Mali : Fin officielle de la transition et tensions au sein de la junte sur fond de crise énergétique ?
La durée de la transition a pris officiellement fin au Mali.
Le Président de transition, le colonel Assimi Goïta, avait signé un décret en ce sens stipulant que la durée de la transition serait fixée à 24 mois soit à compter du 26 mars 2022.
Mardi 26 mars devait marquer la fin officielle de la période de transition avant un retour au pouvoir des civils mais au constat, silence radio des autorités de Bamako, toujous en poste.
Depuis, plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer le manque de communication des autorités maliennes sur le sujet.
Ainsi, la cour constitutionnelle a été saisie par la Refsyma et l'AMPP, deux organisations professionnelles et militantes, membres de la coalition d'opposition Appel du 20 février.
Les requérants demandent alors à la Cour constitutionnelle du Mali de « constater la vacance de la présidence de la transition ainsi que la déchéance de tous les organes de la transition et d’ordonner l’ouverture et la mise en place d’une nouvelle transition avec comme mission l’organisation des élections inclusives et véritablement démocratiques en vue du retour à l’ordre constitutionnel ».
Prévue pour prendre fin en février 2022, la transition ouverte en 2020, puis prolongée suite à un deuxième coup de force militaire, devait permettre le retour à l’ordre constitutionnel.
Les autorités de Bamako sont fortement attendues sur l'organisation d'une élection par la classe politique, même si en général elles bénéficient du soutien de la population en raison de l'amélioration de la situation sécuritaire.
Mais depuis des mois, la junte militaire fait l'objet de nombreuses critiques en raison des coupures intempestives d’électricité, un problème majeur, qui impacte toute la société.
La dégradation de la fourniture d'électricité suscite une large exaspération parmi les quelque 11 millions de Maliens.
En Janvier dernier, l'ancien ministre des mines Lamine Seydou Traoré, figure importante de la junte au pouvoir et plusieurs cadres de la société nationale d'énergie du Mali ont été inculpés et placés en détention provisoire par la Cour suprême pour "atteinte aux biens publics".
Selon une source judiciaire, ils sont accusés d'avoir exécuté de faux contrats, en opérant des détournements, de l'enrichissement illicite et du blanchiment.
Cette affaire aurait accentué la tension au plus haut sommet de l'Etat, notamment entre le colonel Assimi Goïta et son ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, également beau-frère de l'ex-ministre mais aussi très proche de Moscou.
La société EDM-SA croule sous le poids d'une dette de plus de 200 milliards de FCFA et n'arrive plus à assurer la couverture en électricité de la capitale et d'autres localités maliennes.
Des dissentions entre les deux hommes auraient également, selon ces sources, surgi sur la hausse des prix des produits de première nécessité. Le ministère de la défense plaiderait pour une baisse des denrées
À noter que selon une enquête d’OCHA, une grande partie du nord et du centre du pays est en insécurité alimentaire et les six communes de Bamako sont en phase minimale.
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