Sierra Leone : Révision constitutionnelle, Bio exhorte la Commission et décline un 3e mandat
Le Président Julius Maada Bio (ph)
Le Président sierra léonais, Julius Maada Bio, a exhorté les membres de la Commission de Révision Constitutionnelle (CRC) à aborder la mission qui leur est confiée avec diligence, intégrité et un profond sentiment de patriotisme.
Le Président Bio a lancé cet appel le jeudi 11 avril 2024 à Freetown lors de la réunion du Comité spécial de Partenaires pour le Développement (DEPAC) dans le cadre du processus de révision constitutionnelle. La Sierra Leone est sur la voie de réviser la constitution de 1991.
Dans son discours, le Président Bio a souligné l'importance historique du processus de révision constitutionnelle en cours, qui est un effort collectif qui s'étend sur près de deux décennies.
Pour la mission qui est confiée à la Commission qui est chargée de revisser la constitution pour le pays, Bio a déclaré que « les décisions que nous prenons aujourd’hui façonneront l’avenir de notre nation pour les générations à venir. Saisissons cette opportunité pour construire une Sierra Leone plus forte qui reflète véritablement les espoirs et les aspirations de tout son peuple ».
Après avoir appelé la commission à servir de plateforme de dialogue, de débat et de recherche de consensus, garantissant que chaque citoyen se sente représenté et valorisé, il a rappelé les étapes franchies dans le processus de révision, notamment la publication d'un livre blanc en 2022, qui a approuvé un nombre important de recommandations avancées par le Comité de révision constitutionnelle (CRC).
Ces recommandations seront bientôt présentées au parlement en tant qu'instruments constitutionnels pour la révision de la Constitution de 1991 de la Sierra Leone.
Sensibilisation et reformes à opérer
Pour que ses concitoyens prennent connaissent avec le texte, le numéro un sierra léonais a convié la Commission à éduquer le peuple pendant le processus et que le processus reste très inclusif et participatif dans l'intérêt national.
Sur les reformes à opérer dans la constitution, le Président Bio a dévoilé que les principales réformes sont entre autres le droit des médias, l'abolition de la peine de mort, le code foncier, le programme d’éducation gratuite de qualité et le droit des filles enceintes à l’éducation, la modification de la loi sur la Commission anti-corruption, la promulgation de la loi sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, et la création des partis politiques.
Rejet d’un 3e mandat et contexte
Afin de lever toute équivoque sur le travail qui va se faire, le Président Bio a réaffirmé son engagement à ne pas prolonger sa présidence au-delà de la durée actuelle, telle que définie par la constitution.
Il a précisé qu'il ne sollicitera ni une prolongation de son mandat de sept ans ni un troisième mandat et espère qu’en quittant la présidence, son objectif sera d’établir des lois qui renforceront l’avenir démocratique du pays.
Après la fin de la guerre, deux tentatives de révision de la constitution ont été faites, la première par le défunt Président Ahmad Tejan Kabbah en 2008 et la seconde en en 2013, sous la direction du juge Edmond Cowan mais les deux projets ont été mis de côté. Le Président Bio qui état dans l’opposition avait promis de réviser le texte s’il est élu.
A cette fin, le Président sierra léonais a rappelé que le processus de révision constitutionnelle lancé en 2007 découle de l’Accord de paix de Lomé de 1999 et constitue une recommandation clé de la Commission vérité et réconciliation (CVR) pour le pays. La CVR a été créée à la fin de la guerre civile en 2002
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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