut une autorité judiciaire de haut rang et un grand serviteur de l'Etat.
En plus du chef de l'Etat, Alassane Ouattara et de son homme lige Tiémoko Koné, le Vice-président, toute la République a effectué le déplacement de l'esplanade de la Primature pour dire un dernier Adieu au magistrat hors hiérarchie, Mamadou Koné. La tristesse se lisait sur les visages du Vice-président, des présidents d’institutions, des ministres et des élus, sans oublier madame la Grande Chancelière honoraire et le Représentant de la Cour Suprême du Bénin, ainsi que les autorités traditionnelles, coutumières, religieuses et spirituelles.
Dans un témoignage pathétique, Yves N'Goran Teki a souhaité que le pays retienne du défunt qu'il a été et fut un homme de valeur de qualité, d'amour et de charité qui a su cultiver et nourri des amitiés dans lesquelles, il a semé des grains.
« Celui qui sait partager et amplifier les belles initiatives dans les virtualités positives. Monsieur Mamadou Koné était un homme du silence. La main droite ne savait jamais ce qu'il y avait dans la main gauche pour donner et vis versa. Le souci de l'autre était son quotidien, il n'a pas oublié hier, qui on était et d'où on venait. Aussi, nous exhortait-il à la solidarité agissante, la fraternité vraie et la reconnaissance en toutes circonstances, de la diversité toutes tendances politique, religieuse et spirituelle confondues, il a construit autour de lui et avec lui, l'unité dans une connaissance parfaite et précise de l'homme que sa fonction de magistrat et l'école de la vie, lui avait permis d'aller plus loin. Au pied de l'hôtel Ivoire où tu es arrivé maintenant, Mamadou après avoir fait pèlerinage dans les 4 points cardinaux de ce seul pays du monde qui soit carré et pour cause tu as appris notamment après avoir sillonné le terroir du vent du Nord d'où tu tires tes origines, rencontrer les peuples de feux de l'ouest Gagnoa, Daloa et Man où tu as fait tes preuves, tu es venu depuis quelques années déjà te mettre à l'école des peuples de l'eau des lagunaires aux pieds marins pour intégrer l'esprit de l'eau, mais dans quelques heures, nous allons te ramener chez nous à Bouaké au milieu des peuples de la terre dont tu es issu, afin que comme tu l'as dirigé, tu redeviens poussière, car c'est de cette argile soyeuse que tes parents ont fabriqué ce bel homme athlétique et séduisant, qui attendait Colette. Merci coco, d'avoir tenu ta promesse et tu sais de quoi je parle. Dominant les quatre éléments parce que devenu esprit qui nous observe et apprécie cet instant que nous partageons avec toi. A tous les enfants Koné, merci pour la Pâques céleste offerte à Monsieur votre père à Korhogo où déjà il avait le regard tourné vers le mont éponyme pour communier dans une inculturation harmonieuse avec le Poro de ses origines à défaut du Ramadan », a-t-il ajouté.
« Aux aînés le président Kafana Koné le confident de toutes les occasions à Ibrahim Koné, son partenaire de tous les instants, vous avez la lourde responsabilité de porter la famille en encadrant Idrissa son frère cadet, l'homme des missions impossibles et Karnon son fils aîné, à qui je voudrais dire, merci d'avoir libéré son papa en lui représentant la promesse qu'il sait dans les circonstances les plus douloureuses voire dramatique à tous les autres enfants dans les liens obligatoires ou volontaires et qui sont non plus à l'image de Monsieur votre père, continuez à faire avec courage et abnégation votre part. Dieu pourvoira, ma belle-sœur Colette, il t'a entendue ce matin fatidique quand tu le suppliais de ne pas t'abandonner et que pour toute réponse, il te promettait d'être toujours là pour toi. Mais en réalité, il voulait te dire qu'il sera éternellement dans ton cœur pour guider ton esprit, parce que pour que la véritable énergie puisse traverser votre âme, elle doit vous trouver comme si vous venez de naître », a poursuivi, Yves N'Goran.
Il a enfin salué l'homme de mesure et de grandes cultures. « Va et repose en paix grand serviteur de l'État et de la République, tu as servi ton pays avec honneur, dignité et humilité dans les formes convenues comme il le sied tout en demeurant un humaniste. Mes enfants Koné, lorsque les lampions de la République vont s'étioler et que les sirènes vont s'éteindre, faites luire cette luciole qu'il a déposée en vous et souvenez-vous que votre père fut un homme de bien et dans bien de choses et que ce bien demeure votre axiome », a conclu, Yves N'Goran.
Après avoir lutté pendant plusieurs mois et discrètement contre la maladie, l’éminent juriste et homme d'État, Koné Mamadou, a aussi discrètement quitté ce monde pour rejoindre le royaume des esprits.
Dans son oraison funèbre, Joachim Yua Koffi, Président de la Cour de cassation a invité l'assistance à se résigner dans l'espérance de la vie éternelle.
« Magistrat émérite et charismatique, il était grand par sa simplicité et sa science consommée du droit, grand par sa fidélité et son engagement au service de ses concitoyens, loyal et généreux dans l'effort militant infatigable de la justice et de l'État de Droit », a déclaré, le Président Yua Koffi.
Tout en rappelant ses fonctions antérieures, le Président a mentionné que, c'est donc sans surprise que le défunt a été élevé au Grade de Grand officier de l'ordre national, Commandeur de l'ordre du mérite de la fonction publique.
« Cette mort a un sens profond. Comment ne pas sentir le désert autour de nous, quand l'on voit les chantiers à peine ouverts, abandonnés. Qui mieux que Koné Mamadou peut mener à leur terme, les chantiers qui ont été identifiés en exécution des dispositions de la loi organique relative au Conseil Supérieur de la Magistrature. Monsieur le Président Koné avait une vision une méthodologie pour mener à bon port son avis, il avait aussi une vision pour ses collègues du Conseil supérieur de la magistrature et pour tout son personnel, il a donné à espérer d'une justice nouvelle efficace qui se réconcilie avec le peuple au nom duquel, elle applique la loi. C'est cet espoir que la mort a fauché aussi bien que celui qui l'incarne. Comment ne pas alors pleurer un tel homme ? Mais le Dieu souverain a rappelé à lui son serviteur qui était un fervent croyant. La croyance qu’il repose désormais dans la félicité céleste apaise nos cœurs et nous permet de dire avec Birago Diop dans le murmure du silence et de nos angoisses que « les morts ne sont pas morts ». C’est pourquoi nous nous tournons vers son épouse, ses enfants, sa famille, ses collègues, ses collaborateurs et tous ceux qui l'ont connu et aimé, nous affirmons que le Président n'est pas mort. Il est parmi nous. Regardez autour de vous toutes les forces vives de la nation avec à leur tête le chef de l'État, le président Alassane Ouattara. Merci pour tout ce que vous avez fait pour mon grand frère. Vous avez fait votre part et vos souvenirs resteront à jamais gravés dans nos cœurs. Bon voyage, monsieur le président, bon voyage, cher frère », a conclu, le Président Joachim Yua Koffi.
Wassimagnon
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