Côte d'Ivoire : Conflit autour de l'orpaillage clandestin à Kombolokoro, des orpailleurs clandestins et leurs complices devant la justice
Tribunal de première instance de Korhogo (Ph KOACI)
Dans le département de Niofoin, une bataille juridique fait rage entre les villages de Kombolokoro et Wayéri, déclenchée par l'implacable fléau de l'orpaillage clandestin. Cette pratique illicite sème le trouble et la discorde au sein de ces populations autrefois solidaires, mettant en péril l'intégrité de leurs terres ancestrales.
Au cœur du conflit se trouve Traoré Aboubacar, chef présumé des orpailleurs clandestins, dont les activités illicites ont ravagé les terres fertiles de Kombolokoro. Accompagné de ses complices, Tuo Songuiléna et Yéo Kolotioloma Pierre, il fait face à des accusations de destruction des parcelles de terres d'autrui, jetant ainsi les fondements d'une confrontation judiciaire cruciale au tribunal de première instance de Korhogo.
L'histoire tumultueuse de cette lutte pour la préservation des terres d'autrui trouve ses racines dans la plainte déposée par les habitants de Kombolokoro contre Traoré Aboubacar, dénonçant son implication dans l'exploitation illégale des ressources naturelles de la région. Des preuves accablantes attestent de l'activité clandestine persistante malgré les efforts désespérés des villageois pour repousser les orpailleurs.
L'audience du 12 mars 2024 a été le théâtre d'une confrontation sans précédent, où les représentants des deux camps ont exposé leurs arguments devant le tribunal. Le procureur de la République a souligné l'étendue des dégâts infligés par l'orpaillage clandestin, appelant à une réparation adéquate pour les victimes. Le juge, conscient de l'urgence de la situation, a reporté le procès au 26 mars, accordant aux plaignants le temps nécessaire pour évaluer les préjudices subis.
Les réactions des intervenants dans ce conflit reflètent l'intensité de la tension qui règne à Kombolokoro. Soro Issouf, conseiller du président des jeunes, a dénoncé avec véhémence les conséquences désastreuses de l'orpaillage clandestin sur la sécurité et la prospérité du village. Koléhé Soro, vice-président de la mutuelle de développement, en appelle à la solidarité et à la résistance face à l'influence néfaste des orpailleurs clandestins.
Coulibaly Mamadou, quant à lui, a exprimé sa frustration devant l'implication de ressortissants étrangers dans cette exploitation illégale des terres, exhortant ses compatriotes à la vigilance et au refus de toute complicité. Yéo Fournan, chef du village de Kombolokoro, a affirmé la détermination de la population à mettre fin à cette activité préjudiciable à leur environnement et à leur mode de vie traditionnel.
Yéo Gonan, chef de terre de Kombolokoro, se montre quant à lui, intransigeant dans sa volonté de protéger les terres de son village, promettant des sanctions sévères à quiconque oserait s'aventurer dans l'orpaillage clandestin sur ses terres.
Alors que le verdict approche, la population de Kombolokoro retient son souffle, consciente que l'issue de ce procès pourrait déterminer le destin de toute une communauté et marquer un tournant dans la lutte contre l'exploitation illégale des terres en Côte d'Ivoire. En jeu, non seulement la préservation des ressources naturelles, mais aussi la cohésion sociale et le respect des droits fondamentaux des communautés locales.
À suivre.
Jean Chresus, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire