Côte d'Ivoire : Conflit foncier à Grand-Bassam, le village de Modeste réclame la restitution de ses terres et appelle à la justice
la notabilité de Modeste devant la presse (Ph KOACI)
Un conflit foncier oppose la localité de Modeste au roi de Moossou depuis une vingtaine d'années.
C'est dans ces profondeurs des terres ivoiriennes, au cœur du village de Modeste que résonne un appel vibrant à la justice et à la restitution des terres dites spoliées.
En effet, hier lundi 15 avril 2024, lors d'une conférence de presse tenue à Modeste, les représentants de ce village ancestral ont porté haut et fort leur voix, dénonçant une histoire de spoliation et d'injustice qui dure depuis trop longtemps.
Au centre des débats se trouve un conflit foncier déchirant opposant le village de Modeste au roi des Abouré "Ehé" de Moossou, Nanan Assoumou Kangah, et à certains acquéreurs. L'accusation est lourde : la vente abusive de près de 4000 hectares de terres, un acte perpétré par la royauté de Moossou. Ces terres, vitales pour la subsistance et l'identité du village de Modeste, ont été arrachées de manière injuste, privant le village de son patrimoine ancestral.
En tout cas, c'est ce qu'a fait savoir Moossou Kouamé, secrétaire général de la chefferie de Modeste qui s'est exprimé avec passion.
"Nous avons été dépouillés de nos terres, notre héritage sacré vendu au plus offrant sans notre consentement. Pendant plus de deux décennies, nous avons combattu pour notre droit à la terre, pour notre droit à la dignité.", a-t-il déclaré.
Selon Nanan Simon Koney Ahoua, chef du village, il faut que leurs terres soient restituées. Il en a profité pour lancer un appel à l'unité et à la justice.
"Nous réclamons la restitution de nos terres, mais nous réclamons surtout justice. Nous demandons que la décision de la cour de cassation soit respectée, que notre droit à la terre soit reconnu et protégé.", a-t-il plaidé.
Cette quête pour la justice et la restitution des terres a été jalonnée de luttes et de défis. Depuis 2016, la chefferie du village de Modeste a bataillé dans les arènes judiciaires, remportant victoire après victoire, mais toujours confrontée à l'obstination des acquéreurs et à l'inertie des autorités locales.
Moossou Kouamé a insisté sur la volonté pacifique du peuple de Modeste : "Nous sommes un peuple de paix, mais notre patience a des limites. Nous appelons à un règlement amiable, mais nous sommes prêts à défendre nos droits avec détermination."
Au-delà de la lutte juridique, c'est une lutte pour l'âme et l'identité d'un village qui se joue. Les terres de Modeste sont bien plus que de simples parcelles de terre ; elles sont le socle sur lequel repose l'histoire, la culture et la subsistance de toute une communauté.
Alors que le village de Modeste se bat pour sa survie et sa dignité, son appel à la justice résonne bien au-delà de ses frontières. C'est un appel à la solidarité, à la compassion et à la reconnaissance des droits fonciers ancestraux de tous les peuples autochtones.
Dans cette saga de justice et de résilience, la notabilité du village de Modeste affirme qu'elle incarne l'espoir et la détermination d'une communauté à défendre son héritage contre vents et marées. Et tant que la lutte continuera, le village de Modeste restera un symbole vivant de courage et de dignité.
Jean Chresus, Abidjan
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