Cameroun: Affaire Bopda, le gouvernement monte au créneau
Par la voie de la ministre de la Promotion de la femme et de la famille, le gouvernement appelle les éventuelles victimes à rompre le silence pour aider la manifestation de la vérité. Le point sur l'affaire.
Depuis plus d'une semaine, le Cameroun est secoué par l'affaire Hervé Bopda. Il s'agit d'un opérateur économique résident dans la ville de Douala région du littoral.
Il est présenté comme l'auteur des pratiques de harcèlement sexuel, de
séquestrations, de menaces, de viols avec usage d'arme à feu.
L'affaire a été révélée par le lanceur d'alerte Nzuimanto.
Ce dernier a avoué avoir recueilli plus d'une centaine de dénonciations anonymes. Il en a publié à ce jour 80.
Selon le lanceur d'alerte, le présumé prédateur sexuel opère principalement entre Douala et Yaoundé depuis plus de 20 ans et aurait fait plus d'un millier de victimes.
#StopBopda
Les témoignages glaçants et révoltants des victimes sous anonymat ont suscité une vague d'indignation au sein de l'opinion. Pour mettre la pression sur les autorités, les internautes ont lancé le hashtag #StopBopda et appelé les nombreuses victimes à porter plainte.
Silence coupable
Des artistes Camerounais, influenceurs et de nombreuses personnalités publiques se gardent jusqu'à ce jour de prendre position sur cette affaire d'agression sexuelle.
Miss Cameroun a été prise à partie sur les réseaux sociaux Camerounais notamment sur X et meta. Les internautes lui reprochent de ne pas dénoncer le présumé prédateur sexuel qui est toujours en liberté.
Après le buzz sur la toile, le barreau, puis la commission nationale des droits de l'homme ont demandé des enquêtes approfondies.
Cette dernière institution a mis à la disposition du public un numéro vert pour recueillir les dénonciations.
Jeudi dernier, 22 Camerounaises activistes des droits de l'homme ont signé une pétition pour appeler les autorités à ouvrir une enquête.
De son côté, l'opposant Maurice Kamto a également appelé les autorités à prendre leurs responsabilités en respectant la présomption d'innocence.
Ouverture d'enquête
La pression du barreau, des activistes de la commission nationale des droits de l'homme et du public, semble avoir poussé le gouvernement à réagir.
Dans un communiqué, la ministre de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff), se réjouit de la saisine des autorités judiciaires compétentes.
Elle encourage toutes les victimes à briser le silence et se tient aux côtés des plaignantes pour l'assistance nécessaire.
Selon une source qui a fortement requis l'anonymat, l'affaire Bopda a été évoquée lors
de la dernière réunion de sécurité qui s’est tenue à Douala la semaine dernière.
Les autorités judiciaires indiquent qu’elles sont toujours en attente des plaintes des différentes victimes.
"Le gouverneur de la région du Littoral suit de près cette affaire", a précisé l'informateur.
En attendant, Hervé Bopda est toujours en liberté.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire