Cameroun : #ilyavaitquoiavant avec ce hastag, des camerounais dressent le bilan des 42 ans du régime Biya
Célestine Ketcha Courtès, la ministre de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) (Ph)
Sur X et Facebook, des camerounais utilisent le hastag, #ilyavaitquoiavant pour dresser le bilan des 42 ans du président Paul Biya au pouvoir depuis le 6 novembre 1982. Selon de nombreux internautes, le Cameroun a régressé sur de nombreux plans.
Tout est parti d’une déclaration de Célestine Ketcha Courtès, la ministre de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu). Cette dernière, en déplacement à Maroua, principale ville de la région de l’Extrême-Nord, s’exprime sur la réhabilitation de la voirie de Maroua. Elle vante l’option du BCR (béton compacté routier) au détriment du goudron dans le cadre du C2D. « L’objectif étant de faire de Maroua une ville moderne comme les autres », indique Madame Courtès.
Sur les critiques essuyées par les pouvoirs publics lors de la mise en œuvre des projets routiers, Célestine Ketcha Courtès réagit en indiquant que les projets mis sur pied, visent à améliorer les conditions de vie des populations.
Pour montrer que les choses avancent, la ministre en charge du développement urbain, demande à l’assistance, avec insistance, « il y avait quoi avant ? ».
« Les populations doivent être reconnaissantes », ajoute-t-elle.
En guise de réponse à madame Courtès, des internautes lancent le hastag #ilyavaitquoiavant ?
Avant, « de l’aéroport de Tiko, tu pouvais aller à Francfort, Londres et Rome. Tiko avait aussi un port maritime », écrit Rebecca Enonchong.
Un autre internaute réagit en indiquant qu’avant, « Alubassa faisait des ustensiles de cuisine et Socatral fabriquait des tôles. Les deux étaient des filiales d’Alucam à Edéa ».
Un autre encore présente des tickets de match PSG vs Union de Douala en 1979.
Sur un compte X, l’on peut lire, l’atelier de filature de la Cicam à Garoua, alors qu’aujourd’hui le même entreprise a importé 2 millions de mètres de pagne pour la célébration du 8 mars, selon une information d’Eco Matin.
« Avant, il y avait une usine de cellulose à Edéa, nommée Cellucam, aujourd’hui le site a été démonté et n’existe plus », lit-on sous un autre compte X.
« Pendant que l’Ethiopie mourrait de famine dans les années 80, le Cameroun desservait déjà les pays européens en vols directs, sans escale. 40 ans plus tard, l’Ethiopie est la première compagnie africaine avec une flotte de 130 avions qui parcourt 4 continents, regrette un autre internaute.
Richard Bona
Le challenge a inspiré Richard Bona. L’artiste camerounais répond dans une chanson ironique au membre du gouvernement camerounais. Dans sa chanson intitulée ilyavaitquoiavant ? Le musicien camerounais cite toutes les sociétés parapubliques qui ont fait faillite sous le régime Biya.
D’après Edith Kah Walla, le #ilyavaitquoiavant nous permet de savoir qu’en matière d’infrastructures et de développement économique, nous sommes en droit de revendiquer plus mieux
Décontextualisation
Répondant à la polémique, Célestine Ketcha Courtès, dénonce des « propos sortis de leur contexte et utilisés par des activistes manipulés par des personnes tapies dans l’ombre ». Elle regrette la désinformation et les interprétations erronées.
Selon Célestine Ketcha Courtès, insiste que le contexte était relatif à l’état de la réhabilitation de la voirie de Maroua sur plus de 25 km dans le cadre du programme C2D, du projet de développement des villes inclusives et résilientes en coopération avec la banque mondiale et du budget d’investissement public du Minhdu.
Armand Ougock correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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