Côte d'Ivoire : Recensement général des entreprises, l'opération va coûter 6 milliards de FCFA, 3000 agents recenseurs recrutés
Akaffou Franck Hervé ce mardi à Abidjan
Le Recensement Général des Entreprises et Etablissements de Côte d'Ivoire (RGEECI) initié par le gouvernement ivoirien, va coûter la somme de 6 milliards de nos francs. L'opération qui a officiellement démarré, ce mardi 5 février à San-Pédro, avec 100 agents recruteurs, va durer deux mois dans la seconde ville portuaire du pays, avant de passer à échelle sur six autres mois sur l'ensemble du territoire national. Elle est financée par l'Etat et la Banque Mondiale et va mobiliser au total 3 000 agents recenseurs sur l'ensemble du pays.
Ces informations ont été livrées à la presse, ce mardi 5 mars 2024 à Abidjan par Akaffou Franck Hervé, coordinateur technique du projet, à la tribune du Centre d'Information et de Communication Gouvernementale (CICG), à la faveur de sa rencontre hebdomadaire dénommée " Tout Savoir Sur...".
Cette opération, selon Akaffou Franck Hervé, s'inscrit dans le vaste élan de redynamisation de l'économie ivoirienne enclenchée depuis 2012 par le gouvernement sous le leadership du chef de l'État Alassane Ouattara. Elle permettra à l'Etat d'avoir une idée claire du nombre d'unités économiques exerçant sur le territoire ivoirien.
"On a l'habitude de dire que la route précède le développement. Mais les statistiques précédent la route et le développement. Quand on fait un recensement économique, c'est qu'on veut adresser le développement du secteur productif du pays. On veut savoir les opérateurs économiques que nous avons, les secteurs d'activités dans lesquels ils exercent, savoir si ces secteurs sont bien réglementés et voir si les financements qui sont prévus dans l'ensemble des programmes gouvernementaux, sont bien adressés dans ces secteurs. Ce sont ces défis-là que les recensements nous permettent de capter", a indiqué Akaffou Franck Hervé.
A l'en croire, cette opération sera également mise à profit pour aller au contact du secteur informel qui représente 47% du PIB, en vue de sa transformation et sa formalisation, pour lui permettre de bénéficier à l'avenir, des nombreux avantages liés à son nouveau statut.
" Il est bon d'aider ce secteur à se formaliser et nous avons noté d'ailleurs que ces dernières années, l'Etat de Côte d'Ivoire a créé des centres qui permettent de faciliter la formalisation des activités économiques. Autrefois, pour pouvoir créer son entreprise de manière formelle, il fallait mettre trois voire quatre mois. Aujourd'hui, avec le guichet unique de création des entreprises, nous pouvons formaliser facilement ces entreprises. Mais le plus difficile, c'est la communication auprès de ces opérateurs économiques qui pensent qu'en restant dans l'informel, ils échappent à beaucoup de choses et donc ils restent dans leurs petits coins. Mais le revers de la médaille, c'est que pour développer leurs activités économiques, ils n'auront pas accès aux services financiers. Ils ne pourront pas aller sur certains programmes d'accompagnement des entreprises que l'Etat met à disposition. L'un des éléments clés pour la formalisation, c'est déjà de créer le cadre institutionnel qui existe et par-derrière, c'est la communication et la sensibilisation qu'il faut faire auprès de ces unités pour leur dire que, quand elles se formalisent, il y a des avantages dont ils bénéficient pour le développement de leurs activités", a expliqué l'invité du CICG.
Revenant sur l'opération de recensement, il a fait savoir que le gouvernement est accompagné par la Banque Mondiale. Et le recrutement des agents recenseurs se fera au niveau local selon un processus. " Dans chacune des régions de la Côte d'Ivoire, nous avons des quotas d'agents recenseurs à recruter et donc les avis seront lancés dans ces régions en ligne. Certains pourront également aller déposer leurs dossiers dans les antennes régionales de l'Institut National de la Statistique qui sont disséminées sur tout le territoire national. À l'issue de ces dépôts il y a un processus de tests en ligne qui va se faire et les plus méritants feront l'objet de recrutement", a confié le coordinateur technique du RGEECI.
Poursuivant, Akaffou Franck Hervé, a éclairé la lanterne des journalistes sur les raisons pour lesquelles les entreprises du secteur agricole ne sont pas concernées par cette opération de recensement. " En général, le recensement agricole, c'est tout un autre processus. Faire le recensement agricole, c'est recenser, en plus des exploitants agricoles eux-mêmes, toutes les exploitations agricoles qui existent. C'est un gros processus et actuellement, la Côte d'Ivoire vient de finir un recensement agricole et il y a des modules complémentaires qui sont aussi appuyés par l'INS à travers le ministère de l'Agriculture. Mais ce recensement lui, se concentre sur tout ce qui est secteur secondaire, le secteur des services et le secteur du commerce", a-t-il ajouté.
Il est bon de noter que l'opération de recensement des entreprises et établissements de Côte d'Ivoire est pilotée par le Ministère de l'Économie, du Plan et du développement à travers l'Institut National des Statistiques.
Wassimagnon
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