Côte d'Ivoire : Lakota, tension à Djatolilié, la confrontation entre autorités et villageois ravive les craintes d'un conflit
Le village de Djatolilié (Ph KOACI)
Le calme tranquille du village de Djatolilié dans le département de Lakota a été brutalement interrompu par l'arrivée inattendue des forces de gendarmerie de Lakota. Une journée marquée par des scènes regrettables alors que les panneaux portant le nom du village ont été vandalisés à l'entrée et à la sortie, tandis que des tirs de sommation retentissaient, plongeant la population dans un état de terreur tout au long de la journée.
La visite musclée des gendarmes a suscité l'indignation et la colère non seulement parmi les habitants, mais aussi parmi les représentants officiels du village. En effet, Djatolilié détient tous les documents administratifs et judiciaires, y compris un décret présidentiel de 2010, attestant de son statut de village à part entière.
Le secrétaire général de la Mutuelle de développement de Djatolilié (Mudd), Michel Gnagbo Djiriga, a vivement dénoncé les actions des autorités locales et militaires lors d'une conférence de presse tenue à Abidjan-Yopougon. Accompagné de membres de son bureau, il a pointé du doigt le commandant de la brigade de Lakota, le préfet de Lakota et le commandant de la brigade régionale de Divo pour leur comportement répréhensible.
"Il est inacceptable qu'au sein d'un État de droit, des représentants de l'autorité puissent agir de manière aussi arbitraire", a-t-il déclaré avec véhémence. "L'incursion de la gendarmerie dans notre village est illégale sous tous ses aspects."
Selon Michel Gnagbo Djiriga, cette action aurait été ordonnée par le préfet local, Lacina Binaté, qui refuse de reconnaître Djatolilié en tant que village indépendant, le considérant plutôt comme une extension du village voisin de Gnakouboué.
Dans un appel pressant aux autorités ivoiriennes, le secrétaire général de la mutuelle a exhorté le président de la République, le ministre de la Sécurité et de l'Intérieur ainsi que le Conseil d'État à intervenir dans cette affaire. "Nous lançons un appel au Premier ministre pour qu'il agisse", a-t-il ajouté.
Malgré l'indignation, Michel Gnagbo Djiriga a appelé les jeunes du village à faire preuve de retenue et à s'en remettre au droit pour résoudre cette situation qu'ils qualifient d'injuste.
Interrogé par téléphone, le commandant de brigade de la gendarmerie de Lakota a refusé de commenter les événements, déclarant qu'il était tenu au devoir de réserve et renvoyant la question à sa hiérarchie.
Cette confrontation entre les autorités et les habitants de Djatolilié soulève des préoccupations quant à la résolution pacifique de ce différend et met en lumière les tensions sous-jacentes dans la région.
Jean Chresus, Abidjan
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-Cette dictature (pire qu'un régime communiste) qui nomme des préfets, sous-préfets et gouverneurs pour prendre des décisions concernant la vie locale des ivoiriens sans consultation aucune. -Drôle de gestion du pays pour "développer" des populations sans les y associer. Voilà des gens qui se disent des "libéraux" de nom. Mr le titulaire d'un Phd périmé,...on ne développe pas un peuple, le peuple se développe.
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