Ghana : Les langues locales autorisées au parlement
Alban Bagbin, le président du parlement (ph)
Les députés ghanéens de la huitième législature vont commencer par utiliser les langues locales au parlement en vue de promouvoir la culture ghanéenne et empêcher son extinction.
L'article 63 du nouveau Règlement stipule qu'un député peut utiliser n'importe quelle langue locale sous réserve d'interprétation et de traduction pour la compréhension de tous.
Dans le but de concrétiser cette initiative, le président du parlement, Alban Bagbin, a déclaré le 16 février dernier que les installations nécessaires devront être mises en place, notamment des traducteurs et les gadgets appropriés, pour un décollage en douceur du projet. La nouvelle mesure pourrait prendre effet après les congés de Pâques.
Selon des députés initiateurs de l’utilisation des langues locales au parlement, la mesure rendra les travaux parlementaires plus accessibles et compréhensibles pour le public, qui pourra suivre les débats et les discussions dans leurs langues locales respectives.
L'intention du nouveau Règlement est d'inculquer la discipline et de promouvoir le sens du devoir à l'égard des personnes qui ont voté pour les députés.
Des soucis
La multiplicité des langues locales au Ghana, soit un total de plus de 80, risque de rendre cette initiative très complexe. La constitution du Ghana reconnait l'anglais comme la langue officielle du pays et stipule que tous les documents et actes officiels doivent être en anglais.
L’utilisation des langues locales au parlement peut nécessiter des amendements constitutionnels ou des textes législatifs, qui peuvent ne pas être faciles ou réalisables. Son usage peut également affecter la communication et la coopération avec d'autres pays et organisations, qui peuvent utiliser l'anglais ou d'autres langues comme langues officielles ou de travail.
Une langue locale officielle dans le futur ?
La multiplicité des langues locales a été certainement le motif qui a inspiré le président du parlement qui avait appelé en début août 2023 à la formulation d’une politique nationale visant à adopter une langue locale comme langue officielle du pays.
Le président du parlement, Bagbin, qui s’était exprimé lors d'une visite à Nana Kobena Nketsia V, le chef traditionnel d'Essikado à Essikado dans la région Ouest du pays, a décrit la langue officielle actuelle (l’anglais) comme une langue importée et a expliqué qu’« aucune société ne se développe avec le langage d'une autre société ».
Il a soutenu sa proposition que ce sera dans l’intérêt du Ghana d'adopter une identité nationale unique qui favorisera des relations cordiales entre les citoyens afin d'aider à accélérer la croissance et le développement du pays.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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