Liberia : Le gouvernement rejette la requête de Weah d'avoir « 38 gardes » de sécurité
Accueil populaire pour Weah lors de son récent retour à Monrovia (ph)
Le gouvernement libérien a rejeté la demande de l'ancien Président George Weah pour que le Service de Protection de l'Exécutif (EPS), l’unité de la garde rapprochée pour le personnel de l’Exécutif, lui fournisse des agents supplémentaires en vue d’assurer sa sécurité.
Le refus du gouvernement du Président Joseph Boakai a été communiqué à la presse le lundi 18 mars dernier à Monrovia par le ministre de l'Information, de la Culture et du Tourisme, Jerolinmek Matthew Piah. Après avoir rejeté la demande de Weah, le gouvernement a exhorté les libériens à ne pas politiser les questions concernant la sécurité nationale.
S'adressant aux journalistes, le ministre de l’Information a révélé que Weah avait plutôt demandé 38 agents supplémentaires de l'EPS pour sa sécurité personnelle. Néanmoins, le ministre a souligné qu’aucune loi n’oblige le gouvernement à protéger les anciens Présidents mais toutefois il a estimé qu’il « est logique que nous fassions quelque chose pour protéger nos anciens dirigeants ».
Dans sa déclaration, le ministre Piah a déclaré que l’ancien Président Weah a rejeté huit officiers de l'EPS qui lui ont été affectés par le gouvernement du Libéria parce qu'il (M. Weah) ne les connaît pas. Pour son refus, nous apprenons qu’au départ le gouvernement libérien a affecté 15 gardes pour la sécurité de l’ancien Président Weah.
Tout en déclarant avoir été informé par l’EPS sur l’irrecevabilité de la requête de Weah, le ministre Piah a mis au point que l'affectation des gardes de sécurité relève du pouvoir discrétionnaire du Président du Libéria et que les tentatives visant à modifier ce pouvoir discrétionnaire dans l'acte de transition sous l'administration de l’ancienne Présidente Ellen Sirleaf ont échoué.
Des inquiétudes
Le refus de l’ancien Président Weah de se voir détacher huit agents de l’EPS et le refus du gouvernement de lui fournir 38 agents, inquiètent l’ancien parti au pouvoir, le Congrès pour le Changement Démocratique (CDC) qui est devenu la principale formation de l’opposition. Face au refus du gouvernement, le CDC s’est engagé à assurer la sécurité de Weah.
En confortant son refus, le gouvernement a précisé que bien que les autorités de l'EPS aient formulé des recommandations en 2017 pour protéger les anciens dirigeants du pays, aucune mesure législative concrète n'a été mise en œuvre.
Supposés cas des anciens dirigeants sous Weah
Sur cette affaire qui fait polémique dans le pays, le ministre Piah a noté 15 agents de la sécurité présidentielle avaient été attribués à l'ancienne Présidente Ellen Johnson Sirleaf mais plusieurs agents se sont retirés et il ne lui reste que sept agents.
En dehors de Sirleaf, le ministre Piah a ajouté que l'ancien vice-président Boakai, aujourd'hui Président, avait initialement 12 agents de l'EPS mais que le gouvernement de Weah en a retiré trois.
Avis d’un analyste libérien
En dehors des deux parties qui semblent ne pas s’entendre, un analyste libérien qui suit de près cette affaire à Monrovia a déclaré que les dépenses associées au personnel de sécurité, à l'équipement et à la logistique peuvent être importantes.
Toutefois, il a fait noter que la décision d’accorder des prestations de sécurité aux anciens Présidents ne devra pas être basée sur la volonté et le plaisir du Président actuel, comme d’autres pourraient vouloir le dire. Cet analyste a soutenu que « Cela devra être une question d'importance et de sécurité nationale, car le bien-être des anciens Présidents est essentiel au maintien de l'intégrité et du respect de la plus haute fonction du pays ».
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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