Côte d'Ivoire : Sciage illégal, Laurent Tchagba à la guerre contre les cadres et agents indélicats et tous clandestins qui anéantissent les efforts du gouvernement
Laurent Tchagba, ministre des Eaux et forêts, est déterminé à traquer, jusque dans leurs derniers retranchements, les auteurs du sciage illégal du bois dans les forêts ivoiriennes. Jeudi 18 avril à Yamoussoukro, lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de réflexion sur ce phénomène qui dégrade le couvert forestier, le premier responsable de la forêt en Côte d’Ivoire, a appelé l’ensemble de ses collaborateurs, ainsi que tous les partenaires de ce département ministériel à une synergie d’action, afin de freiner le sciage illégal.
Pour lui, il est temps de mettre fin à cette pratique qui ruine tous les efforts consentis par le gouvernement pour redonner au couvert forestier ivoirien son lustre d’antan. « Nous devons bouter hors de nos services les cadres et agents indélicats, et tous ces clandestins sans foi ni loi qui anéantissent nos efforts. Nous devons faire en sorte que du crédit soit accordé au Ministère des Eaux et forêts, au personnel de façon général et au Commandement des Eaux et Forêts », a martelé le ministre Laurent Tchagba.
Il a précisé que cet atelier de deux jours a pour objectif « d’aborder la question du sciage illégal sous tous ses angles en vue de se donner de nouvelles orientations ». Laurent Tchagba a expliqué à ses collaborateurs que les moyens engagés ont permis d’obtenir un recul du taux de dégradation de la couverture forestière, passant de 46.000 hectares de déforestation en 2015 à aujourd’hui moins de 26 000 hectares de déforestation par an.
Poursuivant, il a fait noter quelques efforts consentis par le gouvernement, à travers son département ministériel, pour redorer le blason de la forêt ivoirienne. Il s’agit, entre autres, du recrutement de 3 000 agents techniques des Eaux et Forêts et l’installation de deux bases avancées de la Brigade Spéciale d’Intervention à Morondo et à Noé.
Mais en dépit de tous les moyens investis, c’est avec amertume que Laurent Tchagba dit constater la persistance du sciage illégal dans les forêts et une recrudescence de cette pratique Illégale dans plusieurs zones du territoire national, mettant en mal toutes les stratégies mises en place.
« Dès ma nomination, j’ai entrepris une tournée d’informations et de sensibilisation dans toutes les Directions Régionales et Services déconcentrés du ministère, en vue d’exhorter nos agents techniques à ne pas être complice du sciage illégal. J’ai même rencontré les opérateurs économiques du secteur forêt-bois, ainsi que les populations. Au cours de ces tournées, j’ai sollicité l’appui des autorités administratives, coutumières et politiques dans cette lutte contre le sciage. À la suite de cette sensibilisation, les pratiques mafieuses de destruction de notre patrimoine forestier avaient connu du recul », faut-il savoir.
Cet acquis, malheureusement, n’a pu être consolidé, puisque la pratique est toujours présente. Laurent Tchagba a donc souhaité que cet atelier de réflexion permette de trouver des solutions durables au problème du sciage illégal. Il a souligné avoir signé, le 9 février 2024 à Bruxelles, l’Accord de partenariat volontaire sur l'application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT), entre la Côte d’Ivoire et l’Union européenne.
Il a précisé que pour réussir la mise en œuvre de cet accord, il urge impérativement de maitriser la lutte contre le sciage illégal. « Il s’agira donc au cours de cet atelier de définir une stratégie concertée de lutte contre le sciage illégal et de trouver des solutions pour l'approvisionnement du marché National en bois légal », a-t-il invité.
Il a par ailleurs, déploré le fait que les industriels du bois préfèrent exporter la majorité de leurs produits usinés dans le souci de maximiser leurs profits, laissant ainsi le marché local sans produits forestier de qualité. Toute chose qui favorise, selon lui, le sciage illégal. Le ministre a pour ce faire, préconisé que soit accéléré la mise en œuvre de la Stratégie de préservation, de réhabilitation et d'extension des forêts en faveur de la reforestation de la Côte d’Ivoire de sorte qu’en 2030, le couvert forestier représente 20 % de la superficie du territoire national.
Wassimagnon
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