Burkina Faso : La société civile dénonce les enlèvements de citoyens et appelle le pouvoir à faire proscrire cette pratique
Les organisations de la société civile burkinabé ont dénoncé les enlèvements de citoyens et leur détention, et invité le pouvoir militaire à faire proscrire cette pratique qui ouvre la voie à toutes sortes de dérives.
« Aujourd’hui encore, il est ainsi loisible de constater que les ordres de réquisition jadis servis à la tête du client, semblent avoir fait place à une pratique tout aussi nocive et dangereuse qui a cours et s’amplifie en ces moments : celle d’arrestations de citoyens (parfois en pleine rue) par des individus vêtus de tenues civiles, encagoulés ou se présentant à visage découvert comme étant des éléments de Forces de sécurité intérieure (FSI) », selon la société civile.
« S’opérant au mépris de toute procédure régulière prescrite par les lois et règlements de la République, ces pratiques ne constituent ni plus, ni moins, que des enlèvements, ainsi que les qualifient à juste titre nos organisations et l’opinion publique nationale et internationale », a-t-elle souligné.
Par ailleurs, la société civile dlt avoir fait le constat de la division systématique des burkinabè en deux catégories (les "patriotes" et les "apatrides"), des concessions, ce qui constitue l’autre élément de leur préoccupation majeure.
« Cette division stigmatisante, généralement sous-tendue par des menaces de toute nature proférées par des groupuscules instrumentalisés, des arrestations et détentions arbitraires, des enrôlements forcés à des fins de traitements inhumains et dégradants de toute voix émettant une opinion critique négative sur la gestion actuelle du pouvoir d’Etat».
Après avoir recensé une vingtaine de personnes enlevées, les OSC ont indiqué, ces personnes enlevées le sont généralement sans motif officiel déclaré et sont détenues dans des lieux tenus secrets par leurs ravisseurs.
« À ces enlèvements récurrents s’ajoute la défiance ouverte de l’Autorité judiciaire par les tenants actuels du pouvoir, avec le refus d’exécuter des décisions de justice, comme celles ordonnant d’une part, la suspension de l’ordre de réquisition de Rasmané ZINABA, Bassirou BADJO et Issaka LINGANI et d’autre part, la libération d'Anselme KAMBOU et de Maître Guy Hervé KAM », ont écrit les OSC.
« Avec de telles pratiques, suscitant rancœurs et aiguisant des sentiments de haine et de vengeance, les appels à l’union des forces des filles et fils du Burkina pour lutter contre le terrorisme risquent hélas d’être et de demeurer vains ».
« C’est pourquoi, nos organisations, tout en réitérant leur ferme condamnation des attaques terroristes, lâches et barbares contre notre peuple : Dénoncent et condamnent la pratique des enlèvements de citoyens, qui ouvre la voie à toutes les dérives possibles ; Appellent instamment le gouvernement à faire proscrire définitivement la pratique des enlèvements de citoyens et de leur détention illégale », selon leur déclaration.
Boa, Ouagadougou
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