Côte d'Ivoire: Tuberculose, 1600 décès chaque année, le gouvernement et ses partenaires se retroussent les manches pour son éradication en 2030
En marge de la célébration de la 29ème édition de la journée internationale de lutte contre la Tuberculose qui a lieu le 24 mars, le Programme national de lutte contre la Tuberculose a organisé une campagne de dépistage actif dans les villages de Songon. Débutée le 24 mars, cette campagne a pris fin ce mercredi 27 mars dans le village de Songon Dagbê, l'un des sites retenus pour le dépistage actif et la sensibilisation.
A l'occasion de la cérémonie de clôture, les chefs de communautés, des chefs religieux, des responsables d'ONG, des responsables d'associations de femmes, de jeunesses, des responsables d'entreprises ont effectué nombreux le déplacement à Songon Dagbé.
L'objectif des autorités et leurs partenaires financiers est de mettre effectivement fin à la tuberculose à l'horizon de 2030. En dépit des acquis probants de la riposte des organisations sanitaires mondiales, l'épidémie de tuberculose continue de faire de nombreuses victimes à l'échelle de la planète et en Côte d'ivoire.
Deuxième maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. Dr Kolou Edmond, Directeur régional de la Santé, représentant le ministre de la Santé, de l'hygiène publique, a réitéré que le combat contre cette maladie contagieuse est nécessaire car, malgré les efforts soutenus du gouvernement, des acteurs de santé et des partenaires, l'incidence de la maladie en 2022, reste élevé à 123 cas pour 100 mille habitants.
Tout en se réjouissant du soutien apporté au quotidien aux Gouvernements par les partenaires techniques et financiers pour la résilience du système sanitaire ivoirien, il a révélé que la Tuberculose tue environ «1600 de nos compatriotes chaque année et elle demeure ainsi la première maladie meurtrière causée par un agent infectieux unique dans le pays ».
Toutefois, selon le Directeur régional de la Santé, il est important de savoir que le pays a accompli de nombreux efforts ces dernières années.
« Il s'agit entre autres, du renforcement de la décentralisation qui a atteint 368 centres de prise en charge en 2023, le succès du traitement des formes contagieuses de la maladie, qui a atteint 87% en 2023. Le dépistage du VIH de 99% chez les malades tuberculeux. La mise sous ARV de 98% des patients coinfectés, le renforcement du dépistage et du traitement des formes de résistance de la Tuberculose, le recours en première intention aux outils moléculaires pour le diagnostic de tuberculose. Enfin, le suivi communautaire renforcé. Tous ces résultats performants ont été enregistrés grâce à la définition d’une politique claire de prise en charge, au développement d'un partenariat autour du programme. Et la mise en place de stratégies et interventions novatrices et efficaces », a expliqué Dr Kolou.
Malgré cette embellie, beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs finaux de mettre fin à la maladie d'ici 2030. C'est dans ce contexte que le thème de cette 29ème journée mondiale de la Tuberculose intitulé « Oui, nous pouvons mettre fin à la Tuberculose nous concerne tous », a été salué par le représentant de Pierre Dimba.
Il a à l'occasion, lancé un appel aux gouvernants, aux partenaires financiers, et aux acteurs de terrain.
« Il s'agit pour les gouvernants et les partenaires financiers d'accroître significativement les ressources mises en place pour la lutte. Pour la communauté scientifique, plus d'engagement et d'innovation pour la recherche en vue de trouver des moyens de diagnostic plus rapides et simples et de nouveaux médicaments pour raccourcir la durée du traitement. Pour les acteurs du terrain, plus d'ardeur et de don de soi pour apporter aux malades les soins nécessaires pour une guérison rapide », a exhorté, Dr Kolou.
Des acteurs de lutte contre la Tuberculose à la retraite, ont été honorés à l'issue de la célébration de la 29ème édition de la journée internationale de lutte contre la Tuberculose. Aux heureux récipiendaires, le représentant du ministre de la Santé a exprimé sa gratitude et reconnaissance pour tous les loyaux services et efforts consentis durant leur carrière à la lutte contre cette maladie.
Pour Dr Kouakou Kouakou Jacquemin, Directeur Coordonnateur du Programme national de lutte contre la Tuberculose, il y a beaucoup d’avancées dans la lutte contre la Tuberculose et le Programme court vers l'objectif final de contrôler la maladie d'ici à 2030.
«Nous avons mené beaucoup d'activités en 2023, il s'agit de l'installation de nouveaux outils de diagnostic rapide de la Tuberculose, nous avons également mis en place d'autres stratégies, le traitement préventif de la Tuberculose, nous avons essayé d'établir autour de chaque patient un réseau communautaire qui fait le suivi et est à la recherche des contacts s'ils présentent la maladie ou non. Ce sont des activités novatrices initiées qui portent véritablement leurs fruits puisque le succès du traitement a atteint 87%. Nous avons 3 points pour atteindre les 90 cherchés par la communauté internationale et l'incidence de la Tuberculose ne fait que baisser d'année en année aussi bien pour les formes sensibles que pour les formes samato résistantes, nous sommes sur la bonne voie, nous avons besoin de renforcer notre stratégie, d'impliquer de plus en plus de personnes, pas seulement les structures publiques mais aussi les structures associatives. Ensemble, nous pourrons arriver en 2030 au contrôle de la maladie », a expliqué, Kouakou Kouakou Jacquemin.
Malgré les efforts consentis, il y a encore 13 000 cas manquants de tuberculose, qui sont des personnes qui vivent surement, selon la Présidente Takaga Gisèle, de l'ONG COLTMR-CI, avec les populations à la maison, au travail dans le cabaret, au maquis etc. ... et qui ne sont pas diagnostiquées ou déclarées.
Pour diagnostiquer et traiter ces cas, comme indiqué par la Présidente, il faut une action concertée de la part de tous les secteurs, afin de fournir les services et le soutien appropriés et de créer un environnement favorable et sûr au bon endroit et au bon moment.
Selon le Dr coordonnateur du PNLT, des activités sont menées pour capter les 13 mille cas manquants. Il précise au passage que la prise en charge de la Tuberculose est gratuite.
Dr Coulibaly Issa Malick, pionnier de la lutte contre la Tuberculose, invité du ministère de la Santé s'est dit heureux de prendre part à cette activité puisqu’il a organisé les 15 premières éditions.
«J'ai apprécié le discours du ministère de la Santé. Je retiens qu'il y a de gros défis en matière de financement. Je remercie les récipiendaires. J'en connais beaucoup. Ma présence est des retrouvailles de familles. Je vais m'impliquer davantage dans la lutte contre la Tuberculose", a-t-il déclaré.
Selon lui, beaucoup des cas des 13 mille malades sont des infra cliniques, c’est-à-dire, qu'on ne peut pas les dépister et il faut un effort pour les suivre correctement et les guérir.
«Si on ne le fait pas pour ces résistants, ça devient très compliqué de les guérir et ça devient très cher de les guérir », a-t-il conclu.
Wassimagnon
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