Nigeria : Faux diplômes, 3 autres pays indexés après le Benin et le Togo, requête des Etudiants au gouvernement
Des étudiants à Lagos (ph)
Le gouvernement fédéral du Nigeria a annoncé que la sanction qui a conduit à la suspension de l'accréditation et de l'évaluation des diplômes délivrés aux étudiants nigérians au Bénin et au Togo sera étendue à des pays comme l'Ouganda, le Kenya et le Niger.
L’annonce a été faite hier mercredi 3 janvier 2024.à Abuja par le ministre nigérian de l'Éducation, Tahir Mamman, dans un programme sur Channels Television.
Dans son intervention, le ministre Mamman a déclaré que « Nous n’allons pas nous arrêter au Bénin et au Togo… Nous allons étendre le filet à des pays comme l’Ouganda, le Kenya et même le Niger, où de telles institutions ont été mises en place. ».
En lien avec l’affaire de faux diplômes délivrés à l’étranger, le gouvernement fédéral du Niger a suspendu le mardi dernier les diplômes issus au Benin et au Togo. C’était à la suite d’un rapport d’investigation d’un journaliste qui a révélé comment il a obtenu son diplôme en journalisme dans une université au Bénin en deux mois.
Plaidoyer de l’Union des Etudiants
L'Union Nationale des Etudiants Nigérians (NANS) a demandé au gouvernement fédéral de réévaluer la suspension imposée à l'accréditation et à l'évaluation des diplômes délivrés au Bénin et au Togo.
Le président du NANS, Akinteye Afeez, a dans une note déclaré que le désir du gouvernement à préserver les qualifications académiques est louable, mais l’a exhorté à « examiner attentivement » l'impact de la décision sur les étudiants légitimes qui ont poursuivi leurs études dans ces pays.
Pour l’avenir des étudiants mais aussi des relations bilatérales du Nigeria avec ses voisins francophones, le NANS a souligné que « le Bénin et le Togo accueillent un nombre important d'étudiants nigérians à la recherche d'une éducation de qualité. Une suspension générale peut mettre à rude épreuve les relations diplomatiques et éducatives, ce qui aura un impact sur les opportunités offertes aux étudiants nigérians dans ces pays voisins ».
Retour sur l’investigation menée au Benin
Le président de la Commission Indépendante sur les Pratiques de Corruption (ICPC) Musa Aliyu, SAN, a rencontré le journaliste Umar Audu, qui a dénoncé le 30 décembre 2023 au travers d’une publication les faux diplômes délivrés par l'Ecole Supérieure de Gestion et de Technologies (ESGT) à Cotonou au Bénin.
En revenant sur son travail, le journaliste d'investigation nigérian a révélé avoir dépensé environ 600 000 Nairas pour obtenir le diplôme en journalisme au Bénin en deux mois.
Pour obtenir le faux diplôme, il a déclaré que « J’ai dépensé environ 600 000 Nairas. Je ne suis pas allé à la frontière. J’ai seulement demandé à un agent d’immigration de m’aider à obtenir un passeport de la CEDEAO et un tampon antidaté de l’immigration nigériane et du Benin, pour lequel j’ai dépensé 150 000 Nairas ».
Sur le motif l’ayant poussé à mener cette investigation, le journaliste Audu a ajouté que « Ce diplôme vous sera délivré tout comme vous avez commandé une pizza ou quelque chose du genre et vous leur donnez votre emplacement et il vous sera livré. C’est ce qui m’a motivé à mener cette enquête ».
L’ICPC a ouvert une enquête pour examiner les réseaux et les individus impliqués dans ces mauvaises pratiques, dans le but de restaurer et de préserver l'intégrité du système éducatif nigérian.
18 universités étrangères sur 58 interdites
Afin de situer l’opinion nationale sur des universités remises en cause, le gouvernement nigérian a publié une liste d'au moins 58 universités illégales en activité dans le pays et a mis en garde les nigérians contre l'inscription dans de telles institutions.
La liste a été rendue publique le mercredi 03 janvier par Chris Maiyaki, le secrétaire par intérim de la Commission Nationale des Universités (NUC).
Dans une déclaration publiée sur son site, la NUC a qualifié les universités étrangères inscrites sur la liste noire d’« usines à diplômes ». Il est précisé que les universités épinglées « n'ont pas été agréées par le gouvernement fédéral et ont donc été fermées pour violation de la loi sur l'éducation (normes nationales minimales, etc.) de la Fédération du Nigéria, 2004. »
Les universités concernées comprennent en tout 58 universités, Sur ce total, on dénombre 18 universités étrangères dont 5 des États-Unis, 3 de la République du Bénin, 6 du Royaume-Uni, 3 du Ghana et 1 de l'Afrique de l'Ouest. En dépit des accusations, curieusement aucune université du Togo ne figure, du moins pour l’heure, sur la liste de la NUC.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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