Côte d'Ivoire : Soul To Soul après sa sortie de prison : « Peut-être que les autres qui nous ont quittés n'ont pas eu la chance de résister, nos amis ont craqué »
Soul To Soul (Ph)
Première prise de parole de Kamaraté Souleymane alias Soul To Soul depuis sa sortie de prison suite à une grâce présidentielle du chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
C’était lors d’une rencontre avec les proches de Guillaume Soro rapporte-t-on. À cette occasion, il a invité les uns et les autres au pardon avant de s’interroger sur le revirement de ses camarades après leur sortie de prison.
« Chers frères et sœurs de la COC, au nom de tous mes amis, de tous mes frères, compagnons, qui viennent d’être libérés, on vous dit merci. Nous ne méritons pas votre merci, mais c’est Dieu qui le mérite. On vous demande de vous associer à nous pour dire merci à notre leader, Guillaume Kigbafori Soro. Je lui dis merci. On dit souvent que Soul est brave, Soul est fidèle, Soul est sincère, Soul est courageux, mais c’est vous qui êtes les plus courageux, les plus fidèles. C’est pour cela que moi, je vais vous demander, au nom de tous nos amis, qu’on pardonne. Pardonnons. Ce qui nous est arrivé est inexplicable, ça dépasse notre entendement », a-t-il indiqué, avant de s’interroger.
« Peut-être que les autres qui nous ont quittés n’ont pas eu la chance de résister. Nos amis ont craqué. Ils ont fait la prison avec nous, ils ont mené des combats. Pardonnons », et de conclure.
« Ce qu’on peut leur reprocher, quand tu parles, il faut te taire. Nous sommes sortis sans haine, sans rancune, sans rancœur. Mettons-nous au-dessus. Donnons-nous la main, c’est une leçon de vie que Dieu nous a donnée. Si Dieu ne l’a pas voulu, ce qui nous est arrivé ne serait jamais arrivé. C’est le destin. Et puis, moi, je suis très mal placé pour ne pas pardonner, puisque tous nos présidents nous ont mis en prison. A la FESCI, n’ai-je pas fait la prison sous feu le vieux Bédié ? En 2000, j’ai fait la MACA avec Ally Coulibaly, Kafana, Jean-Philippe Kaboré, feu H, Jean-Jacques Béchio. Moi-même, mon papa est venu me mettre en prison deux fois. Contre qui vais-je me fâcher ? Son fils bien aimé, il l’a envoyé en exil et l’a condamné à perpétuité. Il y a des choses qui sont inexplicables. Ça dépasse notre entendement. Ça va au-delà de la spiritualité. Pardonnons. Il est temps que nous soyons forts pour pouvoir mener le combat. »
Donatien Kautcha, Abidjan
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