Côte d'Ivoire: Lutte contre les pertes post-récoltes, I2T et des investisseurs canadiens s'accordent sur un projet de 240 millions de dollars pour adresser la problématique
Diarassouba et I2T mercredi à Abidjan
La souveraineté alimentaire de la Côte d'Ivoire passe nécessairement par le développement de son secteur agricole. En dépit de tous les efforts déployés par le gouvernement en vue de dynamiser ce secteur poumon de l'économie ivoirienne, il reste confronté à un souci : celui des pertes post-récoltes (PPR), qu'il traîne depuis toujours comme un boulet.
Ces pertes post-récoltes réduisent considérablement les productions et mettent à mal les performances des chaînes de valeur de la commercialisation des produits agricoles en général et particulièrement les produits vivriers qui sont très périssables.
En Afrique, ces PPR sont de l'ordre de 37 % et représentent une perte de 48 milliards de dollars américains selon la FAO. Les conséquences sont davantage néfastes pour les petits exploitants qui peuvent perdre entre 40 et 60 % de leurs productions en phase de post-récoltes. Ce qui les oblige à vendre à bas prix.
Pour adresser cette problématique, le gouvernement, à travers la société Ivoirienne de Technologie Tropicale (I2T) dirigée par Lanciné Dosso, a contracté un partenariat avec un consortium d'investisseurs canadiens représenté par la société québécoise O5 Technologie. Ce consortium, avec à sa tête Jonathan Pinette Grégoire, a pour mission de mettre en place une solution intelligente et durable pour réduire ces pertes post-récoltes en Côte d'Ivoire.
La signature de convention entre les deux entités s'est déroulée, ce mercredi 20 mars 2024 à Abidjan-Plateau, en présence du ministre du Commerce et de l'industrie, Dr Souleymane Diarrassouba.
Selon Mona Moudallal vice-présidente de la société O5 Technologie, " Ce projet vise l'implantation de plusieurs plateformes logistiques intelligentes d'envergure, multiproduits, multitempératures à environnement contrôlé et à circuit semi-fermé basées sur une énergie renouvelable, installées dans des zones de productions en fonction des grappes et des pôles économiques identifiés avec l'Etat de Côte d'Ivoire".
" Il s'appuiera sur un modèle de financement en partenariat public-privé pour favoriser l'implication de l'Etat de Côte d'Ivoire, l'implication des acteurs privés en Côte d'Ivoire, l'attraction d'investissements nationaux et l'investissement direct étranger, dans une société par action structurée autour d'un modèle de valorisation actionnariale par phase. Il permettra de prendre en compte les priorités des visions internationales de développement économique et social, notamment les Objectifs de Développement Durable ( ODD) des Nations Unies et l'agenda 2063 de l'Union africaine", a-t-elle présenté.
Le coût total de l'initiative est de 240 millions de dollars canadiens. L'étude de faisabilité est prévue sur la période du 1ᵉʳ mai au 3 septembre 2024. Elle devrait déboucher, à terme, à la mise en œuvre de la phase 1 du projet dans la période du 15 janvier au 15 octobre 2025. Ce sont plus de 1000 emplois directs et plus de 25 000 emplois indirects qu'il devrait créer pour cette phase 1.
Selon Dr Souleymane Diarrassouba, cette convention arrive à point nommé dans la mesure où les PPR contrarient sérieusement les performances de ce secteur stratégique pour la sécurité alimentaire.
" La Côte d'Ivoire enregistre, pour les principales productions de base, des pertes importantes. 30 à 40 % pour la banane plantain, 10 à 20 % pour le manioc, 30 à 40 % pour l'igname, environ 30 % pour le riz, 20 % pour le maïs, 20 à 30 % pour les légumes et 40 % pour la mangue. Je voudrais exprimer toute ma satisfaction pour l'initiative de la société I2T qui s'inscrit parfaitement dans le pilier 1 du PND 2021-2025, consacré à l'accélération de la transformation structurelle de l'économie par l'industrialisation et le pilier 4 de ce PND", s'est-il réjoui.
Poursuivant, il a dit être convaincu que "la présente convention entre I2T et O5 Technologie relative à la mise en place d'une plateforme multiproduits et multi-température de conservation des matières premières agricoles viendra renforcer les capacités de la Côte d'Ivoire dans sa stratégie de lutte efficace contre les PPR et la réduction de la cherté de la vie".
S'agissant du financement du projet, le ministre Souleymane Diarrassouba a confié que les investisseurs canadiens se sont engagés à apporter plus de 60 % du capital nécessaire pour démarrer ce projet.
La Côte d'Ivoire est le premier pays africain dans lequel ce consortium d'investisseurs canadiens a décidé d'expérimenter l'initiative.
La cérémonie a été rehaussée de la présence du PCA de I2T, Sitioni Kafana, le Directeur général du Commerce International Côte Nord, Abdoulaye Badiane et de plusieurs acteurs du secteur agricole.
Wassimagnon
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