Le Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d'Ivoire ( SYNAP-CI), n'est pas du content du traitement dont sont l'objet les acteurs de la filière cacao, notamment les producteurs de la part du gouvernement. Ce mercredi 3 janvier 2024, il l'a fait savoir par la voix de son président, Koné Moussa, lors d'une conférence de presse à Abidjan - plateau. 

Face aux journalistes, le président du SYNAP-CI a égrené le chapelet des difficultés qui, selon lui, mine les producteurs du cacao en Côte d'Ivoire. " Cela fera bientôt 7 ans que les producteurs sont confrontés à de nombreux problèmes. Pendant la campagne 2016-2017, ceux-ci étaient victimes de la mévente du cacao qui a causé des désagréments notables", a-t-il indiqué.

Cette situation de mévente était tellement grave, selon le conférencier, "que le régulateur a interdit la création de nouvelles plantations. Le producteur qui outrepassait ses consignes verrait les plants de sa nouvelle plantation coupés". Surfant toujours sur le problème de la mévente du cacao, le président du SYNAP-CI, a regretté le fait que les plantations de certains producteurs atteintes de la maladie du swollen shoot, soient coupées sans aucun dédommagement de l'État. 

" Pour aider une personne malade, il suffit de la soigner et non la tuer. On ne peut pas prétendre aider le planteur en détruisant sa plantation", a-t-il décrié.

Koné Moussa, le président du SYNAP-CI a par ailleurs, dénoncé le non-reversement des 60% du prix CAF aux producteurs comme promis par le chef de l'État. " Le constat que nous avons fait, c'est qu'en réalité, le problème des cacaoculteurs n'est pas une priorité pour le gouvernement", s'est-il désolé.

Face à cette situation qu'il qualifie de dramatique, le président du SYNAP-CI au nom des producteurs a demandé au gouvernement de "fixer un nouveau prix plus élevé du kg de cacao qui pourrait véritablement faire le bonheur des braves producteurs compte tenu de la cherté de la vie". 

Il a dans ce sens, invité l'ensemble des producteurs à refuser " de brader leur cacao qu'ils ont entre leurs mains". Aussi, a-t-il condamné le processus de recensement des producteurs, qui dit-il, était une technique pour le gouvernement "d'assujettir ceux-ci au payement des impôts en raison de 5000 fcfa par hectare". Toute chose qui "vient encore gonfler les nombreuses taxes comme le Droit unique de sortie (DUS) et autres qui épuisent les acteurs".

Au regard de ce qui précède, il n'y a aucun doute pour Koné Moussa, président du SYNAP-CI. " Le gouvernement a échoué dans sa politique vis-à-vis des producteurs. C'est pourquoi je lance un appel à tous les producteurs, les organisations sœurs de la filière de rester mobilisés. Les jours à venir, ils seront conviés à Abidjan à une grande rencontre d'échanges ou des décisions seront prises", a-t-il annoncé.

Wassimagnon