Côte d'Ivoire : Impact du phénomène El Niño sur le climat ivoirien, des gestes préconisés pour éviter une surconsommation d'électricité
Depuis la clôture de la Coupe d'Afrique des Nations 2023 en février dernier, la Côte d'Ivoire subit les assauts répétés d'une chaleur implacable et d'une sécheresse alarmante. Cette vague de conditions météorologiques extrêmes, attribuée au phénomène climatique El Niño, suscite des inquiétudes croissantes parmi les populations, ainsi que parmi les autorités météorologiques et environnementales.
Selon la Société de développement et d'exploitation des aéroports (Sodexam), l'organisme en charge de la gestion des aéroports et de la météorologie en Côte d'Ivoire, cette période de canicule prolongée est directement liée à l'augmentation des températures de l'eau dans l'est de l'océan Pacifique sud, caractéristique d'El Niño. Cette anomalie engendre une intensification des rayonnements solaires et une circulation précoce des vents humides vers la Côte d'Ivoire, entraînant ainsi une hausse des températures et une diminution des précipitations.
Les conséquences de cette chaleur étouffante sont multiples et préoccupantes. Des baisses significatives des précipitations, pouvant atteindre jusqu'à 20% dans certaines régions, risquent de prolonger les périodes de sécheresse, mettant en péril la disponibilité d'eau pour l'irrigation des cultures et la production hydroélectrique. Cette situation pourrait également compromettre la sécurité alimentaire des populations, avec une diminution attendue des rendements agricoles.
Face à cette menace imminente, la Sodexam a publié une note d'information dès octobre 2023, mettant en garde contre les conséquences potentielles d'El Niño et recommandant des mesures préventives.
Il est ainsi recommandé de renforcer le Cadre national des services climatiques (Cnsc) pour fournir des informations pertinentes aux secteurs socio-économiques, tels que l'agriculture, la santé, et l'énergie. De plus, la collaboration entre les différents acteurs, notamment à travers des groupes de travail pluridisciplinaires, est jugée essentielle pour faire face à cette crise climatique.
En outre, la Sodexam insiste sur l'importance de consulter régulièrement les bulletins climatiques et les prévisions météorologiques, afin de mieux anticiper les variations climatiques et d'adapter les stratégies d'atténuation.
Cette période de chaleur intense devrait persister jusqu'au mois de mars 2024, avec des risques accrus de déshydratation, d'hyperthermie et de coups de chaleur, notamment pour les personnes vulnérables telles que les enfants, les personnes âgées et les malades.
Il est donc recommandé de limiter les activités extérieures, de s'hydrater régulièrement et de prendre des mesures de protection adéquates.
L'impact d'El Niño sur les températures mondiales et nationales est indéniable, comme en témoignent les années précédentes marquées par ce phénomène climatique. Pour l'année en cours, les statistiques révèlent déjà des températures record pour les mois de janvier et février, soulignant l'urgence d'agir face à cette crise climatique.
En conclusion, la lutte contre les effets dévastateurs d'El Niño nécessite une action concertée de la part des autorités, des organismes météorologiques, des acteurs économiques et de la société civile.
Seule une approche collaborative et proactive permettra de protéger les populations et de préserver les écosystèmes fragiles de la Côte d'Ivoire face à cette menace climatique grandissante.
Faut-il préciser que c'est dans ce cadre que la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE) a produit un document conseillant des pratiques simples à adopter pour économiser l'énergie. Pour l'éclairage, il est recommandé d'utiliser des ampoules à basse consommation, de nettoyer régulièrement les luminaires et d'éteindre les lumières en quittant une pièce. Pour les appareils de froid, comme les réfrigérateurs, il est conseillé de ne pas laisser la porte ouverte trop longtemps et de les dégivrer tous les trois mois.
Concernant les appareils multimédias, il est recommandé de les éteindre complètement plutôt que de les laisser en veille. Les ventilateurs doivent être éteints en quittant une pièce et nettoyés régulièrement. Il est également recommandé de ne pas repasser les vêtements tous les jours et de régler le chauffe-eau à 50°C. En suivant ces conseils, les factures d'électricité devraient diminuer significativement.
Jean Chresus, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire